Nous aurions pu vous parler de Geralt de Riv, le charismatique « Witcher » et de sa traque sauvage entamée il y a un mois, mais cela aurait été beaucoup trop téléphoné n'est-ce pas ? Plutôt que de parcourir les Royaumes du Nord avec le plus « badass » des sorciers, nous avons choisi de suivre un de ses cousins, Gérald de Truck, chauffeur routier de profession, dans la toute dernière extension d'Euro Truck Simulator 2.
Sobrement baptisée Scandinavia, cette seconde « extension » d'Euro Truck Simulator 2 nous propose d'aller parcourir d'autres terres nordiques, celles du Danemark, de la Norvège et de la Suède. Mais plutôt que de chevaucher un cheval, la balade se fera à bord d'un énorme camion, dont la remorque est chargée jusqu'à ras-bord de diverses marchandises, que vous devrez livrer d'un bout à l'autre de l'Europe.
Un seul mode de jeu est proposé, un mode carrière dans lequel le brave chauffeur que vous êtes va tâcher de gravir tous les échelons possibles dans les métiers de la route. Vous débuterez en tant que chauffeur employé par diverses entreprises, avant d'acheter votre premier camion et vous mettre à votre propre compte et de devenir le prochain géant européen des transports routiers. Oui, rien que ça.
Dites « pouet pouet »
La partie commence avec la création de votre personnage, une étape qui n'a aucune espèce d'influence sur la suite des évènements. Puis, vous devrez choisir la ville dans laquelle vous souhaitez implanter votre premier garage. C'est autour de cette première ville que vous trouverez vos premières missions.
Étant donné que vous êtes sans le sou, vous allez d'abord devoir effectuer des missions pour d'autres entreprises, qui vous mettront à disposition leurs camions et paieront les éventuels dégâts que vous causerez. Les amendes par contre restent à votre charge, et les occasions de se faire gronder par la maréchaussée ne manquent pas. Par défaut, les excès de vitesse, les accrochages, et le franchissement d'un carrefour au feu rouge vous délesteront de quelques centaines d'euros, mais la liste ne s'arrête pas là. Oubliez d'allumer vos phares à la tombée de la nuit ou n'activez pas vos essuie-glace sous la pluie et le jeu vous ponctionnera là encore de vos deniers durement gagnés.
Heureusement, les premières livraisons font office de tutoriel et les réflexes s'acquièrent assez rapidement. Celles-ci sont d'ailleurs plutôt courtes - en général moins de 250 kilomètres- et permettent d'accumuler assez d'expérience pour débloquer nos premiers points de talent, qui nous offriront la possibilité de spécialiser notre chauffeur dans certains domaines afin de le rendre plus efficace. Inutile de préciser que parcourir 250 km ne vous réclamera pas quatre heures comme dans la vraie vie, mais plutôt dix bonnes minutes.
On the road again
Plusieurs options s'offrent alors à nous. La première consiste à spécialiser notre chauffeur dans le transport de matières dangereuses, ce qui permet de débloquer des missions un peu plus lucratives, en amenant du carburant, des produits chimiques et tout un tas d'autres joyeusetés à bon port. On pourra également se spécialiser dans les marchandises fragiles ou dans le transport express. Si vous voulez effectuer des missions plus longues, c'est également possible en attribuant des points dans ce domaine, le maximum vous autorisant à faire des relais d'environ 2 000 kilomètres. La dernière option consiste à vous former à l'éco-conduite, pour économiser jusqu'à 35 % de carburant en route.
Une fois un petit pactole accumulé, le jeu vous propose de souscrire un prêt de 100 000 euros pour vous offrir votre premier camion. Forcément, il ne s'agira pas d'un foudre de guerre et son manque d'accélération vous posera quelques soucis dans les montées, mais au moins vous pourrez embrayer sur des missions plus lucratives. Si un trajet de 500 km vous rapportait environ 3 000 euros avec un camion de location, en l'effectuant sur votre propre monture les gains pourront tripler. Ça tombe plutôt bien, vous allez avoir besoin de beaucoup d'argent.
Même la peinture est personnalisable (ici avec un DLC à 0,99 €).
Désormais, tous les frais sont à votre charge, qu'il s'agisse du plein de gasoil (et un réservoir de 1 200 litres ça coûte cher à remplir), du péage sur la route, du ferry pour rejoindre certaines zones mais aussi de l'entretien de votre camion et de son amélioration. C'est d'ailleurs ce dernier point qui fait tout le sel d'Euro Truck Simulator 2. Tout ou presque est modifiable sur votre rutilante monture, des pneus à la peinture en passant par le moteur, la transmission, le réservoir d'essence et même le tableau de bord. Si certaines modifications ne sont que purement cosmétiques, d'autres rendront votre monstre d'acier nettement plus efficace.
Au fil du jeu, vous pourrez amasser des sommes considérables que vous pourrez aussi dépenser autrement que dans de nouvelles jantes. Il est en effet possible d'embaucher d'autres chauffeurs, gérés par l'IA, et de leur fournir des camions pour qu'ils travaillent pour votre compte. En bon patron, vous pourrez vous charger par vous-même du recrutement en visitant des agences et définir dans quel domaine vous voulez spécialiser vos employés. Le titre prend alors un aspect gestion plutôt léger, les interactions avec les chauffeurs étant assez rares. Si cela vous rebute, sachez que ce côté du jeu est complètement dispensable.
Made in Scandinavie
Pour parcourir les routes scandinaves, ainsi que les 27 villes et ports ajoutés par cette extension, vous allez tout de même avoir besoin d'une monture au mieux de sa forme. 12 terminaux de ferrys ont également fait leur apparition afin de relier ces nouveaux territoires à l'Angleterre et aux pays d'Europe de l'Est. Enfin, 80 nouveaux types de cargos à transporter ont fait leur apparition, afin de rendre les trajets un peu plus intéressants.
Les principaux intérêts de Scandinavia ne se trouvent pas là, mais plutôt dans les améliorations graphiques apportées au jeu original. Soyons clairs, Euro Truck Simulator 2 n'est pas Crysis 3 et ne le sera probablement jamais, mais les quelques ajouts opérés rendent le titre plus agréable à l'œil qu'auparavant. La végétation sur le bas-côté est désormais plus dense, les cartes sont un peu plus vallonnées et les effets visuels liés au cycle jour/nuit ainsi qu'à la météo sont également plus beaux.
Du côté du gameplay, la principale modification concerne l'ajout de semi-remorques à la conduite un peu différente de celle des remorques classiques. Les spécificités des routes scandinaves sont également respectées, ce qui parfois donne lieu à des scènes plutôt inattendues où par exemple l'on attend l'ouverture d'un passage à niveau en plein milieu d'un tunnel.
Une extension peut-être un peu trop chère
Si dans son ensemble l'expérience de jeu offerte par Euro Truck Simulator 2 est plutôt plaisante, cette extension Scandinavia peine à convaincre. Non pas parce qu'elle ne propose pas de contenu intéressant, mais plutôt parce que ce contenu, elle le monnaye au prix fort. Vendue 19,99 euros, elle coûte aussi cher que le jeu de base.
Du coup, tout dépend de l'attrait que vous avez déjà pour Euro Truck Simulator 2. Si celui-ci vous a déjà occupé pendant des dizaines d'heures et que vous imaginer en train de transporter 22 tonnes de bétail, bras à la fenêtre, vous fait rêver, cette extension est faite pour vous. D'un autre côté, si vous avez déjà le jeu de base mais que vous n'avez pas accroché, il n'y a aucune chance que Scandinavia vous réconcilie avec le genre.