Google tenait cette semaine son Chrome Dev Summit pour faire le point sur les technologies proposées aux développeurs web. L'éditeur a également publié la version 1.5 de son Android Studio. Qu'il s'agisse d'applications web ou non, Google veut se tenir prêt.
En termes de développement, Google avait changé la donne en publiant son Android Studio. Plutôt que de s‘appuyer sur l’IDE (integrated development environment) Eclipse et ses multiples modules, la firme avait fini par proposer son propre environnement, conçu spécifiquement pour créer des applications Android, avec une interface évidemment dédiée. Depuis hier, Google propose la version 1.5 de Studio, avec de multiples améliorations à la clé, même si la plupart se situent sous le capot.
Android Studio 1.5 : fiabilité et détection des fuites
Google met donc en avant une plus grande fiabilité générale, de meilleures performances ainsi que la correction de certains soucis gênants. Parallèlement, quelques nouveautés bienvenues font quand même leur apparition, surtout pour simplifier le travail des développeurs. C’est particulièrement le cas du Memory Profiler qui effectue une analyse automatique du code pour signaler quand des fuites de données diverses pourraient avoir lieu. Bien entendu, un tel outil ne peut pas trouver tous les cas possibles, mais il devrait faire gagner du temps au développeur en lui indiquant au fur et à mesure les problèmes les plus courants.
Android Studio 1.5 introduit également de nouvelles vérifications pour l’analyseur syntaxique. Google ne les décrit pas toutes, mais aborde l’exemple d’un développeur qui essaierait d’outrepasser les ressources décrites dans le manifeste.
La mise à jour peut être téléchargée directement depuis Android Studio. Le poids dépend de la version déjà installée, mais ne devrait pas dépasser les 80 Mo. Ceux qui veulent se lancer dans le développement d’applications Android peuvent également récupérer l’environnement depuis son site officiel.
Conseils et bonnes pratiques pour les développeurs
Plus tôt dans la semaine, Google tenait également son Chrome Dev Summit, sa grande conférence dédiée aux développeurs et liée à Chrome. Même si le navigateur et le système Chrome OS étaient évidemment à l’honneur, plusieurs des annonces concernaient l’ensemble des développeurs, y compris ceux qui s’attèlent surtout à créer des jeux et des applications Android. La conférence montrait en effet que la boutique Google Play devait à présent être considérée comme une plateforme complète, et des décisions comme celle d’indiquer la présence de publicités n’est donc pas une surprise.
Google a par exemple publié la version 2 de son « playbook » destinée aux développeurs d’applications. La seconde édition de « The Secrets to App Success on Google Play » peut être récupérée gratuitement depuis la boutique et contient un ensemble de règles et de conseils pour maximiser les chances de succès. Augmentation de la qualité, règles de bonne tenue, conseils pour plaire aux utilisateurs et les retenir ou encore tout simplement pour augmenter les profits sont ainsi au programme.
L’éditeur propose également deux nouvelles vidéos pour aider les développeurs sur des thèmes particuliers. On retrouve par exemple une série de dix astuces pour maîtriser pleinement la Developer Console de Google Play. Dix vidéos sont prévues en tout et Google en publiera deux par semaine.
Pour Google, les applications web « progressives » sont une partie du futur
Mais Google joue sur deux tableaux à la fois. Les applications Android sont évidemment un élément très important, mais l’éditeur se concentre également sur les applications web. Chrome Dev Summit oblige, plusieurs annonces visaient ce deuxième environnement, Google se dirigeant vers des applications web « progressives » : bâties avec des technologies du web uniquement, elles se présentent comme des applications classiques. Et d’annoncer plusieurs nouveautés pour aider les développeurs à se diriger vers cette formule.
Google met ainsi en avant les service workers pour aider les applications web à être plus stables, surtout en cas de mauvaise connexion. Deux nouvelles bibliothèques ont donc fait leur apparition, sw-precache pour l’App Shell et sw-toolbox pour le contenu dynamique. Le modèle de développement RAIL est lui aussi poussé sur le devant de la scène pour mesurer les performances réelles des applications web.
Les développeurs sont invités à surveiller certains paramètres particuliers, comme des temps de réponse qui ne devraient jamais dépasser les 100 ms, des animations qui devraient toujours se faire à 60 images par seconde, ou encore des temps de pause qui devraient être mis à contribution pour réaliser en arrière-plan des tâches secondaires, réparties par tranches de 50 ms.
Google indique que le fait de se concentrer sur un seul de ces critères peut parfois améliorer l’expérience utilisateur de manière très importante, avec une satisfaction pouvant grimper jusqu’à 16 %. Notez que le modèle RAIL est l’un des points sur lesquels se concentre la bibliothèque Polymer, dédiée justement aux applications web « progressives ».
Conseiller et former les développeurs de demain
Les progrès se font également sur les ressources disponibles pour les développeurs. Google continue d’enrichir ainsi ses Web Fondamentals, mais abreuve toujours le Mozilla Developer Network, qui rassemble une très copieuse documentation sur tout ce qui touche aux technologies du web.
En outre, Google s’est associé à Udacity pour proposer un nouveau programme d’apprentissage baptisé Nanodegree. Il n’ouvrira ses portes que le 8 décembre, mais on sait déjà qu’il se destinera surtout aux étudiants pour s’initier puis parfaire leur savoir-faire dans la création d’applications web. Le programme est copieux puisqu’il est conçu pour proposer 8 à 10 heures de travail par semaine sur une période allant de 9 à 12 mois. Le contenu de ce programme sera plus ou moins chargé en fonction de la formule retenue, qui peut être gratuite comme payante. Service workers, composants web, Gulp et autres font partie de ce cursus.