NVIDIA perd une première bataille de brevets contre Samsung et Qualcomm

NVIDIA perd une première bataille de brevets contre Samsung et Qualcomm

The way it's meant to be sued

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Kevin Hottot

Publié dans

Droit

13/10/2015 3 minutes
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NVIDIA perd une première bataille de brevets contre Samsung et Qualcomm

NVIDIA s'est lancée en novembre dernier dans une longue procédure judiciaire à l'encontre de Samsung. Le Caméléon estimait que certains brevets concernant ses GPU avaient été violés, mais la justice américaine voit les choses autrement.

La protection des brevets est toujours un sujet sensible pour les grands acteurs des nouvelles technologies, et il n'est pas rare de voir deux géants s'affronter pour des « détails ». Depuis novembre 2014, NVIDIA, Samsung et Qualcomm sont justement en train de livrer bataille autour de trois brevets dans le domaine des puces graphiques. NVIDIA estime ainsi que les smartphones Galaxy Note Edge, Galaxy Note 4, Galaxy Note 3, Galaxy S5 et S4, ainsi que les tablettes tactiles Galaxy Tab S, Galaxy Note Pro et Galaxy Tab 2 embarquant des puces Snapdragon font un usage non autorisé de certaines de ses technologies.

Trois brevets sur le gril

Au centre de cette bataille, on retrouve trois brevets. Le premier (US7209140) concerne une méthode de programmation pour le traitement de données graphiques, le deuxième (US7038685) s'intéresse à un « processeur graphique programmable pour l'exécution de programmes sur plusieurs threads » et le dernier (US6690372) touche à une méthode pour le traitement des calculs pour la projection d'ombres.

L'affaire a été portée devant l'International Trade Commission des États-Unis qui a rendu un jugement préliminaire le 9 octobre dernier. Ses conclusions ne vont par contre pas en faveur de NVIDIA. La commission a en effet estimé que dans le cas des brevets US7209140 et US7038685, Samsung et Qualcomm n'ont violé aucune des technologies présentées par NVIDIA. Samsung s'est par contre rendue coupable d'une violation du troisième brevet, seulement, la cour a ressorti un autre brevet, plus ancien, traitant de la même technologie, du coup le recours de NVIDIA est invalidé. Pas de chance. 

L'affaire ne s'arrête pas là

Les conclusions de l'ITC n'étant qu'à leur stade préliminaire, la procédure n'est pas terminée et NVIDIA compte bien défendre sa version des faits. Dans un communiqué, la marque fait savoir que malgré ce premier revers, elle poursuivra sa procédure afin que sa plainte soit passée en revue cette fois-ci par l'ensemble de la commission de l'ITC et que cette dernière reconnaisse la validité du brevet que l'USPTO (le bureau américain des brevets) lui a attribué.

Selon NVIDIA, si l'ITC accède à cette requête, elle devra interdire temporairement à Samsung d'importer sur le territoire américain les produits incriminés, ce qui risque de ne pas plaire au géant coréen. De son côté, Samsung n'a pas encore réagi publiquement à la nouvelle.

Écrit par Kevin Hottot

Tiens, en parlant de ça :

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Introduction

Trois brevets sur le gril

L'affaire ne s'arrête pas là

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Commentaires (20)


Ouf ! Il me restait justement un gros stock de popcorn à l’issue des procès Apple vs Samsung… <img data-src=" />


Ça faisait longtemps…








Kevin a écrit :



la cour l’a déclaré comme étant invalide puisqu’un autre brevet, plus ancien, traite de la même technologie.





Du coup, NVIDIA perd son brevet et le détenteur du brevet plus ancien peut l’agro ? ça marche comment dans ce cas-là ?







domFreedom a écrit :



Ouf ! Il me restait justement un gros stock de popcorn à l’issue des procès Apple vs Samsung… <img data-src=" />





mon stock a été tout perdu dans les intempéries de la semaine dernière… ça a pris l’humidité et le popcorn n’a plus son croquant d’antan <img data-src=" />









WereWindle a écrit :



mon stock a été tout perdu dans les intempéries de la semaine dernière… ça a pris l’humidité et le popcorn n’a plus son croquant d’antan <img data-src=" />







<img data-src=" />



edit : <img data-src=" />



J’ai un peu simplifié par souci de compréhension mais très précisément sur les deux premiers brevets, Samsung aurait enfreint deux de leur dizaine de “claims” les “claims” étaient valides mais ils n’ont pas été enfreints. Un “claim” c’est grosso-modo un morceau du brevet, ou tu dis “mon invention permet de faire ça”



Pour le 3e brevet, un des “claims” a bien été enfreint par Samsung, seulement, l’ITC a trouvé un autre brevet plus vieux avec un “claim” identique donc pour eux c’est pas de leur ressort et ça invalide la procédure. Pour ce qui est de la validation ou non du brevet, c’est l’USPTO qui fait autorité et là y’a peut-être un truc a rectifier dans le papier pour clarifier. <img data-src=" />








Ellierys a écrit :



J’ai un peu simplifié par souci de compréhension mais très précisément sur les deux premiers brevets, Samsung aurait enfreint deux de leur dizaine de “claims” les “claims” étaient valides mais ils n’ont pas été enfreints. Un “claim” c’est grosso-modo un morceau du brevet, ou tu dis “mon invention permet de faire ça”



Pour le 3e brevet, un des “claims” a bien été enfreint par Samsung, seulement, l’ITC a trouvé un autre brevet plus vieux avec un “claim” identique donc pour eux c’est pas de leur ressort et ça invalide la procédure. Pour ce qui est de la validation ou non du brevet, c’est l’USPTO qui fait autorité et là y’a peut-être un truc a rectifier dans le papier pour clarifier. <img data-src=" />







C’est pas la première fois qu’un jugement montre que l’USPTO valide tout ce qu’on lui demande.









Ellierys a écrit :



J’ai un peu simplifié par souci de compréhension mais très précisément sur les deux premiers brevets, Samsung aurait enfreint deux de leur dizaine de “claims” les “claims” étaient valides mais ils n’ont pas été enfreints. Un “claim” c’est grosso-modo un morceau du brevet, ou tu dis “mon invention permet de faire ça”



Pour le 3e brevet, un des “claims” a bien été enfreint par Samsung, seulement, l’ITC a trouvé un autre brevet plus vieux avec un “claim” identique donc pour eux c’est pas de leur ressort et ça invalide la procédure. Pour ce qui est de la validation ou non du brevet, c’est l’USPTO qui fait autorité et là y’a peut-être un truc a rectifier dans le papier pour clarifier. <img data-src=" />





merci d’avoir éclairé ma lanterne <img data-src=" />







eliumnick a écrit :



C’est pas la première fois qu’un jugement montre que l’USPTO valide tout ce qu’on lui demande.





oui il y a clairement quelque chose à faire de ce côté-là :/









Ellierys a écrit :



J’ai un peu simplifié par souci de compréhension mais très précisément sur les deux premiers brevets, Samsung aurait enfreint deux de leur dizaine de “claims” les “claims” étaient valides mais ils n’ont pas été enfreints. Un “claim” c’est grosso-modo un morceau du brevet, ou tu dis “mon invention permet de faire ça”



Pour le 3e brevet, un des “claims” a bien été enfreint par Samsung, seulement, l’ITC a trouvé un autre brevet plus vieux avec un “claim” identique donc pour eux c’est pas de leur ressort et ça invalide la procédure. Pour ce qui est de la validation ou non du brevet, c’est l’USPTO qui fait autorité et là y’a peut-être un truc a rectifier dans le papier pour clarifier. <img data-src=" />





Comment Samsung peut violer quoi que ce soit alors que c’est Qualcom qui produit les puces et le software associé à son utilisation ? A la limite sur les Exynos je peux comprendre mais sur du Qualcomm. ..



Tiens, c’est vrai que ça faisait longtemps que l’on avait pas entendu d’histoire de violation de brevet. Tiens, c’est amusant de revoir Samsung sur les banc des accusés, c’est presque devenu un running gag.









WereWindle a écrit :



mon stock a été tout perdu dans les intempéries de la semaine dernière… ça a pris l’humidité et le popcorn n’a plus son croquant d’antan <img data-src=" />





Héhé, je les achètes en grain : moins cher, plus facile à stocker et plus longtemps. Il suffit après plus qu’à les faire “poper”. Tu peux les faire salé ou sucré du coup (j’ai pas encore réussi à les avoir au caramel).



Recette du PopCorn :

ingrédient :

-maïs à popcorn (une bonne poignée)

-huile neutre (tournesol)

-beurre (une noisette)

-sel ou sucre (assaisonnement)



-Dans une poêle, mettez un peu d’huile à chauffer.

-Vérifiez si c’est assez chaud en mettant 3-4 grains qui éclateront.

-Retirez les grains éclatés.

-Mettez le feu à moyen, et versez une poigné de grains dans la poêle.

-Placez un couvercle par dessus et laissez éclater.

Attention ne pas faire brûler ! Arrêtez le feu avant, certain grains ne seront pas éclaté, ce n’est pas bien grave.

-Faites fondre une noisette de beurre sur les popcorn

-Assaisonnez à souhait avec du sel ou de sucre.

-Servez, c’est prêt !



Et la mienne, je me posais la même question (d’autant plus que c’est censé être le boulot des bureaux d’enregistrement des brevets) :)


Y’a de l’Exynos aussi dans le tas :)








tazvld a écrit :



Tiens, c’est vrai que ça faisait longtemps que l’on avait pas entendu d’histoire de violation de brevet. Tiens, c’est amusant de revoir Samsung sur les banc des accusés, c’est presque devenu un running gag.





Héhé, je les achètes en grain : moins cher, plus facile à stocker et plus longtemps. Il suffit après plus qu’à les faire “poper”. Tu peux les faire salé ou sucré du coup (j’ai pas encore réussi à les avoir au caramel).



Recette du PopCorn :

ingrédient :

-maïs à popcorn (une bonne poignée)

-huile neutre (tournesol)

-beurre (une noisette)

-sel ou sucre (assaisonnement)



-Dans une poêle, mettez un peu d’huile à chauffer.

-Vérifiez si c’est assez chaud en mettant 3-4 grains qui éclateront.

-Retirez les grains éclatés.

-Mettez le feu à moyen, et versez une poigné de grains dans la poêle.

-Placez un couvercle par dessus et laissez éclater.

Attention ne pas faire brûler ! Arrêtez le feu avant, certain grains ne seront pas éclaté, ce n’est pas bien grave.

-Faites fondre une noisette de beurre sur les popcorn

-Assaisonnez à souhait avec du sel ou de sucre.

-Servez, c’est prêt !





je note <img data-src=" />



c’est facile à faire le caramel, du sucre et très peut d’eau, idéalement dans une poêle en céramique blanc.


Ca commence à saouler cette histoire de brevet , quand ils se rendront compte que c’est contreproductif et ne fait que engraisser des juristes…

Je suis d’accord que l’on doit se protéger mais tout de même , vu les sommes engagés dans ces procès sa frise le déraisonnable . Des sommes qui seraient bien mieux utilisés dans le R&D.



Ils feraient mieux de collaborer pour aller de l’avant mais ça c’est une pensée dans le monde des bisounours


&gt; Un “claim” c’est grosso-modo un morceau du brevet, ou tu dis “mon invention permet de faire ça”



Un/une “claim” c’est très précisément une “revendication” en français, et c’est ce qui définit la portée ou étendue de la protection d’un brevet.



L’International Trade Commission (USITC) des États-Unis est un organisme de “quasi-judiciaire”, l’USITC ne peut pas annuler un brevet. L’USITC peut par contre dire qu’elle considère le troisième brevet comme non valide et rejette donc les prétentions de NVIDIA sur ce point.

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L’USPTO délivre des brevets après une procédure qui est loin d’être facile, et depuis la décision Alice Corp. vs CLS Bank en 2014 (et en 2010 Bilski vs Kappos), les conditions de délivrance sont plus touchy pour ce qui concerne les brevets de “business method” (le gros des brevets “très discutables”).

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Ça me rappelle combien My experience working with patents est toujours d’actualité… Au passage il explique bien l’histoire des “claims”.


Si je puis me permettre, sur le lien que tu donnes, il explique au contraire très mal l’histoire des claims. C’est parfois juste, souvent approximatif et trop souvent totalement faux.



Pour en savoir un peu plus sur ce qu’est une revendication (ou “claim” aux USA), SedLex tient un très bon “blog” sur le sujet.C’est du droit français mais il y a l’équivalent pour le droit européen sur le même site. Et le droit des brevets US est finalement assez similaire, même s’il y a des différences.



Pour ceux qui sont très motivés (et qui parlent la langue de Barack), voilales articles de loi US concernant les critères d’obtention d’un brevet, c’est à dire les critères auxquels doivent répondre les “claims” (mais y’en a d’autres, c’est loin d’être “simple”) :&nbsp;35 USC 101 (ce qui est brevetable : “anything under the sun that is made by man”, notre article L611-10 du CPI),35 USC 102 (critère de “nouveauté”, notre article L611-11 du CPI),35 USC 103 (critère de “non évidence”, notre article L611-14 du CPI).Bonne lecture, c’est du light…



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(bon, c’est le *$¨ù§ l’édition de commentaires avec des URL ; je retente)

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Pour ceux qui sont très motivés (et qui parlent la langue de Barack),

voila les articles de loi US concernant les critères d’obtention d’un

brevet, c’est à dire les critères auxquels doivent répondre les “claims”

(mais y’en a d’autres, c’est loin d’être “simple”) :





Je vais aller lire ça, merci <img data-src=" />



Après, j’ai l’impression que les liens que tu donne, c’est plutôt la “théorie” (et en théorie les brevets c’est formidable), et que celui que je donne c’est plutôt le retour de qqun qui a pratiqué les brevets (et qui trouve qu’en pratique c’est complètement dévoyé).



J’ai regardé un peu les brevets dans mon domaine, et je suis arrivé au même constat de dévoiement: la moindre trivialité, n’importe quel algo de plus de 1 ligne, toutes les commandes que j’utilise (les commandes de base, je ne parle même pas des programmes que je conçois avec ces commandes), etc., tout est breveté, et souvent breveté plusieurs fois. J’ai l’impression d’être un délinquant rien qu’en faisant un “hello world” <img data-src=" />


En pratique, les brevets sont parfois “dévoyés”, en effet. Et puisque tu aimes lire, en voici quelques exemples :



http://europeanpatentcaselaw.blogspot.fr/search/label/Invention%20de%20la%20sema…



Maintenant, il faut savoir faire la différence entre une “demande de brevet” et un “brevet”.



Une demande, c’est ce que n’importe qui peut déposer, et ça contient potentiellement… n’importe quoi.



Un brevet, c’est une demande de brevet qui est passée par le “filtre” de la procédure d’examen avec succès. Et la, normalement, ça tient à peu près la route. Pas toujours. Bien souvent quand même.



Comme les offices publient des statistiques sur le nombre de dépôts de “demande de brevet” par entreprise, les entreprises ont parfois tendance à déposer tout et n’importe quoi pour grimper dans le classement et ainsi apparaitre comme des entreprises innovantes. Quitte à abandonner ensuite la procédure pour les demandes trop “dévoyées”.

&nbsp;