Jolla, l'éditeur de Sailfish OS vient d'annoncer des « licenciements temporaires », l'annulation de sa prochaine levée de fonds ainsi qu'une restructuration de sa dette. Un cumul de nouvelles peu glorieuses, qui laisse planer le doute sur l'avenir de l'entreprise.
Coup dur pour Jolla. Vendredi dernier, la société finlandaise a annoncé une série de mauvaises nouvelles, laissant entendre que son avenir est menacé. Quatre ans après sa fondation, et malgré le lancement de deux terminaux mobiles, la start-up scandinave est en grande difficulté sur le plan financier, ce qui l'oblige à prendre des mesures drastiques.
Une levée de fonds annulées et des livraisons retardées
Depuis le mois de novembre, les mauvaises nouvelles s'accumulent pour Jolla. Tout commence le 11 novembre avec l'annonce d'un retard dans les livraisons de la Jolla Tablet, dont la production a été financée un peu plus tôt via Indiegogo. Un retard « qui peut être attribué à différents facteurs et simplement par le fait que nous sommes toujours une start-up » expliquait alors l'entreprise sur son blog.
Le mal semble toutefois plus profond que ce que la société voulait bien admettre alors, puisqu'elle a purement et simplement annoncé vendredi dernier l'annulation d'une levée de fonds, alors qu'elle semble justement avoir plus que jamais besoin d'argent frais pour assurer son fonctionnement. Sailfish OS est prêt à être commercialisé, mais encore faut-il que des partenaires se lancent aussi dans cette aventure. « Nous avons plusieurs clients majeurs et d'autres plus petits qui sont intéressés par l'utilisation de Sailfish OS dans leurs projets », se défend Jolla.
« Pour sortir de cette vallée de la mort, nous devons basculer d'une phase de développement à une phase de croissance, et en même temps adapter nos coûts à cette nouvelle situation », explique la jeune société. Une adaptation des coûts qui n'aurait peut-être pas été nécessaire si sa levée de fonds était allée jusqu'au bout.
Aux grands maux les grands remèdes
Cette adaptation de la structure de coûts passe par deux grands axes. Le premier consiste à s'engager dans un programme de restructuration de la dette en Finlande, ce qui s'apparente à un placement en redressement en France. « Cela donne à l'entreprise plus de temps pour prendre soin de son passif financier ».
La deuxième partie du plan consiste à « licencier temporairement une grosse partie de son personnel ». Le chiffre exact n'est pas connu, mais la tournure de la phrase dans le communiqué, en sachant que les entreprises ont habituellement tendance à minimiser leurs licenciements, laisse entendre qu'il s'agit d'une opération de très grande envergure. Cette phase de licenciements débutera au mois de décembre.