Altice a fait savoir que son actionnaire principal, Patrick Drahi, cherche à revendre une partie significative des actions de l'entreprise propriétaire de Numericable-SFR et de plusieurs câblo-opérateurs américains. La société en profite pour confirmer ses objectifs de fin d'année.
Il y a du mouvement à la tête d'Altice N.V. La maison mère de Numericable-SFR vient d'annoncer que son principal actionnaire, Next Sàrl, la holding personnelle de Patrick Drahi, a décidé de se délester d'une grande partie du capital de l'entreprise.
Une manœuvre à un milliard d'euros
Dans un communiqué, Altice explique que Next a lancé une opération consistant en la revente de 81,2 millions d'actions de l'entreprise, ce qui représente un total de 7,5 % du capital d'Altice et près de 14 % de celui jusqu'ici détenu par la holding personnelle de Patrick Drahi. Au cours actuel de l'entreprise (12,9 euros par action), cette vente représenterait un total d'environ un milliard d'euros
Pour parvenir à ses fins, Patrick Drahi ne va pas simplement écouler ses actions au fur et à mesure, mais il a mandaté la banque Goldman Sachs en lui confiant 61 millions d'actions, à charge pour elle de les placer auprès d'investisseurs. À l'issue de la transaction, Patrick Drahi restera via Next, le principal actionnaire du groupe avec 61,4 % des droits de vote.
Altice maintient ses objectifs, les marchés grimacent
En réaction à cette nouvelle et à celle d'une prise de participation dans le groupe Next Radio TV (RMC, BFM TV...), les marchés font grise mine : ils ont sanctionné l'action d'Altice avec une baisse de près de 10 % en une seule séance, au moment où nous rédigeons cette actualité. Cela valorise l'entreprise à 13,37 milliards d'euros (!). Depuis son introduction sous sa nouvelle forme le 10 août 2015, Altice a perdu environ 55 % de sa valeur.
Parallèlement, Altice annonce que ses objectifs annuels pour 2015 sont maintenus. Il est pour rappel question d'un EBITDA supérieur à 3,85 milliards d'euros pour Numericable-SFR et supérieur à 1,925 milliard d'euros pour Altice International, qui regroupe notamment Cablevision et SuddenLink. Deux entreprises dont les rachats successifs par le biais de LBO avaient forcé le groupe néerlandais à lever le pied sur les emprunts.