Mathieu Jeandron a été nommé hier Directeur du numérique pour l’éducation, en remplacement de Catherine Becchetti-Bizot. Un changement plutôt surprenant, dans la mesure où le plan pour le numérique à l’école commence tout juste à être déployé à titre expérimental, en vue d’une généralisation à partir de la rentrée 2016.
Sur proposition de la ministre de l’Éducation nationale, le gouvernement a avalisé hier en Conseil des ministres la nomination de Mathieu Jeandron à la tête de la Direction du numérique pour l’éducation (DNE). Cette structure, mise en place par un décret de février 2014, est chargée d’assurer la mise en place et le déploiement du « service public du numérique éducatif » sur l’ensemble du territoire. Elle se penche aussi bien sur les problématiques liées aux équipements que sur celles relatives aux services (ressources pédagogiques à destination des élèves, formation des enseignants, etc.).
Mathieu Jeandron, qui était depuis septembre 2014 directeur adjoint de l’institution, remplace donc sa supérieure hiérarchique, Catherine Becchetti-Bizot. L’intéressée nous avait d’ailleurs accordé une interview quelques mois après son arrivée à la DNE (voir ici). Leur profil est toutefois très différent : Mathieu Jeandron est un ingénieur, qui a notamment officié au sein de la Direction interministérielle des systèmes d'information et de communication de l’État (DISIC) à partir de 2011, tandis que Catherine Becchetti-Bizot est agrégée de lettres classiques.
Le site « Le café pédagogique » s’inquiète ainsi de voir « un informaticien remplace[r] une pédagogue ». La nouvelle semble en effet faire jaser dans les rangs de l’Éducation nationale, alors que certains propos tenus par Mathieu Jeandron avaient suscité des remous il y a quelques mois.
#EcoleNumerique Et si on arrêtait avec le "vilain google" ou le "méchant apple", pour se concentrer sur des services numériques originaux ?
— Mathieu Jeandron (@JeandronMathieu) 7 Mai 2015
Interrogé sur les raisons de ce changement de tête à la DNE, le ministère de l’Éducation nationale n’a pas retourné nos sollicitations. On peut néanmoins imaginer que l’exécutif ait voulu introduire un profil plus « technique » étant donné que la réforme des programmes et le déploiement du plan pour le numérique à l’école devrait se traduire par un éveil à la programmation informatique dès le CE1, à partir de la rentrée 2016.