Iliad (Free) met un pied dans deux nouveaux territoires d'outre-mer. L'Autorité de la concurrence l'a en effet autorisée « sans engagements » à entrer au capital de l'opérateur Telecom Réunion Mayotte, qu'il dirigera conjointement avec Hiridjee.
Mardi, l'Autorité de la concurrence a autorisé Iliad (la maison mère de Free et Free Mobile) à racheter « 50 % du capital de la société Telecom Réunion Mayotte ». L'opérateur d'outre-mer sera désormais contrôlé conjointement par Iliad et Hiridjee, un « groupe familial » qui propose notamment des services de télécommunications à Madagascar.
Pour rappel, le groupe Hiridjee avait racheté les activités d'Outre-Mer Telecom à Altice durant l'été 2015. Le groupe de Patrick Drahi s'était en effet engagé à céder cette branche « en contrepartie de l'autorisation par l'Autorité de la concurrence du rachat de SFR par Numericable ». On rappellera que, selon Les Échos, Free était sur la brèche pour racheter l'opérateur d'outre-mer à ce moment-là, sans succès, mais ce n'était donc que partie remise.
Dans tous les cas, cette « opération permet ainsi à Iliad d'entrer sur les marchés de La Réunion et de Mayotte » note l'Autorité de la concurrence. Elle ajoute que cela développera probablement « davantage la capacité des activités cédées par le groupe Altice à animer la concurrence en les adossant à l'un des opérateurs nationaux de téléphonie mobile ». De son côté, Hiridjee avait déjà précisé qu'il prévoyait de « réaliser des investissements significatifs » à la Réunion et Mayotte. Les ambitions des deux partenaires n'ont pas encore été dévoilées et on ne sait donc pas si Free Mobile en profitera pour se lancer sous sa propre marque dans ces territoires.
L'Autorité ajoute enfin que cela « n'entraîne aucun chevauchement d'activité. En effet, les effets d'opérations de concentration dans le secteur des télécommunications sont généralement examinés en faisant la distinction entre territoire métropolitain et les départements et territoires ultra-marins, compte tenu de leurs spécificités. Or, Iliad n'exerce ses activités qu'en métropole, tandis que Telecom Réunion Mayotte n'est active qu'à La Réunion et à Mayotte ».
En conséquence, elle donne donc son accord pour cette prise de contrôle conjointe à 50/50, et ce, « sans engagements » en contrepartie.