Le BlackBerry Priv n’en finit plus de se dévoiler par petits morceaux. Le constructeur fournit cependant depuis peu une vidéo de présentation qui permet de le voir en fonctionnement. D’autre part, un récent billet de blog montre ses objectifs sur la sécurité et la vie privée, deux créneaux utilisés pour se différencier du monde Android.
Depuis vendredi soir, une vidéo du Priv est disponible sur YouTube. Elle n’est pas très longue et ne permet pas d’en apprendre davantage sur les caractéristiques techniques du smartphone de BlackBerry. Elle ne révèle pas non plus la date de lancement ou la disponibilité selon les zones géographiques. Par contre, on voit le smartphone en fonctionnement, notamment un peu son interface, et les utilisateurs n’auront clairement pas à craindre une grosse surcouche maison.
BlackBerry table en effet sur un Android « Stock », mais dont on ne connait pas la version exacte. L’interface semblera donc familière à tous ceux ayant déjà manipulé un smartphone Android, moins aux aficionados des BlackBerry. On remarque en tout cas qu’un appui prolongé sur le bouton central appelle le hub d’applications BlackBerry avec les emails, Messenger et le reste. Pour le reste, la vidéo se concentre essentiellement sur la démonstration du clavier physique en utilisation « courante ».
Même si voir le Priv en fonctionnement permet de mieux apprécier (au sens premier du terme) le smartphone, BlackBerry ne communique toujours pas sur le cœur de son produit. On sait par exemple que l’écran sera de 5,4 pouces et la batterie de 3 410 mAh. Le capteur optique serait particulièrement soigné et provient du constructeur allemand Schneider-Kreuznach. Ses 3 Go de mémoire et son Snapdragon 808 (six cœurs) ne sont encore que des rumeurs, tout comme sa définition de 2 560 x 1 440 pixels.
Des outils de sécurité spécifiques
Mais outre cette simple base technique, la vraie orientation du Priv sera sa sécurité, ou plus exactement son respect de la vie privée. Ce n’est pas une surprise, la firme canadienne ayant clairement orienté son message commercial en ce sens sur les deux dernières années (y compris durant les premiers mois des révélations d’Edward Snowden). Elle ne donne guère de détails, mais elle assure avoir réalisé d’importants travaux « sous le capot » d'Android pour en augmenter la sécurité. On apprend de plus que le Priv proposera d’utiliser une image en tant que mot de passe, une fonctionnalité généralement appréciée.
Les outils de BlackBerry seront également mis en avant. Le Canadien a tôt fait de confirmer que le Priv pourra puiser dans la boutique Play Store et donc se servir des millions d’applications qu’on y trouve. Mais les créations maison seront la plupart du temps focalisées sur la sécurité, avec WatchDox pour le partage de fichiers, BBM Meetings pour l’organisation de conférences ou SecuSuite pour des appels téléphoniques chiffrés. Le chiffrement est d’ailleurs mis en avant à chaque fois, pour bien marquer la différence avec les smartphones « autres ».
Le Priv proposera en outre des moyens supplémentaires de contrôler ce que font les applications et de surveiller les ressources auxquelles elles accèdent. Un point qui, ajouté au reste, n’est pas sans rappeler l’orientation particulière de smartphones tels que les BlackPhone ou GranitPhone. Un système d’avertissement particulier, DTEK, sera d’ailleurs là pour prévenir de tout comportement suspect.
Se différencier dans le vaste univers des smartphones Android
Le dernier point sur lequel insiste la société est le temps de réponse en cas d’incident relatif à la sécurité. Elle estime être la première dans ce domaine et elle rappelle que le marché Android a beau être riche de possibilités, un « tel environnement demande un temps de réponse de première classe ». Une manière de rappeler que les clients du Priv seront assurés de recevoir très rapidement les correctifs en cas de problème. Difficile de ne pas faire le parallèle avec les failles Stagefright.
Quoi qu’il en soit, le Priv sera le premier smartphone Android de BlackBerry. Il semble évident que le constructeur a largement investi dans la sécurité générale de son appareil. Or, un tel investissement a peu de chances de ne servir que pour un smartphone, ce qui pose immanquablement la question d’autres modèles Android. Vient ensuite une interrogation subsidiaire : BlackBerry ne se réserve-t-il pas une porte de sortie ?
La question est légitime maintenant qu’un premier smartphone arrive, mais le contact avec la plateforme de Google a déjà commencé avec l’arrivée du sous-système permettant à une bonne partie des applications Android de fonctionner sur BlackBerry 10. Dès lors, BlackBerry peut d’autant mieux se tenir prêt pour une bascule si nécessaire.