Lorsque nous avons appris qu'Ant-Man allait être adapté au cinéma, nous avions un peu peur. Lorsque nous avons vu le sort réservé à l'histoire d'Ultron, cela ne s'était pas arrangé. Pourtant, ce film nous a plutôt positivement surpris, malgré quelques défauts que les adeptes de Marvel auront peut-être du mal à pardonner.
Marvel arrive enfin au bout de la phase 2 du développement du MCU (Marvel Cinematic Universe). L'aboutissement d'une période de trois ans plutôt chargée, avec ses bonnes surprises (Les gardiens de la galaxie), mais aussi ses petites déceptions (Iron Man 3, L'ère d'Ultron). Au total, ce sont ainsi six films qui auront été mis sur le marché, deux par an. Tant d'occasions de découvrir de nouvelles têtes et de mettre en place de nouvelles intrigues.
Les comics se multiplient en séries
Car cette nouvelle phase était aussi importante pour une autre branche du développement de l'univers Marvel : les séries. Outre les comics et autres dessins animés dérivés, c'est bien à travers Agents of Shield ou Agent Carter que la société spécialisée dans les super héros veut nous tenir en haleine tout au long de l'année. Des séries qui sont intimement liées aux films, incitant les fans à ne pas en rater une miette.
À ce titre, on ne pourra d'ailleurs que regretter la méthode de distribution en France, la première série ayant été diffusée via Série Club puis W9 alors que la seconde ne passe pour le moment que sur Canal+ Family. Autant dire que pour s'assurer de tout pouvoir suivre, il faut être organisé. On s'étonnera ensuite que certains préfèrent des solutions plus... directes.
Marvel commence d'ailleurs à développer certains de ses personnages via les plateformes de SVOD, comme Daredevil sur Netflix. Une manière de se préparer à la bataille avec Warner et DC Comics qui commencent à multiplier les initiatives sur grand et petit écran. Chez nous on a ainsi pu voir débarquer Arrow sur TF1 puis Flash, avec une diffusion qui ne respecte pas vraiment le timing original (la saison 2 de Arrow étant diffusée en même temps que à la saison 1 de Flash, alors qu'elle est plutôt liée à sa saison 3).
Ant-Man : héros rikiki, risque maousse costaud
Quoi qu'il en soit, pour la fin de cette phase 2, Marvel a décidé de ne pas terminer avec les Avengers, mais par... Ant-Man. Un pari osé, à plus d'un titre. En effet, il s'agit ici d'un film d'introduction d'un nouveau héros, qui n'est pas connu pour être le plus emblématique de l'univers Marvel. Celui-ci aurait pu déplaire, et ruiner complètement la fermeture de cette période.
De plus, le timing choisi pouvait sembler assez maladroit. Le créateur d'Ant-Man, Hank Pym, est en effet le créateur originel d'Ultron. Hors celui-ci a été introduit dans le second opus des Avengers prévu pour quelques mois plus tôt... de quoi inciter les scénaristes à jouer un peu avec l'histoire, et à attribuer la création d'Ultron à Tony Stark. Mais l'on s'apercevra tout au long d'Ant-Man (comme dans Iron Man 3 ou d'autres films du MCU) que le respect des personnages n'est plus vraiment un souci pour les équipes.

Des personnages plus lisses et une histoire entièrement retravaillée
Tout commence ainsi par l'introduction d'Hank Pym dans une scène qui se déroule en 1989 et qui implique Stark Industries ainsi que d'autres têtes déjà vues dans les différents films et séries. On y voit un personnage en rébellion, qui ne veut pas que l'on puisse exploiter de manière malsaine ses fameuses particules de Pym qui lui permettent de modifier la taille d'un objet, et d'être aussi petit qu'une fourmi lorsqu'il est équipé de son costume.
On le retrouvera près de 30 ans plus tard, vieillissant et dépossédé de sa société Pym Industries, proche de devenir Cross Industries. Son ancien protégé, Darren Cross, est alors sur le point de réussir à reproduire ses travaux et d'en faire une arme militaire. Il va alors devoir passer le flambeau, et choisi Scott Lang, un cambrioleur notamment connu pour avoir dépouillé son ancien employeur malhonnête au profit de ses clients.
C'est donc bien une histoire de filiation et de rédemption qui nous est ici contée, sur fond de drame familial. Si l'on retrouve de nombreux éléments qui font d'Ant-Man le super-héros que l'on connaît, comme pour Ultron, on regrettera tout de même que la complexité du personnage d'Hank Pym n'ait pas été préservé, notamment à travers l'incarnation de Yellowjacket.

L'homme nous apparaît certes parfois un peu colérique, mais nous est dépeint comme un scientifique héroïque qui veut continuer à voir son œuvre perdurer, et se voit forcer un peu la main par le destin. La volonté de protéger leur fille réunit bien Lang et Pym, mais les raisons et les objectifs diffèrent et donnent parfois un côté un peu mièvre à l'ensemble, là où l'on aurait pu s'attendre à des nuances sur autre chose que les notions de bien et de mal.
Malgré tout, une réussite à presque tous les niveaux
Pour autant, Ant-Man est un succès. Car si l'on dépasse les regrets que nous venons d'évoquer, on se retrouve avec un film plutôt entraînant, qui arrive à la fois à nous toucher, à nous faire rire, et à nous éblouir d'un point de vue technique. En effet, réaliser Ant-Man, c'était prendre le risque de finir avec un Chérie, j'ai rétréci les gosses sous stéroïdes. Mais le savoir-faire de Disney (propriétaire de Marvel) en la matière, semble avoir plutôt servi pour la bonne cause.
Tant l'apprentissage (certes un peu rapide et surjoué) de Scott Lang, que ses combats ou les relations aux différents types de fourmis qui peuvent avoir à lui venir en aide sont parfaitement mis en scène. L'équipe a notamment su jouer avec le ridicule que peuvent avoir certaines scènes lorsqu'elles ne sont plus perçues à l'échelle d'une fourmi, mais à celle de l'Homme.
Même le placement de produit faisant référence à Siri d'Apple et à The Cure a réussi à nous étonner de manière plutôt positive. L'ensemble des personnages est plutôt attachant, même si l'on arrive pas à retrouver l'effet de bande qui nous avait tant séduit dans Les Gardiens de la galaxie et que l'on a été un peu déçu par la bande des trois amateurs, amis de Lang. Heureusement, le trio au centre de l'intrigue (Paul Rudd, Evangeline Lilly et Michael Douglas) porte l'ensemble à merveille, accompagnés d'un Corey Stoll que l'on attendait tout de même un peu plus charismatique dans le rôle de méchant un peu psycho sur les bords.
Savoir finir en beauté, pour mieux recommencer
Ainsi, alors que nous étions assez peu confiant lorsque nous avions entendu parler du projet pour la première fois, nous avons plutôt été agréablement surpris. Ant-Man signe un bien meilleur opus de fin pour cette phase 2 que L'Ère d'Ultron.
Il nous tarde ainsi de découvrir la phase 3 qui s'ouvrira sur encore plus de films (et de séries) avec un nouvel acte majeur, Captain America: Civil War, qui continue d'être teasé, notamment à travers la scène bonus du film. Celui-ci est prévu pour le 4 mai 2016, Disney nous laissant tout de même un peu le temps de souffler, et surtout de se pencher sur ses productions de fin d'année, dont le nouvel opus de Star Wars.
À l'heure où nous écrivons ces lignes, Ant-Man a droit à une note de 4,1 chez Allociné et 8,1 chez IMDb. Il est d'ores et déjà disponible en précommande, en Blu-Ray et en DVD.