Qwant lève le voile sur une nouvelle présentation de sa section dédiée aux actualités. L'occasion de voir si le moteur de recherche français a ici réussi à apprendre des erreurs de Google News, ou s'il reproduit ce modèle parfois contesté.
En avril, Qwant dévoilait sa nouvelle version. Le moteur de recherche français, qui mise sur la protection de la vie privée de ses utilisateurs pour se démarquer de Google, introduisait alors un design assez différent accompagné de fonctionnalités supplémentaires.
Plus de sources et de contenus, une page principale revue
Depuis, le site a continué son évolution et aujourd'hui, c'est au tour de la page dédiée aux actualités d'être revue. L'équipe précise qu'elle référence plus de contenus et plus de sources, mais sans vraiment donner de détails complémentaires. Cette page arbore désormais par défaut une mosaïque de quatre contenus parmi les actualités du moment, ainsi qu'une colonne latérale reprenant des informations plus secondaires. Il est bien entendu possible d'effectuer une recherche sur des termes en particuliers.
Le clic sur un élément ne renverra par vers un site d'information en particulier, mais vers une page référençant plusieurs articles autour d'un même sujet. Vous aurez la possibilité de filtrer les résultats par pertinence (par défaut) ou par ordre chronologique, ainsi que par média.
La page actualités de #Qwant évolue ! Plus de sources, plus de contenus. Découvrez la vite...https://t.co/eM0J4Usuvw pic.twitter.com/42lOmSY7R3
— QWANT.com (@qwantcom) 6 Août 2015
Bizarrement, cette page semble se comporter différemment d'une recherche classique dans la section. En effet, nous obtenions deux liens différents, et parfois, celui présent dans la page principale pour Jon Stewart ne renvoyant que vers les quatre premiers contenus, les autres n'étant pas visibles à moins de valider une recherche classique. Un comportement qui n'était pas systématique, mais présent sur différentes requêtes.
Gros médias et infos qui buzzent
Un point qui porte notre attention sur celui des sources justement. Comme pour Google News, on note que ce sont surtout de gros médias qui ressortent en priorité, sans doute du fait de leur audience déjà importante et de leur capacité à optimiser le référencement de leurs articles. Pour autant, une recherche sur Atos renverra bien l'article de Mediapart publié dans la matinée.
Il sera d'ailleurs intéressant de voir si, comme chez la concurrence, ceux qui jouent avec les dates de publication pour maximiser leur visibilité profitent aussi du système ou si au contraire une sanction est prévue. Une pratique qui serait la bienvenue, d'autant que Google semble laisser faire ses partenaires depuis des années sans intervenir, ce qui est souvent source de grogne de la part de certains sur les forums dédiés à Google News.
Les titres mis en avant sur la page principale dédiée aux actualités respectent par contre la même logique d'audience, notamment dans la colonne de droite. Ainsi, outre la libération d'Isabelle Prime ou les articles sur le débat de cette nuit à l'occasion de la primaire républicaine, on avait droit ce matin à la température qu'il allait faire à Lyon (40°C) puis à un autre élément sur celle... du Rhône (40°C également), au cambriolage du pilote de F1 Jenson Button à Saint-Tropez ou encore au mariage de Jennifer Aniston. Dans ce dernier cas, le premier article proposé était d'ailleurs celui du site participatif de l'Obs : le Plus.
Communiquer et être transparent pour éviter les ratés de Google News
Sans nier que ces informations peuvent avoir leur importance pour tel ou tel lecteur, et qu'il s'agit là de diversité dans les sujets proposés, se pose la question de l'éditorialisation de cette section et de la façon dont elle est menée. D'autant plus qu'elle manque d'une fonctionnalité principale : celle de pouvoir afficher des informations relatives à une thématique précise, ce qui permettrait de se concentrer sur la politique, l'économie, les nouvelles technologies, ou même le people, en fonction de nos goûts. D'autres pourraient aussi craindre que les 20 % de Qwant que détient Axel Springer, géant allemand de la presse en pleine expansion à l'international, lui permette de chercher à favoriser ses titres. Et qu'on la juge légitime ou non, cette question finira par s'imposer aux équipes.
Si on ne peut douter de la capacité de Qwant de proposer un outil le plus équitable et le plus complet possible au niveau de l'information proposée, cela devra donc sans doute passer par quelques améliorations supplémentaires. Mais surtout, le service devra renforcer sa communication, tant vis-à-vis des éditeurs que des utilisateurs, sur ce qui guide la mise en avant de tel ou tel article et de tel ou tel média dans un domaine aussi sensible et important que celui de l'information. Sous peine de reproduire les (nombreuses) erreurs de Google en la matière.
