Jonathan Riddell quitte Kubuntu, sans danger a priori

Sac de nœuds
Logiciel 4 min
Jonathan Riddell quitte Kubuntu, sans danger a priori

Le développeur en chef de la distribution Kubuntu a finalement quitté ses fonctions. La décision fait suite à une période complexe durant laquelle il lui a été demandé de se retirer, à cause notamment de rapports conflictuels avec le reste de l’équipe. Bien que rien ne soit censé changer pour Kubuntu, l’avenir parait un peu plus incertain.

Jonathan Riddell, qui « dirigeait » le développement de la distribution Kubuntu depuis dix ans, a décidé de laisser sa place. Dans un message publié vendredi, il indique que toutes ces années ont constitué « un fantastique voyage », qui a d’ailleurs démarré le jour où il a appris qu’un astronaute (Mark Shuttleworth) voulait créer une distribution Linux. Un projet qui a abouti à Ubuntu, l’envie de Riddell étant de créer alors une variante centrée sur l’environnement KDE. D’où le nom du système.

Le manque de clarté autour des distributions dérivées d'Ubuntu

Les souvenirs émus s’arrêtent cependant vite pour laisser place au cœur du problème. Selon Riddell, Canonical (la société qui se tient derrière Ubuntu en tant que plus gros soutien financier) a des objectifs contraires aux règles les plus élémentaires d’une communauté open source. En d’autres termes, cette dernière n’est plus maitresse du destin de la distribution et il est devenu difficile pour lui de participer à un projet qui se compromet ainsi. Principal reproche, le manque criant de clarté des licences entourant les systèmes dérivés de la distribution Ubuntu originale (Kubuntu, Xubuntu, etc.).

Pour comprendre le contexte actuel, il faut repartir quelques années en arrière, quand Riddell était lui-même employé de Canonical. On se rappelle que l’entreprise avait fini par décider que seule la distribution Ubuntu originelle serait alimentée par ses capitaux. Kubuntu se retrouvait donc privée de son plus gros sponsor, et Riddell avait alors démissionné. Cette décision avait été prise en février 2012 et entérinée dès la version 12.04 du système. Deux mois plus tard, Kubuntu trouvait cependant un sponsor et gardait son statut de « version dérivée officielle ».

Le travail a continué, l'ambiance s'est dégradée

Jonathan Riddell a cependant continué à être très impliqué dans le développement de Kubuntu. Mais tout ce travail s’est fait au prix de confrontations régulières avec l'Ubuntu Community Council qui préside au destin de la distribution Ubuntu principale. Il y a quelques mois, ce conseil indiquait que les désaccords, sur les plans social et technique, étaient nombreux. Au regard de l’importance du personnage pour le projet global, le conseil avait cependant laissé la situation s’éterniser pour qu’un terrain d’entente soit trouvé. En vain.

Problèmes de licences et de distribution des fonds ont poussé Riddell à déplacer le débat des discussions privées vers des espaces publics, provoquant des divisions dans la communauté. En mai, il a finalement été demandé à Riddell de quitter son poste. L’annonce avait été suivie d’une polémique, tant sur les raisons du départ (qui concernent notamment des éclaircissements sur les licences des distributions dérivées d’Ubuntu) que sur l’avenir même de Kubuntu.

Mark Shuttleworth en personne s’était exprimé sur le sujet (8e commentaire), se montrant particulièrement incisif au sujet de l’ancien responsable, l’estimant « fourbe, malhonnête, indigne de confiance et ingrat ». Des propos qui avaient évidemment fait réagir largement une partie de la communauté, pour qui le départ de Riddell ne résolvait rien. Et pour cause : il avait été élu par la communauté et jouait donc le rôle de concentrateur des problèmes à signaler. Conséquence, les soucis remontés n’étaient pas les siens mais bien les échos de questionnements plus profonds.

Des doutes autour de Kubuntu, mais la distribution continue

Le départ du responsable illustre les difficultés qui peuvent parfois émailler le fonctionnement d’une communauté, qu’il s’agisse d’open source ou autre. Mais il pose évidemment une question beaucoup plus concrète : quel avenir pour Kubuntu ?

Comme l’indique OMGUbuntu, on peut considérer d’un côté que ce départ n’est pas une bonne nouvelle, car Riddell était particulièrement motivé et impliqué. De l’autre, c’est bien un conseil élu par la communauté qui prend les décisions et un autre finira par remplacer l’ancien responsable. Il y aura donc nécessairement une perte de temps dans le processus, mais la distribution Kubuntu ne s’arrêtera pas. La situation montre en tout cas que l'opposition entre la communauté et Canonical n'est jamais très loin, comme avec les choix faits sur Unity l'année dernière.

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