Fortement dépendant des soubresauts du marché du PC, Lenovo vient de traverser un trimestre difficile. Sa division spécialisée dans les smartphones perd de l'argent, les ventes de PC baissent, les serveurs ne suffisent pas à inverser la tendance et la société se voit donc contrainte de se séparer de 3 200 personnes, soit 5 % de ses effectifs.
L'an dernier, Lenovo s'est surtout fait remarquer par sa boulimie d'acquisitions avec les rachats de Motorola Mobility en janvier 2014 pour 2,9 milliards de dollars, puis de la branche d'IBM dédiée à la vente de serveurs x86 pour 2,1 milliards de dollars. Si l'entreprise avait alors l'air en très grande forme, en pratique sa situation actuelle est un peu plus compliquée.
Lenovo a en effet publié aujourd'hui ses derniers résultats trimestriels, et ils ne sont pas des plus réjouissants. D'un côté, son chiffre d'affaires a augmenté de 3 % sur un an, passant de 10,4 à 10,7 milliards de dollars. Mais de l'autre, son bénéfice net a fondu de moitié et n'est plus que de 105 millions de dollars au dernier trimestre.
Le marché du PC en berne, les smartphones accumulent les pertes
Deux facteurs ont participé à ces résultats. Le premier n'est autre que la chute des ventes de PC à travers le monde. Sur un an, la demande s'est contractée de 12,8 % dans le monde et Lenovo réalise une part importante de son chiffre d'affaires sur ce marché. Le constructeur a certes fait mieux que la plupart de ses concurrents en enregistrant une baisse de ses ventes de seulement 7 %, mais le coup reste difficile à encaisser.
Il y a quand même une bonne nouvelle à retenir de cette baisse globale des ventes, puisqu'elle permet à Lenovo d'accroître son avance en termes de parts de marché sur HP, le premier affichant une part de 20,6 % des ventes dans le monde, contre seulement 18,9 % pour son concurrent. Le constructeur estime pouvoir atteindre à moyen terme une part de marché de 30 % sur l'ensemble du globe.
Du côté des ventes de terminaux mobiles, les ventes de smartphones n'ont augmenté (en nombre) que de 2 % sur un an et celles de tablettes de 4 %. En valeur, la hausse est de 33 % et permet à la branche mobilité du groupe de générer 2,1 milliards de dollars de chiffre d'affaires. Malgré cela, cette activité reste largement déficitaire, ses pertes avant taxes se chiffrant à 292 millions de dollars au dernier trimestre.
Un plan de licenciements pour renouer avec les bénéfices
Réaction immédiate de l'entreprise : l'annonce d'un plan de 3 200 licenciements qui sera mis en place dès ce trimestre. Il ne concerne que du personnel ne travaillant pas dans les usines du groupe, et représente tout de même 5 % du total des effectifs de la société (10 % si l'on ne tient pas compte du personnel chargé de la fabrication des produits).
Ce plan a un coût, 600 millions de dollars, que Lenovo estime pouvoir amortir en l'espace de six mois, puisque les économies effectuées seraient de l'ordre de 1,35 milliard de dollars par an. Le constructeur affirme ainsi que sa branche mobilité redeviendra profitable d'ici six à neuf mois.
Les marchés financiers n'ont guère apprécié la nouvelle et ont lourdement sanctionné le groupe à la bourse de Hong-Kong. Lors de la séance du jour, Lenovo y a perdu 9,1 % de sa valeur, ce qui porte sa capitalisation à seulement 11,2 milliards de dollars, contre 53 milliards pour son concurrent HP.