Et si l’on bloquait par défaut tous les sites pornographiques, de la même manière qu’au Royaume-Uni ? L’idée, caressée par un député durant l’été, vient d’être écartée par le gouvernement. Un tel dispositif est jugé guère efficace et techniquement « très difficile » à mettre en œuvre.
Interpelée en juillet dernier par Jean-Jacques Candelier, la secrétaire d’État à la Famille a reconnu la semaine dernière au travers d’une réponse écrite que le développement des nouvelles technologies avait « indéniablement facilité l'accès des enfants et adolescents à des contenus inappropriés ». Mais alors que l’élu communiste suggérait de « lutter contre ce fléau en proposant un code d'accès pour les sites à caractère pornographique ou en les bloquant par défaut », Laurence Rossignol a balayé avec pédagogie les propositions du parlementaire.
L’intéressée explique en effet que le blocage par défaut des sites X présente des « inconvénients importants », comme l’illustrent les « difficultés » rencontrées par les autorités britanniques (où cette solution est déployée depuis fin 2013, non sans provoquer d'importants dommages collatéraux). Laurence Rossignol fait ainsi valoir que cette piste :
- « s'avère techniquement très difficile à mettre en œuvre, particulièrement pour les sites étrangers, les plus nombreux et les plus consultés ;
- la mise à jour de la liste des sites interdits et les critères de choix posent également question ;
- les stratégies de contournement de l'interdiction peuvent aisément être élaborées alors qu'a contrario des sites de prévention et d'éducation sexuelle pourraient eux aussi devenir inaccessibles. »
Au regard de ce constat peu aguicheur, la secrétaire d’État à la Famille enfonce le clou en affirmant que « le blocage systématique des sites pour adultes n'est donc pas envisagé par le gouvernement ». Celui-ci privilégie selon elle « des mesures plus efficaces comme la bonne utilisation des logiciels de contrôle parental mais aussi des actions de prévention, d'éducation à la sexualité, de respect de l'égalité femmes/hommes et de déconstruction des stéréotypes véhiculés par de très nombreux sites Internet ».