Audi, BMW et Daimler rachètent HERE de Nokia pour 2,8 milliards d'euros

Sur la route des voitures autonomes
Economie 2 min
Audi, BMW et Daimler rachètent HERE de Nokia pour 2,8 milliards d'euros

Il n’y aura finalement pas eu de fumée sans feu : après plusieurs semaines de rumeurs, Nokia a confirmé que sa division cartographie était bien revendue. C’est finalement un consortium de constructeurs automobiles qui récupère HERE Maps.

La structure de Nokia, en tant qu’entreprise, évolue fortement depuis que Microsoft en a racheté la division mobile pour 5,44 milliards de dollars. On a d’ailleurs pu voir récemment dans les résultats de l’éditeur que cette opération avait nettement alourdi ses finances, la firme se préparant d’ailleurs à procéder à 7 800 suppressions de postes. Depuis, le constructeur finlandais est devenu pour l’essentiel un équipementier réseau, en rachetant au passage Alcatel-Lucent, même si de nouveaux smartphones sont bien prévus. Ces derniers seront équipés d’Android, mais Nokia ne fera que les concevoir : les OEM pourront en acquérir les spécifications, à la manière d’une franchise.

Trois constructeurs automobiles allemands rachètent HERE

Depuis plusieurs semaines, une rumeur voulait également que Nokia se prépare à revendre sa division cartographie, dont le produit principal est HERE Maps. Cette solution de navigation se retrouve sur pratiquement toutes les plateformes actuelles, mais beaucoup estimaient qu’en cas de revente effective, les constructeurs automobiles seraient les premiers intéressés. Une hypothèse qui s’est vérifiée.

Car c’est bien un consortium constitué de trois groupes allemands – Audi (appartenant au groupe Volkswagen), BMW et Daimler (la maison mère de Mercedes-Benz) – qui rachète HERE, pour un total de 2,8 milliards d'euros. Le communiqué de presse indique que la solution Maps est actuellement conçue pour procurer des expériences précises de navigation (affirmer le contraire aurait été surprenant), mais qu’elle pave surtout la voie à de nouvelles manières d’envisager la conduite, notamment la « conduite hautement automatisée ».

Nokia estime en effet que la force de HERE est sa capacité à réunir rapidement de nombreuses informations en temps réel pour fournir une vue d’ensemble de ce qu’un système doit connaître pour se débrouiller presque seul. Il est évident qu’une telle technologie est une brique essentielle pour envisager des voitures autonomes, et il n’est donc pas étonnant de voir Google travailler sur un tel projet depuis un moment.

La voie est dégagée pour finaliser l'acquisition d'Alcatel-Lucent

Dans l’immédiat, cela signifie surtout pour Nokia une finalisation de sa transformation, la société ne comportant donc plus que deux structures : Nokia Networks et Nokia Technologies. La première concentre l’ensemble des activités réseaux, enrichies prochainement par la récupération du portefeuille Alcatel-Lucent, tandis que la seconde regroupe les technologies développées et vendues sous forme de licences d’exploitation.

La division HERE embauche actuellement 6 500 personnes et aucun plan de licenciements n’a été abordé. Elle restera une structure indépendante et les constructeurs ont déjà annoncé que les technologies qui y étaient produites continueraient d’être fournies aux entreprises actuellement clientes. La finalisation du rachat est par ailleurs prévue pour le premier trimestre 2016, si tant est que toutes les instances impliquées valident l’accord.

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