Après avoir bénéficié d’un budget de 1 million d’euros en 2014 et 2015, la mission Etalab s’apprête à disposer d’une enveloppe de 2,5 millions d’euros pour 2016. Un sacré coup de pouce qui s’explique, selon les pouvoirs publics, par des projets de « data sciences » et la participation active de la France à l’Open government partnership (OGP).
Quel est le point commun entre le site « data.gouv.fr », le plan d’action de la France pour un gouvernement ouvert, le simulateur libre Open Fisca et le concours Dataconnexions ? La mission Etalab. Quasiment inconnue du grand public, cette institution rattachée au Premier ministre, administrativement dépendante du Secrétariat général de modernisation de l’action publique (SGMAP), a effectivement pour mission de promouvoir l’ouverture des données publiques : statistiques en tout genre, résultats électoraux, informations budgétaires, etc.
Son rôle consiste surtout à accompagner les administrations dans leur – longue et difficile – marche vers l’Open Data, afin que chaque citoyen puisse profiter, dans les meilleures conditions possible, des informations obtenues grâce à des deniers publics.
Une dotation budgétaire multipliée par 2,5
Dans le cadre du projet de loi de finances pour 2016, le gouvernement a prévu d’allouer 2,5 millions d’euros de crédits de fonctionnement à la mission Etalab, bien loin du million d’euros budgété pour cette année. Mais pourquoi donc cette multiplication par 2,5 ? Outre le développement et l’animation du portail d’Open Data « data.gouv.fr », cette enveloppe sera destinée selon les « bleus budgétaires » :
- « À l’analyse et à la valorisation [des informations publiques] à travers les sciences des données (« data sciences ») au service de la transformation des politiques et organisations publiques. » Un premier appel d’offres a d’ailleurs été lancé en ce sens durant l’été (voir notre article).
- « À la préparation tout au long de l’année 2016 de la présidence française de l'« Open government partnership » (OGP), un partenariat international qui s’attache à promouvoir la transparence de l’action publique et son ouverture à de nouvelles formes de concertation, de participation et de collaboration avec la société civile. »
Des jeux de données qui devraient diminuer l'année prochaine
Si la dotation budgétaire accordée à la mission Etalab augmentera l’année prochaine, ce ne devrait en revanche pas être le cas du nombre de données mises à la disposition du public sur « data.gouv.fr ». De 37 338 jeux en 2014, les pouvoirs publics misent sur 50 000 d’ici la fin 2015, pour retomber à 40 000 en 2016. Si certains relèveront que quantité n’est pas toujours synonyme de qualité, les annexes au projet de loi de finances expliquent que « la mutualisation et la sortie de certains jeux de données en 2016 (Banque mondiale et Eurostat) justifient la stabilisation des prévisions 2016 et 2017 à 40 000 jeux de données ».

On retiendra enfin que le nombre de réutilisations de données fut moins important que prévu en 2015 (dernière ligne du tableau ci-dessus). Alors que les autorités en attendaient 2 000, la prévision pour cette année à été rabaissée à 1 500. L'année dernière, ce point noir avait déjà été pointé, cet indicateur étant censé souligner l’utilité des informations partagées sur « data.gouv.fr ».