La semaine dernière, les trois grands réseaux sociaux que sont Facebook, LinkedIn et Twitter ont dévoilé leurs résultats financiers, avec des fortunes diverses. Si le premier est une véritable machine à cash, les deux autres en sont encore à compter leurs pertes.
Dans le domaine des performances financières des réseaux sociaux, Facebook a de quoi donner envie à ses concurrents. « C'était un autre trimestre fort pour notre communauté » a annoncé Mark Zuckerberg lors de la présentation des derniers résultats de Facebook. Les chiffres qui ont suivi n'ont pas fait mentir le PDG du réseau social puisque tous les indicateurs, ou presque sont au vert.
Facebook au sommet
Facebook a ainsi réalisé un chiffre d'affaires de 4,04 milliards de dollars au dernier trimestre, contre seulement 2,91 milliards à la même période il y a un an. Seuls motifs de déception pour l'entreprise, le bénéfice net n'a pas suivi la même courbe et s'érode légèrement, en passant de 791 millions de dollars a « seulement » 719 millions.
Sur le plan des audiences, Facebook continue de progresser. Le réseau social compte ainsi 968 millions d'utilisateurs actifs quotidiennement, (+17 % sur un an), dont 844 millions (+ 29 % sur un an) accèdent au site via leur mobile. Le nombre d'utilisateurs mensuels s'établit quant à lui à 1,49 milliard d'utilisateurs (+ 13 % sur un an), soit tout de même 20 % de la population mondiale.
Comme lors des trimestres précédents, la croissance du nombre d'utilisateurs est principalement due à la progression du réseau social dans la zone Asie-Pacifique et le reste du monde. Tandis que l'Europe et l'Amérique du Nord font office de locomotives sur le plan des revenus.
En bourse, Facebook n'a pas été salué mais n'a accusé qu'une baisse de 2 % de sa valeur au lendemain de l'annonce. Le réseau social de Mark Zuckerberg est ainsi valorisé à 263 milliards de dollars, soit dix fois plus que ses plus proches concurrents en occident, à l'exception de Google qui caracole en tête avec une valorisation de 443 milliards.
LinkedIn nage entre deux eaux
Chez LinkedIn, le constat est un peu plus partagé. D'un côté, le réseau social dédié aux professionnels affiche une croissance solide de son chiffre d'affaires, qui est passé de 553.9 millions de dollars il y a un an à 711.7 millions de dollars au dernier trimestre, soit une hausse d'un tiers en un an.
De l'autre côté, les dépenses ont augmenté sur tous les plans, ce qui a pour conséquence d'égratigner quelque peu la rentabilité de l'entreprise. D'un statut d'équilibre, avec un petit million de dollars de pertes au deuxième trimestre 2014, le réseau social affiche désormais des pertes de 67,7 millions de dollars sur les trois derniers mois. Il suffit de comparer l'évolution du chiffre d'affaires et du résultat net par rapport aux chiffres du second trimestre 2014 pour comprendre la situation :
Ce résultat est toutefois légèrement plombé par le rachat de Lynda, une entreprise spécialisé dans les solutions d'apprentissage. Linkedin a déboursé 1,5 milliard de dollars en avril dernier, dont 52 % en numéraire pour acquérir l'entreprise. Outre un petit trou dans les réserves de cash du groupe (passées de 1 milliard de dollars au trimestre précédent à 451 millions aujourd'hui) cette opération nécessite surtout une provision exceptionnelle de 31 millions de dollars pour taxes, sans laquelle le bilan aurait été un peu plus léger.
Quoi qu'il en soit, les investisseurs n'ont pas apprécié la nouvelle et sanctionné LinkedIn avec une baisse brutale de 10,5 % du cours de son action en une seule séance vendredi, et cette chute se poursuit aujourd'hui avec un recul de 2 %. LinkedIn est donc désormais valorisée à 25 milliards de dollars, ce qui est un brin plus que Twitter.
Twitter ne fait pas mieux
Du côté de Twitter, l'ambiance n'est pas vraiment au beau fixe. Si le réseau social ne manque pas de rappeler que son chiffre d'affaires au deuxième trimestre a bondi de 61 % en un an, passant de 312 millions de dollars à 502 millions, il doit aussi signaler que ses pertes restent stables, c'est à dire abyssales : 136.7 millions de dollars au dernier pointage et déjà 299 millions de dollars en six mois.
Comme lors des trimestres précédents, ces chiffres alarmants en apparence, ne le sont pas tant que ça, puisque la plupart du trou provient des rémunérations en actions et stock-options des employés, celles-ci ayant compté pour 175 millions de dollars sur les trois derniers mois. Si l'on exclut cela, l'EBITDA de l'entreprise est en forte progression, à 120,2 millions de dollars (+122 % en un an), ce qui est mieux que prévu.
La société a de toute façon les reins assez solides pour tenir en cas de coup dur. Ses réserves de cash s'élèvent à 883 millions de dollars, auxquels il faut encore ajouter 2,68 milliards de dollars d'investissements à court terme dont l'entreprise pourra se délester si besoin est.
Bien que les chiffres annoncés par Twitter soient un brin meilleurs qu'escomptés, les marchés boursiers n'ont pas salué les résultats du groupe. Son action a en effet perdu 1,5 % de sa valeur lors de la séance suivante, faisant tomber la valorisation de l'entreprise juste au-dessus de la barre des 20 milliards de dollars. Depuis avril 2015, l'action de Twitter a perdu près de 40 % de sa valeur.