C'est désormais officiel, Razer a bel et bien racheté Ouya contre une somme qui n'a pas été dévoilée pour le moment. Nous avons contacté l'organisme chargé de la transaction et mettrons à jour cette actualité avec leurs réponses.
Depuis plusieurs semaines, Ouya est officiellement à vendre, la société créatrice de la console éponyme faisant face à de grandes difficultés financières. Si les repreneurs ne semblent pas se bousculer à l'horizon, la marque Razer semble tenir la corde et être proche d'un accord avec la start-up.
Fin avril, nous apprenions que Julie Uhrman, la fondatrice d'Ouya, expliquait à ses actionnaires qu'elle était activement à la recherche d'un repreneur pour son entreprise. La société doit rembourser d'ici quelques semaines un gros emprunt souscrit auprès d'un fonds d'investissement et elle n'en a vraisemblablement pas les moyens. La dirigeante précise en effet « qu'étant donné l'échéancier de nos créanciers, le processus sera rapide. Nous attendons des déclarations d'intérêt d'ici la fin de ce mois ».
Il y avait urgence donc, et selon nos confrères de CNET et de Venture Beat, Razer semble être le repreneur le plus sérieux et les négociations entre les deux entreprises seraient déjà bien avancées. Le montant du rachat serait de l'ordre de 10 millions de dollars, ce qui permettrait à Ouya de se défaire de ses créances. Le prix n'est pas très élevé au vu des précédents tours de tables effectués par la jeune pousse, qui avait notamment levé 15 millions de dollars auprès des fonds Kleiner Perkins et Mayfield Fund en 2013 et 10 millions supplémentaires auprès d'Alibaba en février, en échange de droits sur son catalogue de jeux.
Pour Razer, ce rachat répond à une certaine logique, puisque le constructeur s'apprête à lancer sa propre console sous Android : la Forge TV. Racheter Ouya lui permettrait d'ajouter les 1 100 jeux (dont quelques exclusivités) qui forment son catalogue à la ludothèque de la Forge TV et ainsi de se démarquer de la SHIELD de NVIDIA, pour ne citer qu'elle.
Officiellement, Razer ne confirme ni ne dément la nouvelle, mais ne tarit pas d'éloges au sujet de l'entreprise : « Razer a toujours soutenu Ouya, en particulier leur travail sur la construction d'une plateforme de salon ouverte sous Android » peut-on ainsi entendre, entre deux compliments sur la politique de la marque consistant a « donner le pouvoir » aux développeurs de jeux. De son côté, Ouya se refuse à tout commentaire pour le moment.
Quoi qu'il en soit, au vu de la situation d'urgence dans laquelle se trouve Ouya, les négociations ne devraient pas durer très longtemps, à moins qu'un autre acteur ne vienne jouer les trouble-fête pour tenter de faire main-basse sur les brevets et la ludothèque de la marque. Réponse dans quelques semaines.