Tout s'est finalement plutôt bien passé pour Match et Square hier en bourse. Les deux entreprises ont vu le cours de leurs actions exploser dans la minute suivant leur introduction et se maintenir bien au-delà de leur valeur d'introduction.
Match Group et Square avaient revu à la baisse leurs cours d'introduction en bourse, en raison de la frilosité du climat économique actuel, cette opération n'était finalement peut-être pas si nécessaire que cela. Les deux entreprises ont en réalité largement atteint leurs objectifs.
Match tient le bon bout, malgré une interview sulfureuse du PDG de Tinder
Les choses auraient pourtant pu prendre un tournant dramatique pour Match Group, à cause d'une entrevue un peu décalée donnée par Sean Rad, le PDG de Tinder au journal Evening Standard, à la veille de l'introduction en bourse de l'entreprise. Deux problèmes se sont posés pendant cette interview.
Le premier est d'ordre moral. La culture américaine se veut plutôt puritaine et certains des propos tenus par le dirigeant ont pu choquer l'opinion publique. Il a ainsi notamment parlé de ses exploits sexuels, de l'âge de son premier rapport ou encore du nombre de ses conquêtes, avant de se tromper sur le sens du mot « sodomie », sous le regard désespéré de sa directrice de la communication qui s'est exclamée : « Ça y est ! On va se faire virer ! ».
Le second était quant à lui bien plus difficile à gérer pour Match Group, puisque le dirigeant a purement et simplement donné des informations erronées sur les chiffres clés de Tinder. Il a ainsi expliqué que l'application comptait 80 millions d'utilisateurs et enregistrait 1,8 milliard de « swipes » par jour. Or dans le document fourni par Match Group aux autorités financières américaines, il est plutôt question de 9,6 millions d'utilisateurs actifs sur une base quotidienne et de 1,4 milliard de « swipes » par jour.
L'erreur est si grave que Match Group a été contraint de communiquer au sujet de cette entrevue auprès de la SEC en expliquant que « l'article n'a été ni approuvé, ni toléré, ni relu par l'entreprise ni aucune de ses filiales. Monsieur Rad n'est ni un directeur ni un membre du comité exécutif de l'entreprise et n'a donc pas l'autorisation de faire ce genre de déclarations au nom de l'entreprise ».
Les investisseurs n'ont visiblement pas tenu rigueur des frasques de Sean Rad et l'action Match Group, qui a été introduite à 12 dollars a terminé la journée en hausse de 22,83 % à 14,74 dollars, ce qui valorise la société à 3,538 milliards de dollars très exactement. Mission accomplie donc.
Square se fait satelliser
Du côté de Square, il n'y a pas eu besoin de la moindre frasque de son PDG, Jack Dorsey (qui occupe le même poste chez Twitter), pour faire parler de l'entreprise. Son introduction en bourse fut fracassante, avec un départ à 9 dollars et une clôture à 13,25 dollars, soit une hausse de 47,22 %. Au plus fort de la journée, le cours de l'action Square est même monté à 14,12 dollars, soit 57 % de mieux que son cours d'introduction.
Malgré ces débuts impressionnants, Square n'est pas parvenue à retrouver sa valorisation atteinte en octobre 2014 lors de son dernier tour de table. La société était alors valorisée à 6 milliards de dollars (soit 15,5 dollars par action), certains investisseurs doivent donc accueillir cette entrée tonitruante en bourse avec un sourire un peu crispé.