Netflix a annoncé ses résultats financiers pour le troisième trimestre. Rentable, le service de streaming a tout de même déçu les investisseurs avec des recrutements d'abonnés plus faibles que prévu aux États-Unis, alors que ses dépenses pour le contenu ne cessent d'augmenter.
Sur les trois derniers mois, Netflix a bien travaillé, mais pas assez au goût de ses investisseurs. L'entreprise a réalisé un chiffre d'affaires de 1,58 milliard de dollars, en hausse de 6,8 % sur trois mois et de 29,3 % sur un an tout en restant rentable, avec un bénéfice net quasi stable par rapport au dernier trimestre à 29 millions de dollars.
Un ralentissement visible aux États-Unis
Là ou le bât blesse, c'est au niveau de la croissance du nombre d'abonnés. « Alors que notre croissance globale est conforme à ce que nous attendions, nos prévisions étaient trop hautes pour le marché américain et trop basses pour l'international. Nous avons gagné 880 000 abonnés aux États-Unis, contre 980 000 l'an dernier et des prévisions de 1,15 million » fait ainsi savoir l'entreprise. Au total, Netflix compte désormais 42,07 millions d'abonnés payants aux États-Unis. Pour justifier l'écart enregistré par rapport à ses prévisions, la société explique avoir eu quelques soucis avec certains de ses clients ayant mis à jour leur carte de paiement vers un modèle équipé d'une puce, en oubliant de l'ajouter à leur compte.
À l'international, la croissance ne faiblit pas. Avec 2,74 millions de nouveaux abonnés, Netflix fait mieux que lors des quatre trimestres précédents. Au total 23,95 millions de personnes sont abonnées au service en dehors de son pays d'origine, et Netflix s'attend a en accueillir 3,5 millions de plus au prochain trimestre. Malgré l'augmentation de prix annoncée en Europe en août dernier, la branche internationale de Netflix n'est pas encore rentable et affiche des pertes opérationnelles de 68 millions de dollars, contre un bénéfice opérationnel de 344 millions de dollars aux États-Unis.
Netflix met le turbo sur les contenus
La société explique qu'elle compte également accélérer ses dépenses pour la création et l'achat de nouveau contenu. Sur le dernier trimestre, elle a ainsi décaissé environ 1,3 milliard de dollars pour « l'ajout de contenu à la bibliothèque de streaming ». La note est plutôt salée et cela se traduit par une consommation de trésorerie plus importante : 196 millions de dollars au dernier trimestre.
À titre de comparaison, sur les neuf premiers mois de 2014, Netflix avait déboursé 2,76 milliards de dollars pour son contenu, contre 4,19 milliards en 2015. Le flux de trésorerie sur la période est quant à lui passé d'un surplus 54,9 millions de dollars à un trou de 505 millions. Tout de même. Quoi qu'il en soit, Netflix a encore de quoi voir venir, puisque l'entreprise dispose de 2,1 milliards de dollars de liquidités en poche. On notera également que les investissements de la plateforme ne sont pas totalement déraisonnés, Netflix ayant laissé passer l'occasion de s'offrir les services de l'ancienne équipe de Top Gear, à qui Amazon avait proposé 250 millions de dollars.
En bourse, les investisseurs n'ont visiblement pas été convaincus par les résultats et la stratégie de Netflix et ont sanctionné l'entreprise avec une baisse de 3 % du cours de son action avant l'ouverture à Wall Street. Cela valorise tout de même la société à hauteur de 46,7 milliards de dollars.