Un recours en action collective a été déposé la semaine dernière devant une cour de l’État de Californie, à l’encontre de l’éditeur de jeux vidéo Blizzard. Comme l’indique Courthouse News, ces poursuites ont été engagées sous la houlette de Benjamin Bell, pour « fraude, enrichissement sans cause, négligence, violation de contrat ».
En cause dans ce litige : l'Authenticator de Battle.net, ce service qui permet en théorie aux joueurs d’obtenir une protection contre d’éventuels piratages de leurs comptes. Dans certains cas, Blizzard l’impose même à ses joueurs, par exemple pour l’utilisation de l’Hôtel des ventes de Diablo III.
L’Authenticator peut prendre deux formes : un générateur de code physique ou une application mobile. Dans le premier cas, il faut débourser 9,99 € (frais de port inclus) auprès de Blizzard, alors que dans le second cas, elle est gratuite et disponible sur une majorité de terminaux (Android, BlackBerry OS, iOS, WP7).
Authenticator en tort
Dans cette plainte (PDF), Bell et Spellman affirment que l’Authenticator n’a pas rempli sa mission. Les plaignants n’hésitent pas à mettre en avant des exemples, dont le dernier date de cet été. Ils rappellent en effet que suite à une intrusion dans ses services informatiques, des informations des comptes Battle.net ont été volées, comme nous l’expliquions dans nos colonnes. À l’époque, l’éditeur se voulait rassurant : selon lui, les données ne permettaient pas aux comptes d’être directement compromis.
En filigrane, cette action vise à dénoncer les pratiques de l’éditeur de jeux vidéo : d’un côté il ponctionne un maximum sur ses joueurs (sur le plan financier, en ce que l’Authenticator lui rapporte de l’argent ; mais aussi en ce qu’il obtient par la même occasion de nombreuses données personnelles sur les joueurs lorsque ces derniers s’inscrivent), tandis que de l’autre côté, il ne met pas en place des mesures suffisantes pour protéger leurs comptes et les informations qui y sont rattachées. L'attitude de Blizzard est également pointée du doigt, en ce que l'éditeur n'aurait pas suffisamment averti les victimes de ces attaques informatiques.
Dans leur plainte, les plaignants réclament notamment une réparation de leur préjudice, une indemnisation pour le coût occasionné par l’Authenticator, ainsi qu’une injonction visant à ce que Blizzard prenne des mesures de sécurité supplémentaires.
« Ces accusations n’ont aucun fondement et correspondent à des informations manifestement fausses », a fait valoir de son côté l’éditeur de jeux à IGN. « Nous allons nous défendre vigoureusement à travers des moyens légaux appropriés », a également ajouté Blizzard, qui n'a pas hésité à préciser que l'Authenticator était un outil optionnel.