Dell, qui espère venir bousculer IBM en renforçant son offre de services, vient de croquer EMC, l'actionnaire principal de VMware. Montant de l'opération : 67 milliards de dollars.
L'opération était pressentie par les marchés depuis quelques semaines, elle est désormais officielle. Dell, le célèbre fabricant d'ordinateurs a décidé de dévorer tout cru EMC, une société de services informatiques, dont l'actif le plus intéressant est une participation de 85 % dans VMware, l'éditeur du logiciel du même nom.
Une opération à 67 milliards de dollars
Pour mener à bien cette fusion, un montage financier relativement complexe est mis en place. Concrètement Dell propose aux actionnaires d'EMC de leur verser l'équivalent de 33,15 dollars par action, répartis en 24,05 dollars de cash et du reste en titres dont la valeur sera liée à celle de la participation d'EMC dans VMware. Une somme à comparer aux 27,7 dollars demandés à Wall Street pour une action EMC.
Cette offre valorise l'entreprise de services à 67 milliards de dollars, ce qui fait de ce rachat l'un des plus importants de l'histoire dans le domaine des nouvelles technologies. Mais pour l'heure, l'accord n'est pas définitif, puisqu'il nécessite l'accord d'une majorité des actionnaires d'EMC, ce qui pourrait intervenir dans les semaines à venir.
Que peut apporter EMC à Dell ?
Avec ce rachat, Dell veut se positionner comme une entreprise du même calibre qu'IBM : d'un côté une activité de vente de PC et serveurs et de l'autre la fourniture de services informatiques aux entreprises. Dell étant de ce point de vue bien implanté dans les PME pendant qu'EMC vise plutôt les grands comptes.
Le nouvel ensemble compte ainsi se faire une place dorée sur les marchés des serveurs, du stockage en ligne, de la virtualisation et dans le « cloud hybride ». Un programme plutôt chargé qui réclamera certainement une bonne dose d'investissement. Heureusement, Dell estime qu'aussi impressionnante soit la transaction, elle ne devrait pas influer négativement sur ses taux d'emprunts.
Par ailleurs, le groupe américain promet de se concentrer sur le remboursement de sa dette, dans les 18 à 24 mois qui suivront la finalisation de l'opération. Si Dell n'a pas précisé à quel montant s'élèvera sa dette après ce rachat, sachez qu'elle se situait à hauteur de 6,8 milliards de dollars en août 2013, date à laquelle la société a dévoilé publiquement ses comptes pour la dernière fois. Elle disposait alors de 26,9 milliards de dollars de liquidités.
VMware restera une entité à part, les marchés n'ont pas l'air emballés
Les 85 % de parts de VMware détenues par EMC tomberont-il aussi dans l'escarcelle de Dell, les 15 % restants étant quant à eux échangés à la bourse de New York, où l'entreprise subit le contrecoup de l'annonce du jour avec une baisse de 10 % de son cours, à l'heure où nous rédigeons ces lignes.
Pourtant, Dell et EMC se voulaient rassurants au sujet de VMware et ont expliqué que la société resterait une entité à part entière et qu'elle restera cotée en bourse, contrairement à Dell dont les actions ne s'échangent plus à Wall Street. Elle reste malgré tout valorisée à 30 milliards de dollars.
Du côté d'EMC, l'engouement des marchés ne se fait pas vraiment sentir, puisque son cours reste relativement stable dans une fourchette comprise entre 28 et 27,5 dollars. De quoi valoriser l'entreprise à 55 milliards de dollars, soit 12 milliards de moins que ce que propose Dell.