Il y a du mouvement ces derniers jours du côté d'Altice et de sa filiale Numericable-SFR. La multinationale a dans un premier temps annoncé la vente de certains de ses actifs au Portugal, tandis que le fournisseur d'accès français chercherait à revendre ses parts dans Numergy, un des acteurs du fameux « cloud souverain ».
Altice continue de faire le ménage dans ses actifs. Après sa restructuration orchestrée le mois dernier, et la vente d'Outre-Mer Telecom qui a pris place simultanément, le groupe luxembourgeois vient d'annoncer la vente de deux opérateurs téléphoniques portugais, afin de contenter les autorités européennes suite au rachat de Portugal Telecom.
Tudo bem para Drahi
En avril dernier, la Commission européenne avait validé le rachat de Portugal Telecom par Altice pour 7,4 milliards d'euros, à condition que le câblo-opérateur cède l'ensemble de ses autres activités au Portugal. Le groupe possédait déjà deux filiales sur place : Cabovisao et ONI. Les autorités européennes estimaient que le rapprochement de toutes ces entités aurait figé la concurrence et mené à terme à une hausse des prix pour les clients.
Le premier a été acquis par Altice en 2011 contre la somme de 45 millions d'euros. Il s'agit d'un des plus gros câblo-opérateurs du pays, avec un total de 4,5 millions de prises dans environ 70 villes portugaises. ONI est quant à lui un opérateur ciblant les entreprises et leur proposant divers services (cloud, hébergement de centre de données etc.) et avait coûté la bagatelle de 80 millions d'euros à Altice en août 2013.
Finalement, Altice aura mis un peu moins de six mois à trouver un acquéreur pour ces deux entreprises. Dans un communiqué laconique, le groupe luxembourgeois explique avoir trouvé un accord de vente et d'achat de ses actifs avec le fonds d'investissement Apax France. Ce dernier avait déjà tenté de racheter Portugal Telecom, avant de se faire couper l'herbe sous le pied par Patrick Drahi. Le montant de la transaction n'a pas été dévoilé.
Numericable-SFR chercherait à se défaire de Numergy
Dans le même temps, nos confrères de l'Usine Digitale prêtent à Numericable-SFR l'envie de se séparer de sa participation dans Numergy, un des deux acteurs du fameux « cloud souverain ». Selon eux, l'opérateur démarche des acheteurs potentiels depuis cet été, suite au désengagement de l'État (via la caisse des dépôts et consignations) qui détenait 33 % des parts de la société, tandis que Numericable-SFR en possède 47 %. Cette nouvelle suit la reprise en main par Orange de l'autre hébergeur souverain, Cloudwatt, dont l'opérateur historique est désormais l'unique actionnaire.
Au total, 225 millions d'euros devaient être investis dans Numergy, mais la société n'est jamais vraiment parvenue à atteindre ses objectifs. Il devait être question d'un chiffre d'affaires de 400 millions d'euros dès 2016, en 2014 et après deux ans d'activité, le CA n'était que de 6 millions d'euros. Bien loin du compte. Reste à voir s'il est possible de trouver un repreneur pour l'entreprise, mais les clients potentiels sont rares.