Les temps sont vraiment durs pour AMD. La firme de Sunnyvale a dévoilé ses résultats financiers cette nuit, et ils sont à la hauteur de ce que l'on pouvait craindre après la révision de dernière minute de ses prévisions. Concrètement il n'y a quasi aucune donnée positive à retenir, si ce n'est que sa dette ne posera pas de problèmes avant 4 ans.
AMD avait prévenu la semaine dernière, les résultats de son deuxième trimestre ne sont pas vraiment glorieux. Selon les dernières révisions de ses prévisions, le groupe californien s'attendait à une lourde chute de sa marge brute et elle a bien eu lieu, faisant plonger pour un trimestre de plus le bilan de l'entreprise dans le rouge.
Des ventes en forte baisse
Les ventes d'AMD ne se sont pas redressées au dernier trimestre, ce malgré le lancement des Radeon de la série 300, largement disponibles depuis mi-juin, tandis que les ventes de la Fury X sont arrivées un peu trop tard pour avoir un impact significatif sur les chiffres de cette période.
Le chiffre d'affaires passe sous la barre du milliard de dollars, à 942 millions, en baisse de 8 % sur trois mois, mais surtout de 35 % sur un an. Les pertes nettes sont quant à elles quasi identiques à celles observées au trimestre précédent à 181 millions de dollars. La marge brute que le fondeur annonçait autour de 28 % se situe plutôt vers 25 % si l'on tient compte des charges exceptionnelles de 33 millions de dollars injectés pour financer la transition vers le processus de gravure 20 nm FinFET.
Sur le plan des ventes, le plus gros morceau provient de la branche Enterprise, Embedded and Semi-Custom qui regroupe notamment les APU pour consoles, les puces pour serveurs et l'électronique embarquée. Ce segment totalise 563 millions de dollars de chiffres d'affaires et est à peine rentable avec un bénéfice opérationnel de 27 millions de dollars, divisé par 3,6 en un an.
La branche Computing and Graphics qui comprend les ventes de puces graphiques et de processeurs dédiés aux ordinateurs portables et de bureau affiche quant à elle un chiffre d'affaires de 379 millions de dollars, à comparer aux 532 millions du trimestre précédent et aux 828 millions de dollars annoncés l'an dernier à la même époque. Cette section est fortement déficitaire avec des pertes opérationnelles de 147 millions de dollars.
Une dette encore sous contrôle
Avec de tels chiffres, certains pourraient s'inquiéter de l'état de santé d'AMD, notamment de la gestion de ses dettes. La firme de Sunnyvale doit faire face a près de 2,3 milliards de dollars de dettes à long terme, et il faut bien admettre que l'absence de bénéfice annuel depuis 2011 n'a rien de très rassurant de ce côté-là.
En pratique, il n'y a pas encore le feu, la prochaine échéance d'AMD est prévue pour le mois de mars 2019, où la société devra rembourser un emprunt de 600 millions de dollars. Le dernier terme remonte quant à lui à mai 2015, où une note de 42 millions de dollars a été réglée... en puisant dans une autre ligne de crédit de 500 millions de dollars.
En bourse, les investisseurs ont salué les résultats d'AMD avec une hausse de 2,7 % en ouverture de la prochaine séance. Une bonne nouvelle qu'il faut relativiser, puisqu'avant cela le cours de l'entreprise a connu une chute de 22,5 % depuis le 7 juillet dernier. La valorisation boursière d'AMD est désormais de 1,52 milliard de dollars, soit bientôt 100 fois moins que son rival de toujours, Intel. Pour la petite anecdote, cela représente également à peine plus du quart de ce qu'AMD avait déboursé en 2006 pour croquer ATI.