L’initiative Webmaker, lancée en 2012 par Mozilla, vient finalement d’accoucher d’une version finale et exploitable sur les smartphones Android. L’orientation du projet n’a pas changé d’un iota et doit permettre aux utilisateurs de créer très simplement du contenu web pour exprimer des idées et plus globalement publier tout ce qui leur passe par la tête.
Webmaker n’est pas un projet neuf, Mozilla travaillant dessus depuis maintenant trois ans. Il s’agit dans les grandes lignes d’une application Android proposant un éditeur WYSIWYG. Ce dernier permet à l’utilisateur de concevoir rapidement un petit site web et d’y injecter du texte, des galeries de photos et à peu près tout type de contenu. L’idée est d’offrir un moyen d’expression à des populations qui n’en ont pas forcément les moyens ou même l’habitude.
Créer du contenu plutôt que le consommer simplement
Pour faciliter l’utilisation générale de Webmaker, Mozilla demande qu’un compte soit créé. Ce dernier va permettre la synchronisation des éléments et la mise en ligne du contenu. L’interface de création a largement évoluée en à peine deux mois car une bêta avait été lancée en juin. L’utilisation globale avait été jugée trop complexe et les performances n’étaient pas jugées suffisamment bonnes. Deux points qui ont été particulièrement travaillés selon l’éditeur.
Webmaker est disponible évidemment en anglais, mais le choix des langues supplémentaires reflète directement l’orientation du projet : portugais brésilien, bengali et indonésien. Mozilla cible donc des régions du monde où la technologie, si elle est bel et bien présente, est surtout utilisée pour la consommation des contenus, non pour la création. L’éditeur veut inciter les utilisateurs à exprimer des idées ou à créer d’eux-mêmes le type de contenus qu’ils pourraient publier sur des services tels qu’Instagram.
Des créations visibles depuis n'importe quelle autre plateforme
L’expression est donc au cœur du concept et les outils fournis sont adaptés. On peut écrire des titres, en choisir la couleur, la police, la taille et ainsi de suite, puis remplir un billet comme on le ferait avec un CMS (Système de gestion de contenu). En cela, on peut penser à Webmaker comme à un Wordpress extrêmement simplifié. Un utilisateur peut ainsi publier les photos d’une soirée entre amis, les arranger selon plusieurs modèles fournis et y ajouter des annotations.
Par rapport à la bêta, des fonctionnalités supplémentaires ont également été ajoutées. La plus importante est que les projets créés par Webmaker sont désormais visibles depuis n’importe quelle autre plateforme. Un point crucial dans une optique de web ouvert, et il aurait été particulièrement étrange pour un éditeur tel que Mozilla de ne laisser ces contenus lisibles que dans certaines conditions bien particulières. L’autre ajout est la possibilité de géolocaliser son contenu, permettant aux autres utilisateurs de voir ce qui a été créé autour de lui. Le projet se veut après tout communautaire.
D'abord Android, puis iOS... plus tard
La première version finale est donc disponible au téléchargement directement depuis la boutique Google Play. Cependant, plusieurs points sont à préciser. D’une part, les fonctionnalités sembleront sans doute très limitées à ceux qui ont l’habitude d’une solution CMS complète ou même de publier des sites web. Des améliorations sont donc prévues dans les prochains mois. D’autre part, le choix des langues est particulièrement limité, mais là encore, Mozilla indique que d’autres seront prochainement ajoutées.
Enfin, l’application n’existe actuellement que sous Android, mais une mouture iOS est en préparation. Mozilla dispose d’ailleurs d’un prototype fonctionnel mais ne donne aucun délai sur l’arrivée de Webmaker sur l’App Store. Il est évident cependant qu’il ne s’agit pas d’une priorité car l’application se destine à des populations souvent peu fortunées, où la part de marché d’Android écrase littéralement toutes les autres.