Yahoo reste rentable et s'allie avec Google

Yahoo reste rentable et s’allie avec Google

Microsoft complète le triangle amoureux

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Kevin Hottot

Publié dans

Économie

21/10/2015 4 minutes
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Yahoo reste rentable et s'allie avec Google

Yahoo a publié ses résultats financiers pour le troisième trimestre de 2015. Si les investisseurs s'attendaient à un peu mieux venant de l'entreprise, elle a tout de même assuré l'essentiel avec un chiffre d'affaires relativement stable et un résultat net positif. 

Yahoo se porte plutôt bien. Lors du dernier trimestre, le géant américain de la recherche en ligne et de la publicité a réalisé un chiffre d'affaires de 1,226 milliard de dollars, en hausse de 7 % par rapport à l'an passé, mais en légère baisse par rapport au trimestre précédent.

MaVeNS is the new heaven

Cette croissance sur un an, Yahoo la doit à ce que sa PDG, Marissa Mayer, appelle les « MaVeNS » : les revenus issus du mobile, de la vidéo, de la publicité native et des aspects sociaux de sa plateforme. Ceux-ci ont explosé en l'espace d'un an, passant de 295 millions de dollars à 422 millions de dollars. Pendant ce temps, les recettes provenant des autres activités de Yahoo ont légèrement reculé, de 727 millions de dollars au troisième trimestre 2015 à 693 millions de dollars un an plus tard. 

Si l'on s'intéresse plutôt à la ventilation des revenus de Yahoo en fonction de la plateforme employée par les utilisateurs, on se rend compte que la croissance est au rendez-vous aussi bien sur mobile (+31% en un an à 271 millions de dollars) que sur PC (+3,5% en un an à 844 millions de dollars).

Les bénéfices sont au rendez-vous, les effectifs fondent

Sur le dernier trimestre, Yahoo est resté dans le vert, avec un bénéfice net de 76 millions de dollars, que l'on ne peut pas vraiment comparer avec celui observé un an plus tôt. Celui-ci s'élevait alors à 6,774 milliards de dollars mais était principalement dû à la revente d'une partie du capital d'Alibaba lors de son introduction en bourse. On notera toutefois que l'EBITDA de l'entreprise a fondu de 20 % en un an, passant de 306 millions de dollars à 244 millions de dollars.

Et ce n'est pas la seule valeur qui a fondu chez Yahoo dernièrement. Les effectifs de l'entreprise se réduisent aussi petit à petit. De 12 400 employés fin 2014, le chiffre est passé à 11 800 au premier trimestre 2015, puis à 11 400 trois mois plus tard, pour atteindre 10 700 personnes aujourd'hui, soit une réduction de 14 % en l'espace d'un an. 

Google et Yahoo scellent un nouveau partenariat

On se souviendra qu'en avril dernier, Yahoo et Microsoft avaient signé un nouveau partenariat concernant l'utilisation de Bing comme moteur de recherche sur le site et de la fourniture de contenus publicitaires sur le portail de Yahoo. Les termes de ce nouveau contrat prévoyaient que Bing ne serait plus utilisé de manière exclusive sur les sites de Yahoo, mais qu'en contrepartie, Microsoft pouvait gérer la vente des espaces publicitaires Bing Ads. Marissa Meyer promettait également que les résultats provenant de Bing seront toujours utilisés « dans une majorité des cas pour la recherche sur les ordinateurs de bureau ».

Aujourd'hui, Yahoo annonce avoir signé un accord avec Google, qui lui permet « une meilleure flexibilité pour le choix des résultats de recherche et des publicités. Les offres de Google complètent les services de recherche de Microsoft, qui reste un partenaire important, tout comme les technologies de recherche et les produits publicitaires de Yahoo », explique l'entreprise. 

Les investisseurs eux, n'ont pas été très convaincus par les annonces de Yahoo. L'action de l'entreprise a connu une baisse de 2 % tout rond lors de la dernière séance, et avant l'ouverture d'aujourd'hui, une nouvelle baisse de 1,3 % est déjà prévue. Cela valorise tout de même Yahoo à hauteur de 31 milliards de dollars. Une valeur qui se justifie entre autres choses par l'importante participation dont la société dispose dans Alibaba, le géant chinois du commerce en ligne.

Écrit par Kevin Hottot

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Les bénéfices sont au rendez-vous, les effectifs fondent

Google et Yahoo scellent un nouveau partenariat

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Commentaires (15)


“publicité native”



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Content que Yahoo se redresse en tout cas :)


hummm ici:

en perte de vitesse ,Yahoo est

Ils disent le contraire …

Et justement le partenariat avec google serait plutôt salvatrice où j’ai mal compris


en tout cas ils ont eu le nez creux en achetant des parts Alibaba.


“un chiffre d’affaires de 1,226 milliard de dollars, en hausse de 7 % par rapport à l’an passé, mais en légère baisse par rapport au trimestre précédent”







Papa Panda a écrit :



hummm ici: en perte de vitesse ,Yahoo estIls disent le contraire …





“Hors coûts d’acquisition du trafic - la part des recettes publicitaires reversée aux sites partenaires -, celui-ci a de nouveau chuté de 8,3% au troisième trimestre, tombant à un milliard de dollars (880 millions d’euros).”



Comment faire 2 articles opposés en différenciant court et long termes.



personnellement, je ne trouve pas l’article de Next INpact spécialement optimiste. En revanche l’article de blog “Silicon 2.0” me semble franchement pessimiste.


même ressentiment, d’où ma question ;)


La différence entre l’analyse du blog paru sur Le Monde et la mienne tient a peu de choses en fait.

Sur Le Monde, on regarde la partie “Revenus publicitaires - Coûts d’acquisition de trafic” c’est une métrique valable et qu’il est intéressant de regarder.



De mon côté, je me suis concentré sur les revenus totaux (publicitaires + autres activités + Intérêts) sur son EBITDA et son résultat net. Du coup tu as d’un côté une analyse resserée sur l’activité principale de Yahoo, et de l’autre un panorama un peu plus large des activités de Yahoo, qui peuvent donc aboutir sur des conclusions différentes, vu qu’on ne regarde pas la même chose.








Ellierys a écrit :



La différence entre l’analyse du blog paru sur Le Monde et la mienne tient a peu de choses en fait.

Sur Le Monde, on regarde la partie “Revenus publicitaires - Coûts d’acquisition de trafic” c’est une métrique valable et qu’il est intéressant de regarder.



De mon côté, je me suis concentré sur les revenus totaux (publicitaires + autres activités + Intérêts) sur son EBITDA et son résultat net. Du coup tu as d’un côté une analyse resserée sur l’activité principale de Yahoo, et de l’autre un panorama un peu plus large des activités de Yahoo, qui peuvent donc aboutir sur des conclusions différentes, vu qu’on ne regarde pas la même chose.





Quelle retenue Kévin !



Tu peux le dire je crois, le Monde est à coté de la plaque. NXI &gt; Le Monde



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Vive Marissa !!!


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le “journaliste à San Francisco” me paraît aussi un peu trop immergé dans la Silicon Valley où la dictature de la croissance du chiffre d’affaire et de l’audience est un état d’esprit, voire une religion dont les “gourous” Google, Apple et Facebook règnent en maîtres (Microsoft et Amazon étant situés à Seattle, Etat de Washington).


Marissa, c’est la meilleure <img data-src=" /> (jeu de mot un peu trop facile)


J’adore la langue de bois de Marissa !



“une meilleure flexibilité pour le choix des résultats de recherche et des publicités. Les offres de Google complètent les services de recherche de Microsoft, qui reste un partenaire important, tout comme les technologies de recherche et les produits publicitaires de Yahoo”



En gros ils larguent M$ qui est out.

Mais c’est si joliment dit, digne des plus fins politiques !..


Bonjour, puisque mon article est cité, je me permets de répondre sur 2 points:




  • Le chiffre d’affaires qui est important est celui hors TAC. C’est celui qui décrit le mieux les recettes de Yahoo. Le chiffre d’affaires brut prend en compte les commissions reversées aux partenaires. Au T3, il a augmenté mais dans le même temps, les commissions versées ont fortement augmenté (car accord avec Firefox). Au final, la somme qui rentre dans les caisses de Yahoo a été moins importante.

  • Le résultat net de Yahoo ne veut rien dire car il provient intégralement des intérêts perçus grâce aux participations dans Alibaba et Yahoo Japan (participations qui seront revendues). Si on veut une vision des seules activités de Yahoo, il faut prendre le résultat opérationnel.



    Les chiffres que j’ai utilisé sont d’ailleurs les deux chiffres que regardent les analystes.



    Et ce n’est pas être pessimiste que de dire que Yahoo est en perte de vitesse. Il suffit de regarder la trajectoire de la société, dont le coeur de métier de ne vaut quasiment plus rien.



    Cordialement,








linkin623 a écrit :



NXI &gt; Le Monde



CQFD :)



Merci de ces (en comptant le commentaire) éclairages.