La justice vient de confirmer le licenciement pour faute grave d’un éducateur remercié fin 2014 pour des publications « djihadistes » sur Facebook.
Le contexte actuel n’a probablement pas joué en la faveur de Floriano Da Silva. Les faits remontent pourtant à l'année dernière, bien avant les attentats de Paris et de Charlie Hebdo. L’Ugecam Centre apprend de l’un de ses salariés que ce quarantenaire a pour photos de profil et de couverture de sa page Facebook deux images de djihadistes. « Sur la première : un homme encagoulé, avec une inscription arabe sur le torse, en train de tirer avec deux armes automatiques. Sur la seconde : un homme en survêtement qui porte une arme de guerre et des dizaines de munitions », rapporte Le Berry.
Quelques semaines plus tôt, l’intéressé avait publié une photo de lui, vêtu d’une djellaba, sous laquelle ornait un texte en portugais signifiant « Prêt pour le djihad ».
Entre mauvaise blague et apologie du djihad
« C’était pour plaisanter » affirme Floriano Da Silva, soutenant que toute cette histoire relève d’une mauvaise blague. Mais pour l’employeur, ce comportement est « incompatible avec une fonction d’éducateur. Surtout en rapport avec des jeunes exclus de l’école à cause de troubles du comportement ou ayant des comportements inadaptés ». Se voyant reprocher d’avoir tout simplement fait l’apologie du djihad, le salarié est licencié en novembre 2014 pour faute grave (donc sans préavis ni indemnités).
Plus d’un an plus tard, le conseil de prud’hommes de Bourges, saisi par Floriano Da Silva, a confirmé la sanction infligée par l’Ugecam Centre. Lundi 30 novembre, l’institution juridictionnelle a estimé selon l’AFP que ces publications auraient pu « être considérées comme humour et plaisanterie douteuse (...) si elles ne s'adressaient qu'à des amis sélectionnés ». Or ce n'était pas le cas aux yeux des juges. Elles doivent dès lors « être considérées comme publiques », d’autant que le constat d’huissier effectué pour le compte de l’employeur démontre que le compte Facebook de Monsieur Da Silva était « public » et que son À propos mentionnait qu’il était « Éducateur technique à l’Ugecam du Centre ».