Quelques mois après l'arrivée de Samsung dans le marché des imprimantes jet d'encre, Lexmark réalise le chemin inverse et annonce son abandon. La faute à des finances difficiles, des marges faibles sur ce marché et à une rude concurrence. L'arrêt de la production de telles imprimantes aura pour conséquence la perte d'environ 1 700 emplois, soit près de 14 % de l'effectif de la société américaine.
La Lexmark OfficeEdge Pro4000.
Lexmark veut plus de marges
Epson, Canon, Hewlett-Packard, Compaq, Samsung, Kodak, Brother... les concurrents ne manquent pas dans le marché des imprimantes. Depuis de nombreuses années, les imprimantes jet d'encre sont vendues à des prix ridiculement bas, les fabricants se rattrapant sur les onéreuses cartouches d'encre. Le dernier bilan financier de l'ex-filiale d'IBM, avec notamment un bénéfice en chute libre, a cependant forcé Lexmark à trancher dans le vif.
Le fabricant US vient ainsi d'annoncer son nouveau plan de restructuration. Ce dernier implique la perte de 1 700 salariés, dont 1 100 dans ses usines réparties sur le globe. Lexmark précise que l'usine de Cebu dans les Philippines, spécialisée dans la fabrication de cartouches d'encre, fermera définitivement ses portes d'ici 2015.
Fin du jet d'encre dès l'an prochain (hors cartouches)
L'abandon du marché des imprimantes jet d'encre implique de facto l'arrêt du développement de produits dans ce secteur, la fin des investissements en matériel, en stockage, et la vente des technologies propres au jet d'encre. Dès la fin de l'année 2013, Lexmark espère arrêter toutes dépenses en ce sens, la société continuant tout de même de fournir des cartouches d'encre pour les clients actuels ceci durant plusieurs années.
Au final, Lexmark espère économiser 95 millions de $ par an à partir de 2015, soit l'équivalent de 10 % de son chiffre d'affaires trimestriel. Désormais, la société du Kentucky souhaite se concentrer sur les produits à forte valeur ajoutée (laser, etc.) et sur les logiciels et les services. Le coût total de sa restructuration est évalué à 160 millions de dollars selon Lexmark, qui précise que 110 millions de dollars seront provisionnés dès cette année, ce qui impactera de façon inévitable ses futurs bilans financiers.
Une action en chute libre depuis des années
Depuis le début de l'année, l'action de Lexmark a perdu près de la moitié de sa valeur. Depuis 2004, l'action de la société US a été divisée par cinq. Aujourd'hui, la capitalisation boursière du fabricant d'imprimantes est d'1,34 milliard de dollars, contre près de 7 milliards de dollars il y a quelques années et près de 10 milliards de dollars en l'an 2000.