La distribution Fedora vient de paraître en version 23. Comme d’habitude, on peut compter sur le système pour proposer les dernières révisions des composants et logiciels intégrés. On y trouve notamment le récent GNOME 3.18 et ses multiples améliorations.
La nouvelle Fedora est désormais disponible au téléchargement. Contrairement à des distributions Linux plus « tranquilles », celle-ci garde son orientation particulière, qui est de toujours intégrer les dernières nouveautés. Elle ne s’adresse donc pas à tout le monde, notamment ceux qui préfèrent des environnements davantage testés. Mais il faut rappeler que la Fedora sert de laboratoire de test à Red Hat.
GNOME 3.18 comme environnement par défaut
La version 23 ne fait pas exception et intègre par exemple GNOME 3.18, là où la récente Ubuntu 15.10 par exemple s’est contenté de la mouture 3.16, expliquant qu’elle était plus rodée. Pour rappel, le GNOME nouveau était sorti fin septembre et apportait une fois encore un peaufinage supplémentaire de l’interface. On y trouvait également une gestion simplifiée des fichiers, une prise en charge intégrée de Google Drive, un support amélioré des gestes tactiles, la prise en charge des capteurs de luminosité pour adapter celle de l’écran ainsi qu’un meilleur support des écrans HighDPI.
Les autres nouveautés sont légion et concernent toutes les nouvelles versions des composants et logiciels présents. On retrouve donc très logiquement le noyau 4.2.3, LibreOffice 5, Firefox 41 et ainsi de suite. Ceux qui ne sont pas spécialement intéressés par GNOME 3 auront la satisfaction avec Fedora 23 de découvrir que l’environnement Cinnamon (largement inspiré de GNOME 2) peut être installé et configuré par défaut dès l’installation.
Python 3 remplace la version 2
Côté développement, il faut signaler l’utilisation par défaut de Python 3, dont l’équipe signale qu’il est désormais celui installé par défaut dans Fedora 23. Elle est consciente qu’à cause de la rupture de compatibilité avec la version 2, la migration n’est pas toujours aisée, et l’ancienne mouture reste donc disponible dans les dépôts. Par contre, quand un paquet fonctionne avec deux versions, c’est bien Python 3 qui est toujours choisi par défaut.
Restons dans le développement avec l’arrivée de Mono 4. Il s’agit d’un saut majeur, la distribution délaissant la bien vieille version 2.10. Les développeurs pourront donc compiler cette fois du C# en versions 5 et 6, tout en profitant des améliorations des dernières années, notamment un meilleur débogueur, des optimisations dans le calcul en virgule flottante ou encore un support initial de l’architecture PowerPC64 Little Endian. Pour le reste, on citera l’arrivée de Perl 5.22, de la bibliothèque Boost 1.59 ainsi que de la gestion complète d’Unicode 8.0 et de ses emojis.
Une sécurité renforcée
Côté sécurité et administration générale, là encore on peut noter de nombreux ajouts, certains mineurs, d’autres nettement plus importants. Fedora 23 ajoute par exemple une première brique pour la gestion des mises à jour de BIOS et UEFI. On notera également le retrait partiel des algorithmes de chiffrement trop anciens SSL3 et RC4 ainsi qu’une gestion plus souple des règles de sécurité de SELinux (qui peuvent être migrées) et des mots de passe.
L’équipe note également qu’une sécurité supplémentaire a été appliquée à l’ensemble des paquets. Une option spécifique, nommée PIC (pour position-independent code), a été utilisée lors de leur compilation. Elle a pour objectif de changer l’adresse mémoire des programmes entre deux exécutions, ce qui rappelle clairement le mode de fonctionnement de l’ASLR.
Comme toujours, la nouvelle Fedora peut être récupérée depuis le site officiel. L’image par défaut, destinée à l’architecture x86_64, pèse environ 1,4 Go.