Atlassian, la société derrière le service de messagerie HipChat et d'autres outils tels que Bitbucket et Jira, prépare son entrée en bourse qui doit survenir d'ici la fin de l'année. Objectif pour l'entreprise : lever plus de 330 millions de dollars tout en gardant son indépendance.
Fondée en 2002 Atlassian est un acteur méconnu mais pourtant important dans le domaine du logiciel. Spécialisé dans les outils dédiés à faciliter la collaboration entre les membres d'une ou plusieurs équipes au sein des entreprises, cet éditeur s'est fait une place dans ce domaine, notamment grâce à Jira ou Confluence.
Un géant qui vaudra bientôt trois milliards
En ce moment, les introductions en bourse se passent difficilement pour les acteurs des nouvelles technologies. Square par exemple a dû ravaler sa fierté en acceptant un prix d'introduction qui valorisait l'entreprise moitié moins cher que lors de sa dernière levée de fonds. Du côté de Deezer, le géant français du streaming musical a du tout simplement du renoncer à cette opération en raison de « conditions de marché défavorables ». Pas de quoi refroidir Atlassian qui compte bien se lancer dans le grand bain d'ici la fin de l'année, comme le révèle l'épais dossier déposé par l'entreprise auprès des autorités financières américaines.
Selon cette documentation, Atlassian comptait fin septembre près de 1 400 employés dans ses rangs, générant en 2015 un chiffre d'affaires annuel de 319,5 millions de dollars, soit plus du double de celui réalisé sur l'exercice 2013. Des revenus suffisants pour garder un bénéfice de 6,8 millions de dollars à la fin de l'année, ou déjà 5 millions de dollars sur les trois derniers mois, avec 101,8 millions de dollars de revenus.
Fort de ces résultats, l'entreprise mise sur un prix d'introduction compris entre 16,50 et 18,50 dollars pour les 20 millions d'actions qu'elle veut émettre, de quoi collecter au moins 330 millions de dollars et jusqu'à 370 millions si tout se passe pour le mieux. De quoi valoriser Atlassian à hauteur de 3,3 milliards de dollars dans le pire des cas. Une valorisation équivalente à celle obtenue lors de sa dernière levée de fonds en 2014.
Entrer en bourse ne signifie pas forcément perdre son indépendance
En cette période animée ou certaines pépites françaises luttent pour maintenir leur indépendance, il est bon de rappeler qu'une introduction en bourse n'est pas automatiquement synonyme de perte de contrôle de son entreprise. Si les fondateurs de Gameloft sont vulnérables face à un raid hostile venant d'un acteur plus gros qu'eux en ne détenant qu'environ 15,6 % du capital et 24,2 % des droits de vote de leur entreprise, les fondateurs d'Atlassian ont pris leurs précautions de ce point de vue-là.
Post-introduction, les deux fondateurs de l'éditeur disposeront toujours chacun de 33,6 % de son capital et de 43,3 % des droits de vote. Mieux encore, un groupe de 14 responsables de la société, dont les fondateurs, verrouillent à eux seuls 75,6 % du capital et 92,4 % des droits de vote. Bien assez pour claquer la porte au premier « coucou c'est nous » venu.