Facebook Messenger vient marcher légèrement sur les platebandes de WhatsApp alors même que ce dernier a été racheté à prix d’or. Dans quelques pays, dont les États-Unis, Messenger peut en effet désormais être utilisé sans avoir de compte Facebook, le numéro de téléphone servant alors d’identifiant.
Un Facebook Messenger sans Facebook
La plupart des solutions de messagerie instantanée fonctionnent sur la base du numéro de téléphone. Qu’il s’agisse de WhatsApp, Viber ou Telegram, l’inscription est réduite à sa plus simple expression. Dans la foulée, l’application scanne le répertoire pour comparer les contacts à sa base de données. Résultat, l’utilisateur voit rapidement qui utilise déjà le même service pour commencer des conversations en tête à tête ou à plusieurs.
Et voilà justement que Facebook utilise le même système pour Messenger dans quatre pays : États-Unis, Canada, Venezuela et Pérou. Un nouveau bouton permet de s’inscrire sans compte Facebook, auquel cas le numéro de téléphone devient obligatoire. À partir de là, l’application scanne le répertoire et compare les numéros de téléphone avec ceux présents sur le service. Les contacts apparaissant ne seront par contre que ceux qui auront renseigné leur numéro de téléphone sur le réseau social.
On comprend évidement tout l’intérêt pour Facebook, qui veut faire de son Messenger une application autonome et presque complètement séparée de tout le reste. On comprend tout autant la perspective pour le réseau social de compléter sa banque de numéros de téléphone pour devenir un véritable annuaire.
Un Messenger qui ressemble de plus en plus à WhatsApp
Par contre, le positionnement de Messenger tend largement vers celui de WhatsApp, ce qui pose une fois de plus la question de l’orientation qu’est censée prendre Messenger dans l’avenir. Si l’on en croit l’évolution depuis un an, l’application s’enrichit constamment de nouvelles fonctionnalités, au contraire d’un WhatsApp essentiellement stagnant alors que Facebook a dépensé 19 milliards de dollars pour l’acquérir. L’équipe de WhatsApp est censée rester indépendante, mais les seuls ajouts depuis le rachat sont la fonction d’appel vocal et une version web estropiée.
Mais ce que cherche Facebook dans tous les cas, c’est l’ubiquité. David Marcus, responsable du développement de Messenger, l’a d’ailleurs indiqué à TechCrunch en abordant le cas des marchés émergents où les inscriptions sur le réseau social sont trop rares : « La seule manière pour nous de nous développer dans ces marchés est de permettre aux gens de nous rejoindre même s’ils n’ont pas de compte. Nous ne voulons pas arrêter tant que tout le monde ne sera sur la plateforme parce que ça rend l’expérience tellement meilleure quand vous pouvez trouver tout le monde ». Le ton est donné.
Ne reste finalement plus qu’à voir quand Facebook compte généraliser ce type d’inscription dans le reste du monde. La société ne l’indique pas mais il est probable que ce lancement limité serve d’abord de test pour roder la nouvelle mécanique.