Le logiciel libre de retouche GIMP fête cette semaine ses 20 ans. L’occasion pour l’équipe de développement de faire le point sur la petite histoire du projet, et d’annoncer ses prochaines grandes évolutions. En ligne de mire, l’arrivée de GEGL, le nouveau moteur de traitement d’images, prévue pour la version instable 2.9.
GIMP est un acronyme qui signifiait initialement « General Image Manipulation Program », avant de devenir « GNU Image Manipulation Program ». La première mouture sortie le 21 novembre 1995 est le résultat d’un petit projet développé par deux étudiants, Peter Mattis et Kimball Spencer. Ils faisaient partie de l’eXperimental Computing Facility, un club de la fameuse université de Berkeley (dont sont issus les systèmes Unix BSD) réservé aux étudiants qui n’ont pas encore eu leur diplôme.
GIMP est devenu connu en bonne partie pour sa personnalisation, à la manière de ce qu’on a retrouvé plus tard dans Firefox. Le logiciel peut être enrichi de nombreuses extensions pour en étendre les fonctionnalités. Parallèlement, GIMP s’enrichissait de capacités propres sur la retouche d’image, la gestion des couleurs, la peinture, le design et ainsi de suite. L’interface, régulièrement critiquée par le passé, fera plus tard l’objet d’une révision sur plusieurs années.
Les plans de GIMP sont désormais totalement tournés vers la version majeure 3.0. Mais avant d’y arriver, plusieurs étapes vont devoir être franchies. En premier lieu, une version 2.9 dite « instable » car servant de pont pour tester les fonctionnalités ajoutées avant la 2.10 qui, elle, sera conçue pour une utilisation grand public. Le grand apport de GIMP 2.9 (et donc 2.10) sera GEGL, le nouveau moteur de traitement de l’image sur lequel l’équipe travaille depuis maintenant un bon moment.
Cette version 2.10 sera particulièrement importante puisqu’en plus d’apporter le moteur GEGL, plusieurs fonctionnalités feront leur apparition, comme le traitement avec 16 ou 32 bits par canal, un premier support (partiel) du format d’image OpenEXR, une meilleure gestion des couleurs, etc. La version 3.0 devra son changement majeur de numéro en grande partie avec le passage à GTK+3. Alors disponible, le logiciel aura été réécrit pratiquement de fond en comble.
En attendant, et pour fêter les 20 ans du logiciel, les développeurs proposent une version stable 2.8.16. Elle présente surtout des corrections, quelques petits remaniements d’interface, un fonctionnement plus fiable sous OS X, des traductions mises à jour ainsi que le support des groupes de calques pour les fichiers OpenRaster.