Il y a un an, Philae se posait sur sa comète, et maintenant ?

Il y a un an, Philae se posait sur sa comète, et maintenant ?

On attend...

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Sébastien Gavois

Publié dans

Sciences et espace

12/11/2015 7 minutes
54

Il y a un an, Philae se posait sur sa comète, et maintenant ?

Le module Philae est maintenant sur sa comète depuis tout juste un an. Si la communication est interrompue depuis plusieurs mois, les retombées scientifiques sont déjà nombreuses et tout espoir n'est visiblement pas encore perdu.

Un an, cela fait tout juste un an que le module Philae est parvenu à se poser sur la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko, alors située à 650 millions de kilomètres de la Terre. Pour l'occasion, le CNES a d'ailleurs mis en ligne une frise chronologique et nous avons décidé de faire une rapide rétrospective.

Cette aventure avait débuté il y a plus de 20 ans avec un voyage total de 6,5 milliards de kilomètres dans l'espace. Comme nous l'avions alors expliqué, l'atterrissage a été quelque peu chaotique avec plusieurs rebonds sur la surface de la comète avant que Philae ne parvienne à se stabiliser.

Ont alors commencé des heures de travaux acharnés avant que la batterie ne se vide, plongeant le petit module en hibernation en attendant des jours meilleurs lorsqu'il se rapprochera du Soleil. Pour autant, les scientifiques étaient ravis et, selon Philippe Gaudon, chef de projet Rosetta/Philae au CNES, « 80 % de la science a été faite et les données ont été traitées et fournies à la communauté scientifique ».

Après un long voyage et un atterrissage mouvementé, Philae se met au travail

Les résultats scientifiques ont commencé à tomber dans les semaines et les mois qui ont suivi. La surface de la comète livrait alors ses premiers secrets : elle est « très homogène et composé de macro-molécules organiques, c'est-à-dire composées de carbone, d'hydrogène, d'oxygène, un peu moins d'azote, mais d'azote. C'est en fait les quatre atomes qui forment la vie », expliquait en février dernier Philippe Gaudon, chef de projet Rosetta au CNES.

Mais ce n'est pas tout et l'eau était également au centre des recherches, avec une petite surprise explique le responsable du Centre national d'études spatiales : « Rosetta a découvert que l'eau de la comète est différente de l'eau sur Terre. L'hydrogène qui la compose n'est pas pareil. Cette découverte suggère un lien entre l'eau sur Terre et sur les astéroïdes plutôt qu'avec les comètes ».

Plus récemment, le CNES annonçait que des chercheurs ont apporté « la première preuve observationnelle de l’existence d’un cycle quotidien de la glace d’eau à la surface de la comète ». Les scientifiques cherchaient en effet à comprendre comment la glace d’eau est extraite du sol afin d'approvisionner la chevelure de la comète en vapeur.  Il y avait bien des hypothèses, mais une « preuve » scientifique est toujours plus intéressante.

Le cycle de l'eau sur la comète 67P

Dans une publication dans la revue Nature, une équipe de chercheurs explique qu'elle a pu observer de la glace d’eau apparaître et disparaître quotidiennement sur le « cou » de la comète (la zone qui se trouve au milieu). Le CNES détaille le processus observé de la manière suivante :  

« Quand la lumière du Soleil chauffe le noyau gelé d’une comète, la glace d'eau contenue dans le sol sublime. La vapeur d'eau qui en résulte s'échappe de la surface, emportant avec elle des poussières solides : ensemble, ce mélange de gaz et de poussières approvisionne la coma et la queue brillante qui rendent observables les comètes depuis la Terre [...]

Les données suggèrent que durant le jour, la glace d’eau sublime dans les premiers centimètres du sol, se transformant en gaz et migrant vers la surface. À la tombée de la nuit, la surface refroidit très rapidement ; les couches plus profondes, qui ont accumulé la chaleur solaire, refroidissent plus lentement et restent plus chaudes. La glace d’eau à quelques centimètres sous la surface continue donc de sublimer et de migrer vers la surface à travers le sol poreux. Dès que cette vapeur d’eau « souterraine » atteint la surface froide, elle gèle à nouveau, créant ainsi une pellicule de glace fraîche sur cette région.

Lorsque le Soleil se lève à nouveau sur cette région, les molécules dans la couche de glace nouvellement formée subliment immédiatement, et le cycle reprend. »

Il s'agissait d'observation faite en septembre 2014, lorsque la comète était à 500 millions de kilomètres. Depuis, elle s'est rapprochée du Soleil, ce qui augmente considérablement son activité de dégazage, accélérant les cycles de sublimation de l'eau (passage de l'état solide à de la vapeur). Les scientifiques ont donc encore des données à analyser afin d'approfondir leur étude.

Philae cycle eau
Crédits : ESA/Rosetta/VIRTIS/INAF-IAPS/OBSERVATOIRE DE PARIS-LESIA/DLR

La communication difficile depuis cet été

Mais au-delà de ces résultats scientifiques, ce qui pose problème pour le moment c'est le manque de communication entre Philae et Rosetta. Le module est bien muet depuis plusieurs mois...

Pourtant, mi-juin, Philae se réveille et commence à dialoguer avec Rosetta en orbite autour de la comète. Philippe Gaudon explique tout de même qu'il « n’y a rien en provenance des instruments, ils sont tous arrêtés depuis la fin de la mission scientifique initiale en novembre 2014 ».

Mais l'espoir est là : Philae s'est réveillé. La fête sera de courte durée : après « 7 brefs contacts qui se sont produits entre le 13 et le 24 juin, et alors que l’orbiteur modifie progressivement sa trajectoire depuis quelques semaines pour se rapprocher du noyau, Philae est restée obstinément silencieux lors des tentatives de communication » explique laconiquement le CNES.

Néanmoins, le 9 juillet 2015, de 19h45 à 20h05, un contact qualifié comme étant de très bonne qualité a été enregistré. « Concrètement, sur les 20 minutes, il y en a 12 d’utiles, durant lesquelles nous avons reçu des données. Il s’agit essentiellement de données relatives à la plate-forme de Philae, mais il y a également des données provenant de l’instrument CONSERT » explique le chef de mission Rosetta.

Des chances d'avoir de nouveau un contact ? « 50/50 »

Depuis, force est de constater que Philae reste muet comme une carpe. Pourtant, les conditions d'ensoleillement pourraient être favorables au module jusqu'à début novembre expliquait Philippe Gaudon.

À ce moment, Stephan Ulamec, responsable de mission à l'agence spatiale allemande, expliquait à nos confrères de l'AFP qu'il « y a vraiment d'assez bonnes chances pour que nous puissions à nouveau établir un contact avec Philae. Disons 50/50 ». Pour cela, la sonde Rosetta va se rapprocher de plus en plus de la comète, tout en restant à une altitude qui lui permet d'assurer sa sécurité. Si le contact pouvait être de nouveau noué, de nouvelles expériences scientifiques pourraient être lancées, sans que cela ne demande des heures de préparations ; quelques minutes peuvent suffire.

Dans l'absolu, tous les résultats scientifiques des données recueillies au cours des mois précédents ne sont probablement pas encore tombés, et d'autres publications seront certainement mises en ligne dans les mois qui viennent. De plus, Rosetta continue de tourner autour de la comète et, même si elle ne discute pas avec Philae, elle récupère des données et les transmet à la Terre.

Écrit par Sébastien Gavois

Tiens, en parlant de ça :

Sommaire de l'article

Introduction

Après un long voyage et un atterrissage mouvementé, Philae se met au travail

Le cycle de l'eau sur la comète 67P

La communication difficile depuis cet été

Des chances d'avoir de nouveau un contact ? « 50/50 »

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Commentaires (54)


Tant d’avancées et d’hypothèses scientifiques qui reposent sur une p’tite machine …

Prions pour qu’elle tourne pas sur Windows 3.1 ! <img data-src=" />



Sinon en sous-titre, j’aurai plutôt vu “Philae comète maison”.


passionnant.



Combien de temps mettent les infos pour arriver à la terre ?


le titre est étrange:



…Il y a un an, Phiale se…&nbsp;



c’est pas PHilaé !!!?


Le débit est compris entre 5 et 20 kilobits par seconde quand cela communique.








ledufakademy a écrit :



passionnant.



Combien de temps mettent les infos pour arriver à la terre ?





Actuellement, environ un quart d’heure. Elle est à 268 millions de km de nous.



C’est corrigé, merci ;)








Arcy a écrit :



Tant d’avancées et d’hypothèses scientifiques qui reposent sur une p’tite machine …

Prions pour qu’elle tourne pas sur Windows 3.1 ! <img data-src=" />



Sinon en sous-titre, j’aurai plutôt vu “Philae comète maison”.





Arf, personnellement, je dirais plutôt l’inverse, ça doit faire plus de 20 ans qu’il n’a posé aucun problème, il n’est donc pas si mauvais que ça ce petit 3.1.









Arcy a écrit :



Tant d’avancées et d’hypothèses scientifiques qui reposent sur une p’tite machine …

Prions pour qu’elle tourne pas sur Windows 3.1 ! <img data-src=" />





Pas de risque, dans le spatial on utilise du costaud et du sur mesure en général (rudimentaire probablement, ce qui aide à la robustesse).



Pour le sous-titre, les Doors en avaient un parfait <img data-src=" />


Il y a eut un excellent dossier là dessus dans le Canard PC Hardware du début d’année, qui expliquait bien les contraintes de l’espace et les solutions utilisées en terme de matos informatique (plus quelques un des plus spectaculaire loupés <img data-src=" />)


ah ok donc c’est jouable !

Car pour contrôler un truc sur Mars il faut attendre 30 mn par ordre (environ), donc pour les “rover” : coton pour celui qui pilote à distance le truc !


Actuellement c’est plutôt de l’ordre de 21-22min vu la distance terre&lt;&gt;mars. Mais quand la positionnement des 2 planètes est idéal, 3 petites minutes suffisent.


Tu peux changer l’adresse aussi ?

(question de webmestre touché par le référencement)


eh oui , j’oubliai le référentiel est en mouvement … donc là aussi il y a mouvement.



doivent être coton les calculs de trajectoire pour l’envoi de sonde etc !



Tiens par contre, savez-vous si les points de Lagrange bougent eux aussi ?


Ayant une connaissance qui a travaillé pendant longtemps à la nasa, je peux vous dire que les rovers et aux satellites sont loins de tourner sous un windows ou sous un Linux. Non, en faite, tous nos satellites sont tout simplement programmé en ASM (assembleur). Bref, c’est le genre de truc qui sont optimisés au petit oignons. Les CPU sont sont extrêmement faibles mais sont blindés et travaillent en triple redondances.

Pour un petit exemple, un CPU qui embarque un satellites coûte 60K $ :p


Y a l’air d’avoir pas mal de VxWorks en termes d’OS de nos jours (les programmes martiens notamment)



Dans tous les cas, il faut un OS temps réel et surtout, des performances déterministes : si un programme doit prendre 3s pour s’exécuter, il faut qu’il prenne toujours ces 3s.



Pour les CPU, Philae à un truc 16 bits à 8Mhz avec 256 ou 512 ko de RAM. (Rosetta, c’est un peu plus costaud, mais Philae a plus de contraintes). Comme quoi, c’est pas la taille qui compte <img data-src=" />


”… Depuis, elle s’est rapprochée de la Terre”&nbsp; au 7eme paragraphe: il faut lire : “Depuis, elle s’est rapprochée du soleil”



Juste pour pinailler!

<img data-src=" />


Magnifique !


&nbsp;Ça me vends du rêve…








ledufakademy a écrit :



eh oui , j’oubliai le référentiel est en mouvement … donc là aussi il y a mouvement.



doivent être coton les calculs de trajectoire pour l’envoi de sonde etc !



Tiens par contre, savez-vous si les points de Lagrange bougent eux aussi ?





Ils sont fixes par rapport au système dont ils sont issus ;)



hum, réponse qui ne me satisfait …

Par rapport à l’univers : ils bougent donc ?

y’a tellement d’interaction de gravité entre les différents élément du cosmos , que je ne sais pas comment ils font leurs calculs !








Arcy a écrit :



Tant d’avancées et d’hypothèses scientifiques qui reposent sur une p’tite machine …

Prions pour qu’elle tourne pas sur Windows 3.1 ! <img data-src=" />





Avec Microsoft qui précharge les fichiers de Mise à jour W10, même sans consentement de l’utilisateur, ça doit lui bouffer pas mal de bande passante à Philae.









John Shaft a écrit :



Y a l’air d’avoir pas mal de VxWorks en termes d’OS de nos jours (les programmes martiens notamment)



Dans tous les cas, il faut un OS temps réel et surtout, des performances déterministes : si un programme doit prendre 3s pour s’exécuter, il faut qu’il prenne toujours ces 3s.



Pour les CPU, Philae à un truc 16 bits à 8Mhz avec 256 ou 512 ko de RAM. (Rosetta, c’est un peu plus costaud, mais Philae a plus de contraintes). Comme quoi, c’est pas la taille qui compte <img data-src=" />





C’est pas dupliqué ? Là haut avec toutes les radiations dans la tronche qui ferait passer Tchernobyl pour un endroit parfaitement sain pour y passer des vacances, les composants électroniques sont mises à rude épreuve, on est pas à l’abri d’une corruption de la mémoire.



La carte contenant l’OS de Philae est doublée de mémoire.



Reste le problème du “le backup merde aussi, que fait-on ?” <img data-src=" />








John Shaft a écrit :



La carte contenant l’OS de Philae est doublée de mémoire.



Reste le problème du “le backup merde aussi, que fait-on ?” <img data-src=" />





Je ne m’inquiête pas trop de la “ROM”, il existe des mécanisme (genre des bit de parité) qui permet de détecter les erreurs, voir même pouvoir les réparer.

Je pensais surtout à la RAM qui peut être corrompu, ça serait con qu’un 1 se transforme en -254 dans l’utilisation d’un outil…. (et il manque de papillons sur la comète pour garantir la qualité de ces modifications)



&nbsp;







John Shaft a écrit :



La carte contenant l’OS de Philae est doublée de mémoire.



Reste le problème du “le backup merde aussi, que fait-on ?” <img data-src=" />





Bah, intervention d’un technicien sur site



Merci pour l’article !



Allez, on y croit, Philae est comme moi, elle a du mal à se réveiller le matin pour aller bosser…



<img data-src=" /><img data-src=" /><img data-src=" /><img data-src=" /><img data-src=" />


La question du langage avait été posée sur Twitter, et de mémoire, c’est de l’Ada qui a été utilisé pour programmer Philae et Rosetta.


Les points Lagrange sont produits par les champs de gravité de deux corps en orbite (l’un autour de l’autre). Ils sont fixes par rapport à ce référentiel (les deux corps). Tu en déduis que vu que les deux astres bougent, les points Lagrange aussi.



&nbsp;C’est ce qui fait leur intérêt d’ailleurs, notamment pour le James Web Space Telescope, qu’on enverra au point L2, ce qui permettra au télescope de ne pas être gêné par la Terre et son rayonnement (Hubble par exemple orbite autour de la Terre et est donc obligé d’interrompre ses observations à chaque fois que celle-ci passe entre lui et le sujet observé). Il sera complètement immobile par rapport à la Terre (et donc orbitera avec elle), ce qui facilitera la communication l’appareil. En revanche, sa position rendra impossible toute opération de maintenance. Ils ne doivent donc surtout pas se foirer (comme avec Hubble), et le lanceur Ariane ne devra rencontrer aucun problème. :)




Rosetta a découvert que l’eau de la comète est différente de l’eau sur Terre. L’hydrogène qui la compose n’est pas pareil.





C’est comme les chasseurs ? Y en a des bon et des mauvais ?



Quelqu’un peut m’expliquer comme de l’hydrogène peut être différent de l’hydrogène ? <img data-src=" /> (vrai question)


Tiens ça permettrai d’introduire des variantes dans le porn : “Bonjour, je viens réparer la grosse sonde” <img data-src=" />


La RAM aussi est ECC avec moult autres protections. Bon ça ne garantit pas une crasse ceci dit :)








ledufakademy a écrit :



ah ok donc c’est jouable !

Car pour contrôler un truc sur Mars il faut attendre 30 mn par ordre (environ), donc pour les “rover” : coton pour celui qui pilote à distance le truc !







C’est pour ca que les rover ont une forme d’intelligence artificielle qui leur permet d’etre un peu autonome entre 2 ordres.







sylvainvh a écrit :



Ayant une connaissance qui a travaillé pendant longtemps à la nasa, je peux vous dire que les rovers et aux satellites sont loins de tourner sous un windows ou sous un Linux. Non, en faite, tous nos satellites sont tout simplement programmé en ASM (assembleur). Bref, c’est le genre de truc qui sont optimisés au petit oignons. Les CPU sont sont extrêmement faibles mais sont blindés et travaillent en triple redondances.

Pour un petit exemple, un CPU qui embarque un satellites coûte 60K $ :p







Ca depend des besoins…

Hubble possede un CPU Intel par exemple (après, c’est pas forcement le seul CPU ni le plus important) qui a été upgradé il y a qq années : on est passé d’un 386 a un 486 ! Bim ! Truc de ouf ! vent dans les cheveux !









tazvld a écrit :



C’est pas dupliqué ? Là haut avec toutes les radiations dans la tronche qui ferait passer Tchernobyl pour un endroit parfaitement sain pour y passer des vacances, les composants électroniques sont mises à rude épreuve, on est pas à l’abri d’une corruption de la mémoire.







Tout est blindé pour eviter les interferences justement. Les protections physiques sont extremement importantes



Il y a différents isotopes de l’hydrogène.

L’hydrogène “commun” a un noyau composé d’un proton.

Le deutérium a un noyau composé d’un proton et d’un neutron. Comme c’est le nombre de protons qui définit l’élément chimique, c’est donc aussi de l’hydrogène.

Enfin le tritium a un noyau composé d’un proton et de deux neutrons.



Si la proportion hydrogène commun/deutérium/tritium est très différente de celle qu’on a sur Terre (et il me semble que c’est le cas), on peut dire ce que n’est sans doute pas une comète de sa région d’origine qui apporté l’élément hydrogène sur Terre.


Donc on devrait tous retourner sous 3.1? Ahaha <img data-src=" />








Dedrak a écrit :



Il y a différents isotopes de l’hydrogène.

L’hydrogène “commun” a un noyau composé d’un proton.

Le deutérium a un noyau composé d’un proton et d’un neutron. Comme c’est le nombre de protons qui définit l’élément chimique, c’est donc aussi de l’hydrogène.

Enfin le tritium a un noyau composé d’un proton et de deux neutrons.



Si la proportion hydrogène commun/deutérium/tritium est très différente de celle qu’on a sur Terre (et il me semble que c’est le cas), on peut dire ce que n’est sans doute pas une comète de sa région d’origine qui apporté l’élément hydrogène sur Terre.







Merci, précis et clair :)









ledufakademy a écrit :



hum, réponse qui ne me satisfait …

Par rapport à l’univers : ils bougent donc ?

y’a tellement d’interaction de gravité entre les différents élément du cosmos , que je ne sais pas comment ils font leurs calculs !





Si tu prends comme référentiel le duo “Soleil-Terre”, par exemple dans un plan correspondant à celui de l’écliptique avec le Soleil en coordonnées 0;0 et la Terre en 1;0, alors les 5 points de Lagrange sont immobiles dans ce plan.

De la même façon par exemple que dans le référentiel “Avion”, avec le nez de l’avion en coordonnées 0;0 et le bout de la queue en cordonnées 1;0 : la caméra de queue, l’enregistreur de paramètres, le siège 8F et l’antenne UHF sont immobiles.



oki, mais donc si on se place au niveau de la voie lactée (notre galaxie).

Le soleil tourne autour de Sagittarius A (trou noir du centre de notre galaxie) , donc les point de Lagrange sont mobiles si on prends ce référentiel ?

Donc points de Lagrange = immobiles si on se positionne sur notre soleil en fait ?


Et sinon,rien a voir,mais on a découvert l’exoplanète la plus proche jamais observer (GJ 1132b),situer à 39 années lumière,suffisamment proche pour analyser dans le détail sa&nbsp; composition atmosphérique,par contre,peu de chance de trouver des p’tits gris,il fait 216°C,sa taille est de 16% plus grande que la terre,elle est donc plus proche de la configuration de Venus que de la notre.



L’avantage de sa proximité permettra d’évaluer les instruments d’observation actuelle et futur pour l’observation d’exoplanète plus lointaine. <img data-src=" />








ledufakademy a écrit :



ah ok donc c’est jouable !

Car pour contrôler un truc sur Mars il faut attendre 30 mn par ordre (environ), donc pour les “rover” : coton pour celui qui pilote à distance le truc !





Ils ne sont pas vraiment pilotés à distance vu les délais de communication. Ils sont plutôt programmés.







Loeff a écrit :



Actuellement c’est plutôt de l’ordre de 21-22min vu la distance terre&lt;&gt;mars. Mais quand la positionnement des 2 planètes est idéal, 3 petites minutes suffisent.





Pour ajouter des précisions, l’orbite de Mars est une ellipse marquée :




  • Aphélie :&nbsp; 249 M km (1,67 UA)

  • Périhélie : 206 M km (1,38 UA)

    &nbsp;

    Extrait d’un articlehttp://www.maxisciences.com/mars/mars-se-rapproche-de-la-planete-terre_art32310…. :

    &nbsp;

    En astronomie, cette course opposant les deux planètes comporte trois moments clés : l’apogée, où les deux astres sont le plus éloignés l’un de l’autre (400 millions de kilomètres), le périgée où ils sont le plus proches (55 millions de kilomètres) et le moment dits d’opposition où ils sont tous les deux alignés avec le soleil. Pour Mars, l’événement a lieu environ tous les 26 mois. Le prochain est prévu pour mardi 8 avril [2014]. En revanche, le record de proximité entre les deux planètes aura lieu cette année le 14 avril [2014]. A ce moment là, Mars et la Terre seront séparés de seulement 92 millions de kilomètres.



    La dernière plus grande proximité entre Mars et la Terre s’est toutefois produite le 27 août 2003, à cette date, la planète rouge s’est trouvée à un peu plus de 55 millions de kilomètres de nous, ce qui n’était pas arrivé depuis plus de 59.000 ans. Au vu des estimations, la prochaine approche à si petite distance est prévue pour août 2050.



Regarde la définition sur Wikipedia, mais les explications fournies jusqu’à présent m’ont parues suffisantes.








ledufakademy a écrit :



oki, mais donc si on se place au niveau de la voie lactée (notre galaxie).

Le soleil tourne autour de Sagittarius A (trou noir du centre de notre galaxie) , donc les point de Lagrange sont mobiles si on prends ce référentiel ?

Donc points de Lagrange = immobiles si on se positionne sur notre soleil en fait ?





Oui forcément, puisque vu de Sgr A* le Soleil est mobile, forcément les points de Lagrange Terre-Soleil le sont donc aussi… Mais ça n’a aucun intérêt technique vu sous cet angle.

Ce qui importe, et là ou c’est intéressant de les utiliser, c’est le fait qu’ils soient statiques dans le référentiel Terre-Soleil. SOHO par exemple orbite autour du point L1, qui est à 1 million et demi de km environ en direction du Soleil, et ce de tout temps et en toutes circonstances. L2 se trouve à la même distance de la Terre mais dans la direction opposée au point L1, L3 se trouve sur la même orbite que nous mais de l’autre côté du Soleil, L4 et L5 sont également sur la même orbite que nous, mais avec respectivement 60 degrés d’avance et 60° de retard.









TBirdTheYuri a écrit :



SOHO par exemple orbite autour du point L1, qui est à 1 million et demi de km environ en direction du Soleil, et ce de tout temps et en toutes circonstances.





Vu que L1 (tout comme L2 et L3) est instable, je me demande quelle est la proportion de la masse du satellite qui est consacrée à des ergols, permettant de corriger les perturbations et ramener le satellite régulièrement au point idéal.









sylvainvh a écrit :



Ayant une connaissance qui a travaillé pendant longtemps à la nasa, je peux vous dire que les rovers et aux satellites sont loins de tourner sous un windows ou sous un Linux. Non, en faite, tous nos satellites sont tout simplement programmé en ASM (assembleur). Bref, c’est le genre de truc qui sont optimisés au petit oignons. Les CPU sont sont extrêmement faibles mais sont blindés et travaillent en triple redondances.

Pour un petit exemple, un CPU qui embarque un satellites coûte 60K $ :p





Travaillant moi-même sur des logiciels de satellite, j’ai envie de dire qu’il y a du vrai et du faux dans ton commentaire. Commençons par le vrai :





  • Oui, les satellites ne tournent pas sous windows ou linux. (encore que, ça ne m’étonnerait pas qu’il existe quelque cubesat qui tournent sur un linux, ou un truc relativement généraliste, mais pas sur les “gros” satellites, et pas sur les satellites scientifiques, à ma connaissance)

  • Oui, les CPU sont extrêmement faibles et “blindés”, en tout cas ils sont spécifiques, l’électronique est généralement prévue spécialement pour le spatial, avec des trucs comme les EDAC (error detection and correction) qui permettent d’être insensibles aux bits flips. (enfin, insensible à un bit flip unique dans un mot de 32 bits, mais pas pour deux bits flips dans le même mot, par exemple)



    Dans les erreurs:

  • l’ASM. Oui, il y a de l’ASM. Mais pas que. Dans ma première boite, il me semble qu’il n’y avait que de l’ASM dans la gestion des trap CPU, il me semble. Peut-être un peu dans l’“OS” et les drivers. Mais les “drivers” étaient principalement en C, l’OS en Ada, et les “applications” également en Ada. L’OS était maison. Quand je dis applications, tout était intégré, bien sûr, on ne pouvait pas désinstaller ou réinstaller, mais c’était un peu plus haut niveau. Dans la boite où je suis actuellement, je ne travaille que sur le logiciel de contrôle d’attitude et d’orbite (attitude = orientation du satellite dans l’espace) Et on “code” en simulink (le truc de modèle, avec des boites,&nbsp; qui marche avec matlab) Ensuite nos modèles sont transformés en C par un module de simulink. On est très loin de l’ASM pour ça, donc. (de ce que je sais du reste du logiciel, c’est principalement du C)

  • Non, il n’y a pas souvent de triple redondances. Ça dépend bien sûr des parties dont on parle, mais un satellite “classique” a souvent tout en double (par exemple deux calculateurs de bord, deux star trackers, …) le tout en cross-strapé (donc on peut utiliser n’importe quelle combinaison d’équipement, pour chaque truc)











ledufakademy a écrit :



hum, réponse qui ne me satisfait …

Par rapport à l’univers : ils bougent donc ?

y’a tellement d’interaction de gravité entre les différents élément du cosmos , que je ne sais pas comment ils font leurs calculs !





Par rapport à l’univers, c’est difficile à dire, vu qu’on ne peut pas dire quel est le référenciel de l’univers (ou plus précisément, ce n’est pas qu’on ne puisse pas le dire, c’est qu’il n’existe pas de référenciel “unique” “fixe”. Relativité, référenciels équivalents, toussa, c’était déjà compliqué en mécanique classique, mais avec Einstein qui est venu foutre la merde… mais a priori c’est pas très grave, on n’a pas besoin de relativité tout de suite)

Par contre, les points de Lagrange du “système”&nbsp; Terre/Soleil, ils sont fixes* dans un repère qui tourne avec la terre et le soleil. (autrement dit, un repère dans lequel la terre et le soleil ne bougent pas) Par exemple un repère dont l’origine est au centre du soleil, l’axe X est vers la terre (en tout instant, donc dans un repère inertiel, il tourne), l’axe Z est perpendiculaire au plan de l’orbite terrestre et l’axe Y complète (donc il est dans le sens de la vitesse de la terre)

Donc dans un tel repère, les points de lagrange terre/soleil sont fixes.



Et pour répondre à&nbsp; “comment ils font leurs calculs” avec tous les éléments qui interagissent, c’est “simple”. On fait des approximations, qu’il faut justifier en montrant que ce qu’on laisse tomber n’est pas “important”, que ça permet de remplir la mission à la précision demandée. Puis après une fois qu’on a un truc qui devrait marcher, on peut toujours faire tourner un modèle numérique avec un peu plus de trucs.

&nbsp;



* en supposant qu’il n’y ait que la Terre et le Soleil, que l’orbite de la terre soit circulaire, toussa. Donc en vrai, même là ils ne sont pas fixes. Mais ils bougent peu, vu que la terre est sur une orbite relativement peu excentrique, et que globalement en première approximation, les conditions sont remplies.









OlivierJ a écrit :



Vu que L1 (tout comme L2 et L3) est instable, je me demande quelle est la proportion de la masse du satellite qui est consacrée à des ergols, permettant de corriger les perturbations et ramener le satellite régulièrement au point idéal.





C’est pour éviter de grosses consommations d’hydrazine que les satellites ne sont pas placés sur le point de Lagrange lui-même, mais sur une orbite qui tourne autour, orbite qui est elle plus stable que de vouloir rester statique sur le point lui-même.

La conso est assez faible, SOHO par exemple s’y trouve depuis 20 ans et est toujours là, malgré une grosse panne en 1998 qui a requis pas mal d’ergols pour le replacer correctement.









TBirdTheYuri a écrit :



C’est pour éviter de grosses consommations d’hydrazine que les satellites ne sont pas placés sur le point de Lagrange lui-même, mais sur une orbite qui tourne autour, orbite qui est elle plus stable que de vouloir rester statique sur le point lui-même.

La conso est assez faible, SOHO par exemple s’y trouve depuis 20 ans et est toujours là, malgré une grosse panne en 1998 qui a requis pas mal d’ergols pour le replacer correctement.





Être en orbite autour d’un point immatériel, voilà qui est original :) . A vrai dire j’ai du mal à comprendre comment ça peut être plus stable, puisque (sauf erreur de ma part), plus on s’éloigne d’un point d’équilibre, moins on est stable. Et à quelle distance environ est cette orbite ?









OlivierJ a écrit :



Être en orbite autour d’un point immatériel, voilà qui est original :) . A vrai dire j’ai du mal à comprendre comment ça peut être plus stable, puisque (sauf erreur de ma part), plus on s’éloigne d’un point d’équilibre, moins on est stable. Et à quelle distance environ est cette orbite ?





“plus on s’éloigne d’un point d’équilibre, moins on est stable” est correct … mais uniquement si la vitesse est nulle (dans le référentiel fixé au système soleil/terre)

En étant en orbite autour d’un des points de Lagrange, c’est différent, car la vitesse n’est pas nulle. Il y a donc des orbites plus ou moins compliquées, en 3D, possibles.

A priori, pour la distance de “cette” orbite, il n’y a pas vraiment de règle, ça dépend de ce que tu veux faire avec ta sonde .









yoda222 a écrit :



“plus on s’éloigne d’un point d’équilibre, moins on est stable” est correct … mais uniquement si la vitesse est nulle (dans le référentiel fixé au système soleil/terre)

En étant en orbite autour d’un des points de Lagrange, c’est différent, car la vitesse n’est pas nulle. Il y a donc des orbites plus ou moins compliquées, en 3D, possibles.

A priori, pour la distance de “cette” orbite, il n’y a pas vraiment de règle, ça dépend de ce que tu veux faire avec ta sonde .





Merci pour les explications, et concernant SOHO que tu as l’air de pas mal connaître, sais-tu quelle est la distance de son orbite par rapport au point de Lagrange ?









OlivierJ a écrit :



Merci pour les explications, et concernant SOHO que tu as l’air de pas mal connaître, sais-tu quelle est la distance de son orbite par rapport au point de Lagrange ?





Je ne connais pas trop soho, mais sur&nbsp;http://soho.nascom.nasa.gov/about/images/halo_orbit.gif on voit que c’est entre 200 000 et 660 000 km (les valeurs en haut à gauche, si je comprends ce qu’ils essayent de dire)



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Intéressant de voir que l’orbite balaie même une sorte de ruban dans l’axe Z, plutôt important (120 000 km) en comparaison des autres tailles (X et Y).


Les orbites autour des points de Lagrange sont assez atypiques (que ce soit celles des satellites artificiels ou celles des objets naturels), et pas du tout intuitives à première vue. Il y a des orbites - vues depuis le référentiel concerné - en forme d’ellipses, d’autres en forme de haricot, il y en a même en forme de fer à cheval…



Pour les satellites artificiels, faudrait demander ça aux trajectographistes qui calculent ça pour avoir plus de détails.

Mais oui, effectivement ils orbitent autour d’un point de l’espace qui ne contient aucun objet.