Amazon a lui aussi publié ses résultats trimestriels aujourd'hui, dans les pas de Google et Microsoft. Le cybermarchand peut avoir le sourire car ses ventes se portent bien, mais il flirte toujours avec la limite entre pertes et bénéfices.
Alors qu'il prépare en ce moment ses équipes à devoir encaisser le rush de la période des fêtes de fin d'année, Amazon vient de dévoiler ses résultats financiers pour le troisième trimestre. Premier constat, la croissance est toujours au rendez-vous avec une hausse de 23 % de son chiffre d'affaires sur un an. Celui-ci s'établit donc à 25,4 milliards de dollars sur les trois derniers mois, malgré des taux de change défavorables pour l'entreprise, qui représentent un manque à gagner de 1,3 milliard de dollars.
Un équilibre difficile à atteindre
Le résultat net d'Amazon n'est par contre pas aussi impressionnant que son chiffre d'affaires. Avec un bénéfice net de 79 millions de dollars au dernier trimestre, l'entreprise est rentable au sens strict du terme, mais il suffirait de pas grand-chose pour que la tendance s'inverse. D'ailleurs, sur les trimestres précédents, le cybermarchand est régulièrement passé d'un côté ou de l'autre du seuil de rentabilité, avec notamment un pic de pertes de 437 millions de dollars il y a tout juste un an.
L'un des facteurs dont dépend cette rentabilité concerne les coûts d'expédition des produits. Au dernier trimestre, Amazon a déclaré des coûts à hauteur de 2,72 milliards de dollars au dernier trimestre, soit 11,7 % du montant total de ses ventes, en ne récoltant que 1,494 milliard de dollars de revenus liés à l'expédition de colis. Amazon fait donc face à un trou de 1,226 milliard de dollars dû à ce poste de dépenses, en augmentation de 26 % sur un an.
Amazon doit également faire attention à un autre point : sa masse salariale. L'entreprise a recruté sans compter ces derniers temps, et est passée en l'espace d'un an de 149 500 employés à 222 400 aujourd'hui, soit un total de 72 900 embauches en un an et une augmentation de 49 % sur cette période. Il est à noter que ce chiffre ne tient pas compte des prestataires, sous traitants et intérimaires, et ne comprend que les employés d'Amazon à temps plein ou partiel.
Prophète en son pays, Amazon perd de l'argent à l'international
Le géant du commerce en ligne fait également face à un autre problème récurrent : ses activités à l'international lui coûtent de l'argent. En Amérique du Nord, Amazon réalise 59 % de son chiffre d'affaires, mais c'est aussi là qu'il parvient à afficher un bilan opérationnel positif, avec un bénéfice de 528 millions de dollars.
À l'étranger, les choses se gâtent. Les ventes ne progressent pas au même rythme qu'outre-Atlantique, avec une hausse de 7 % à l'international contre 27 % dans son fief. Un problème principalement dû aux variations du taux de change du dollar, puisqu'à change constant, la hausse serait de 24 %. Taux de change ou pas, Amazon reste chroniquement déficitaire à l'étranger, et après des pertes de 174 millions de dollars l'an passé, et deux autres trimestres dans le rouge, sur les trois derniers mois Amazon a perdu 56 millions de dollars.
Les Web Services à la rescousse
Il y a par contre un secteur sur lequel Amazon peut compter pour assurer sa croissance : ses Web Services. Il s'agit pour rappel d'un éventail de services dont les plus connus sont sans doute Amazon Elastic Compute Cloud (EC2) qui propose aux entreprises de louer des serveurs virtuels ou Glacier et S3, ses offres de stockage en ligne. Dernièrement, l'enteprise a lancé son offre Snowball, pour l'envoi de données volumineuses... par transporteur.
A l'instar de l'offre Azure de Microsoft, la croissance est au rendez-vous, bien aidée par le boom que connait actuellement ce secteur. Les Web Services d'Amazon comptent ainsi pour 7 % du chiffre d'affaires de l'entreprise, une part en constante augmentation. Mais surtout, son bénéfice opérationnel a été multiplié par 5 en un an, pour atteindre 521 millions de dollars, soit autant que ce que rapporte l'activité e-commerce en Amérique du Nord.
Les marchés financiers ont quant à eux apprécié les performances d'Amazon, ce qui se traduit par une hausse de 7,5 % du cours de l'entreprise en bourse au moment où nous rédigeons cette actualité. Cela valorise Amazon à plus de 260 milliards de dollars, tandis que les deux autres grands gagnants du jour, Microsoft et Google, sont respectivement valorisés à 425 et 495 milliards de dollars.