En dépit de l’asile que lui a accordé l’Équateur jeudi dernier, Julian Assange n'a pour l'instant d'autre choix que de se réfugier au sein de l’ambassade équatorienne à Londres s'il ne veut pas être interpellé par les autorités britanniques. Hier, l'australien a toutefois effectué une déclaration publique au cours de laquelle il a notamment demandé aux États-Unis de cesser leur « chasse aux sorcières contre Wikileaks », et de relacher le soldat Manning.
C’est sous les applaudissements qu’est apparu hier après-midi Julian Assange, au balcon de l’ambassade d’Équateur à Londres. C’est d’ailleurs à ses soutiens présents sur place que le fondateur de Wikileaks s’est tout d’abord adressé, les remerciant pour leur présence, ayant selon lui dissuadé les autorités britanniques d’intervenir au sein des bâtiments diplomatiques de l’Équateur. « Si le Royaume-Uni n’a pas renoncé aux Conventions de Vienne l'autre soir, c'est parce que le monde était attentif. Et si le monde était attentif, c’était parce que vous regardiez », a déclaré Julian Assange.
Le fondateur de Wikileaks a ensuite remercié l’Équateur, « cette courageuse nation latino-américaine qui a pris position pour la justice » en lui accordant l’asile politique. Julian Assange a également témoigné de sa gratitude auprès des « peuples et des gouvernements » de nombreux pays Sud-Américains (Argentine, Bolivie, Brésil, Chili, Colombie, Salvador, Honduras, Jamaïque, Mexique, Nicaragua, Pérou, Venezuela...), après que ces derniers aient décidé de faire bloc avec l’Équateur en faveur de la défense de l’australien.
Aucun élément de négociation
Une fois les remerciements terminés, le fondateur de Wikileaks s’est adressé aux États-Unis. Il a demandé au président Obama de « faire le bon choix », c’est-à-dire de renoncer à la « chasse aux sorcières » contre Wikileaks. Julian Assange s’est à cet égard prononcé en faveur d’un abandon de l’enquête menée par le FBI, ainsi qu’aux persécutions contre les membres et soutiens de l’organisation.
Julian Assange a enfin réclamé que Bradley Manning soit libéré, après que ce dernier ait passé la semaine dernière son « 815ème jour en prison sans procès », alors que « le maximum légal est de 120 jours ». « Si Bradley Manning a vraiment fait ce dont on l’accuse, alors il est un héros, un exemple pour nous tous » a déclaré le fondateur de Wikileaks.
Au final, l'australien n'a formulé aucune proposition ou indice pouvant laisser présager d'éventuelles négociations pour mettre fin à la situation délicate dans laquelle il se trouve. En effet, désormais sous la protection diplomatique de l'Équateur, Julian Assange ne peut sortir de l'ambassade londonienne, dans la mesure où les autorités britanniques pourraient l'interpeller pour l'extrader ensuite vers la Suède.