Les constructeurs dans le domaine de la réalité virtuelle promettent que leurs casques seront prochainement disponibles, mais quand vient le moment d'annoncer le tarif de leurs futurs jouets, il n'y a plus personne. Palmer Luckey, le fondateur d'Oculus VR, admet tout de même à demi-mot que ces produits ne seront pas très accessibles au départ.
En juilet 2013, avant le rachat de l'entreprise par Facebook, Brendan Iribe, le PDG d'Oculus VR, expliquait à qui voulait bien l'entendre que sur le marché de la réalité virtuelle « plus le prix est bas, plus l'audience est large ». Il est donc crucial pour les acteurs de ce domaine d'être capables de produire un casque dont le tarif est le plus faible possible.
À l'époque, le dirigeant envisageait même de proposer son casque gratuitement, à condition de pouvoir lier les bons partenariats pour la distribution du casque. Mais l'objectif de départ était alors de proposer un produit pour un prix gravitant autour des 300 dollars.
Deux ans plus tard, les 300 dollars ne sont plus qu'un souvenir
Depuis, Oculus VR a été croquée par Facebook en échange d'un chèque de 2 milliards de dollars, et le modèle économique semble avoir un peu changé. À moins de six mois du lancement du Rift CV1, la première version commerciale du casque maison, l'objectif des 300 dollars s'éloigne de plus en plus.
Lors d'un entretien avec nos confrères de Road To VR, Palmer Luckey a glissé quelques indices concernant le tarif de lancement du Rift CV1. Interrogé afin de savoir si le CV1 sera vendu au même tarif que le kit de développement actuel, à savoir 349 dollars, le dirigeant n'y va pas par quatre chemins : « Vous savez, je vais être parfaitement honnête avec vous. On est grosso-modo dans ce coin-là... mais il coûtera plus cher que ça ». Aïe.
Pour justifier ce changement de politique tarifaire, Palmer Luckey explique que cette augmentation n'est due qu'au fait que ses équipes ont choisi d'ajouter certaines fonctionnalités, ou d'en améliorer d'autres, ce qui implique des coûts de fabrication plus élevés. « Nous ne nous sommes pas dits "oh, si on le vend plus cher on se fera plus d'argent ! " C'est juste que la réalité vous rattrape quand vous devez faire des choix ; allez-vous décider d'optimiser votre produit pour le vendre le moins cher possible, quitte à ce que l'expérience soit moins bonne ? Ou allez-vous vous dire que "vous savez quoi ? C'est le premier casque VR que l'on va vendre. On a besoin de frapper fort et de dire : "c'est le meilleur produit que nous sommes capables de faire. Nous n'avons fait aucun compromis sur la qualité" », assure le fondateur.
La concurrence reste discrète sur ses prix
Du côté de chez Sony, dont le casque PlayStation VR est attendu en boutiques dans le courant du premier semestre 2016, le silence est également de mise pour tout ce qui touche au futur prix du produit. Pas d'annonce officielle, mais certains cadres du constructeur se permettent tout de même de lâcher quelques indices.
Andrew House, le PDG de Sony Computer Entertainment, a ainsi confié à nos confrères de Bloomberg le mois dernier que le casque PlayStation VR devrait être vendu à un prix équivalent à celui d'une nouvelle plateforme de jeu. Autrement dit, il pourrait coûter aussi cher qu'une console, ce qui nous laisse dans une fourchette comprise entre 300 et 500 dollars.
Chez HTC, le Vive n'a toujours pas de tarif officiel, et au vu du matériel supplémentaire fourni avec le casque (caméras de détection, etc.) il y a fort à parier qu'il ne se trouvera pas sur le segment de l'entrée de gamme. Il ne reste plus que le Gear VR de Samsung, produit par Oculus VR, qui pourrait tirer son épingle du jeu, avec son prix d'appel à 99 dollars, auquel il faut ajouter celui d'un smartphone compatible.