Un petit vent de polémique souffle actuellement sur les iPhone 6S et 6S Plus. Apple se fournit chez deux fondeurs pour alimenter ses stocks, Samsung et TSMC. Si les performances sont les mêmes, le dégagement thermique et l’autonomie diffèrent cependant. Pour Apple, il n’y a en fait pas vraiment de problème.
Le fait que les iPhone 6S et 6S Plus se servent de deux puces A9 différentes n’est pas en soi une nouveauté. Peu après le lancement des nouvelles stars d’Apple, le site Chipworks avait procédé à un démontage et avait trouvé que les smartphones pouvaient embarquer soit une puce de Samsung gravée en 14 nm, soit une puce de TSMC gravée en 16 nm. L’information n’était pas vraiment surprenante et on imaginait facilement Apple avoir négocié avec deux fondeurs pour permettre un remplissage des stocks beaucoup plus rapide afin de ne pas entrainer de délais trop importants dans les livraisons.
La puce de Samsung chauffe et consomme davantage
Pour autant, ces deux SoC n’ont pas tout à fait le même fonctionnement. Maintenant que les tests commencent à voir le jour, il apparait que les performances ne sont pas le problème, puisque les deux puces développent les mêmes performances. Par contre plusieurs séries de benchmarks ont montré qu’il existait non seulement une différence d'autonomie, mais que le dégagement thermique était plus important dans l’un des deux cas.
Il ressort globalement que la puce de Samsung fait moins bien que celle de TSMC. Elle semble consommer davantage, tout en chauffant plus. Sur le test Geekbench 3 par exemple, il a été mesuré le temps que mettaient deux smartphones – chacun équipé d’une puce différente – pour atteindre les 50 % de batterie, avec le même degré de luminosité évidemment. Le modèle équipé d'un SoC TSMC a ainsi tenu 50 minutes de plus, tout en étant nettement moins chaud que le modèle équipé Samsung.
La « logique » aurait voulu que la puce de Samsung, gravée plus finement, consomme moins que celle de TSMC. Mais ce serait oublier que d’autres facteurs entrent en ligne, notamment les fuites d’électrons, et qu’on ne sait rien en fait du processus de fabrication qui a été utilisé dans les deux cas. Par ailleurs, même s’il ne s’agit que de benchmarks généraux qui ne reflètent en rien un usage pratique du quotidien, les différences de résultats sont sensibles et peuvent donc faire la différence entre un téléphone vide à la fin de la journée, et un autre encore fonctionnel.

Comment vérifier la puce qui équipe votre iPhone 6S (Plus) ?
Du coup, comment savoir quelle puce on possède ? Il faut utiliser en fait une application capable de donner cette information. C’était le cas de Lirum Device, utilisée par nombre de sites américains, mais l’application payante semble actuellement inaccessible sur l’App Store. Battery Memory System Status Monitor reste cependant disponible et a l'avantage d'être gratuite. Voici donc les quatre cas possibles :
iPhone 6S
- N71AP : Samsung
- N71mAP : TSMC
iPhone 6S Plus
- N66AP : Samsung
- N66mAP : TSMC
On remarque que c’est la présence de la lettre « m » au centre de la référence qui marque la provenance de chez TSMC. Initialement, le ratio était environ de 60/40 en faveur de TSMC, mais l’afflux progressifs des chiffres et des informations fournies par les utilisateurs tend, selon MacRumors vers du 50/50.
Pour Apple, l'écart est trop faible pour justifier la moindre intervention
Alors que la communication d’Apple a tendance souvent à laisser « couler » durant un certain temps, la firme a cette fois réagi rapidement. Il n’y a pour elle pas vraiment de problème, puisque les tests menés sont de toute manière « irréalistes » :
« Avec la puce A9 conçue par Apple dans votre iPhone 6S ou 6S Plus, vous possédez la puce de smartphone la plus évoluée au monde. Chaque puce que nous fournissons bénéficie des plus hauts standards d’Apple en termes de performances incroyables et d’autonomie, quel que soit le modèle d’iPhone 6S, sa capacité ou sa couleur. Certains tests de laboratoires entrainent une lourde charge continue de travail pour le processeur jusqu’à ce que la batterie se vide ne sont pas représentatifs d’une utilisation réelle, puisqu’ils impliquent de laisser le processeur à son état maximal de performances pendant une durée irréaliste. C’est un moyen trompeur de mesurer l’autonomie réelle. Nos tests et les retours des utilisateurs montrent que la véritable autonomie sur les iPhone 6s et 6s Plus, même en prenant en compte les différences entre composants, ne varie que de 2 à 3 % »
Il ne faut pas s’attendre à un rappel quelconque des iPhone possédant une puce Samsung. Cela étant, il sera particulièrement intéressant de voir avec le temps si les retours des utilisateurs font apparaître de vraies différences entre les versions. Avec la multiplicité des scénarios d’utilisation, il n’est pas certain toutefois que l’écart soit aisément perceptible. Par ailleurs, Apple ne dit pas un mot sur le dégagement thermique, mais on imagine que la philosophie du constructeur suit la même logique de conditions « irréalistes ». À charge désormais pour les clients d’explorer donc la « réalité ».