Google Photos : pas de révolution, mais de réels arguments

(Presque) tout pour séduire
Mobilité 8 min
Google Photos : pas de révolution, mais de réels arguments

Google a lancé il y a quelques jours son service Photos, disponible désormais sous forme d’applications pour Android et iOS. Nous avons essayé cette dernière pour faire le tour de ce qui s’annonce comme un concurrent direct d’autres services de stockage centralisés, notamment Flickr, OneDrive, ou même iCloud.

Comme nous l’indiquions lors de son annonce, Google Photos n’est pas une révolution. Il s’agit plutôt d’une évolution en douceur du service proposé jusqu'à présent, qui a pour objectif de proposer un seul et unique produit aux utilisateurs qui veulent une solution centralisée pour la gestion de leurs photos. De fait, le nouveau service frappe avec un argument percutant : le stockage est illimité si les photos ne dépassent pas les 16 mégapixels et les vidéos le 1080p.

D’ailleurs, l’application laisse le choix à sa première ouverture entre préserver la qualité originale ou effectuer une réduction. Dans le cadre d’une utilisation sur smartphone, ces limites n’en sont cependant pas vraiment et les clichés seront donc le plus souvent sauvegardés sans aucune modification.

L’arrivée dans Google Photos se fait par un court exposé de ses fonctionnalités, que l’on fait rapidement défiler pour passer à une étape particulièrement importante et longue : la synchronisation. La première chose à faire est en effet de stocker toutes les photos et vidéo de votre appareil au sein du service. En cas de photothèque importante, cette opération pourra rapidement durer des heures, à moins bien entendu de disposer d’une connexion Internet particulièrement rapide en upload. Par défaut, et comme dans beaucoup d’applications de ce genre, le chargement ne commence qu’en Wi-Fi, et il faut activer manuellement une option pour l’autoriser sur un réseau mobile de type 3G/4G.

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Une photothèque synchronisée qui fait son travail

Une fois les photos en ligne, la bibliothèque est évidemment disponible sur tous les appareils reliés à un même compte, ainsi que sur le site photos.google.com. Dès lors, toutes les opérations effectuées depuis un appareil se répercuteront sur les autres. Petite exception pour les suppressions qui demanderont à l’utilisateur s’il souhaite les synchroniser depuis un autre appareil. Ensuite, la photothèque est prête, et on peut « profiter » de l’application.

Photos se révèle particulièrement rapide et fluide, et Google a clairement travaillé sa copie. Même si on a l’impression de retrouver des inspirations d’autres services, notamment Flickr, iCloud Photos et OneDrive, l’ensemble est agréable à utiliser et ne réserve pas de surprise particulière.

La liste principale présente simplement les clichés les plus récents en haut, trois niveaux de zoom étant présents et accessibles par un pincement de l'écran. Certaines manipulations sont même tellement « évidentes » qu’on se demande pourquoi personne n’y avait pensé avant, notamment pour la sélection multiple : on fait un appui prolongé sur une image, puis on décale le doigt pour définir une zone de sélection, cochant au passage toutes les photos et vidéos qui s’y trouvent.

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Chaque photo peut être retouchée avec quelques outils basiques, notamment la mise à niveau automatique, la luminosité, les couleurs, le contraste ainsi que le vignettage. Aux côtés des outils se dressent les inévitables filtres qui donneront certaines ambiances particulières aux clichés. Les utilisateurs qui ont suivi la conférence d’ouverture de la Google I/O reconnaitront d’ailleurs les noms de planètes et de leurs satellites déjà vus sur les écrans géants. Depuis chaque photo, on pourra également accéder à ses informations (date de création, géolocalisation, taille, poids, ouverture, etc.) ainsi qu’au menu de partage qui renvoie vers les SMS, les réseaux sociaux, les emails et l'ensemble des applications qui possèdent une entrée.

Une recherche particulièrement efficace

Mais la partie plus étonnante de Google Photos réside en fait dans la manière qu’a le service d’analyser et de répertorier les clichés. Dès que l’on va appuyer sur le bouton de recherche, il va proposer automatiquement une sélection de lieux et d’objets. Ce dernier mode se montre particulièrement efficace, Photos ayant identifié dans notre cas très facilement les scènes de concert, de montagne, de fleur, les chats et ainsi de suite. En haut, le champ de recherche permet d’écrire ses propres critères.

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Il faut noter que même si la recherche automatique peut être bluffante, elle devient plus efficace avec le temps si l’on écrit des descriptions dans les clichés. Cependant, l’application Photos étant séparée du reste des produits Google pour l’instant, elle n’est pas reliée par exemple à la base de contacts. Il n’est donc pas possible de tagger simplement des visages pour ensuite les retrouver. Cependant, il s’agit ici d’une première mouture, et on peut espérer que ce genre de fontionnalités arrivera par la suite.

Des collections, des animations et des histoires

Viennent ensuite les collections, qui sont en fait les albums assez classiques. Photos essaie d’en composer quelques-uns automatiquement, mais dans notre cas, le résultat n’a pas été vraiment à la hauteur. Cela étant, leur création est rendue particulièrement simple par le geste de sélection multiple. Une fois la collection en place, on peut modifier, ajouter ou supprimer des photos ou la partager, ce qui créera automatiquement un lien permettant de l’ouvrir dans un navigateur.

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Les animations sont une autre fonctionnalité qui, bien qu’elle soit plus anecdotique, peut fournir des résultats amusants. Elle s’adresse aux séries de clichés qui ont été pris par exemple en mode rafale pour suite une action, comme une personne en train de courir. Le service détecte ces séquences et propose une animation créée automatiquement depuis la succession de photos. Bon point : la sauvegarde de l’image se fait au format GIF.

Enfin, les histoires peuvent se créer à partir d’une série de clichés et de quelques commentaires. Il s’agit dans les grandes lignes d’une collection dans laquelle on définit une évolution chronologique. Un titre, quelques commentaires, et l’histoire peut être partagée très facilement par lien ou publiée sur les réseaux sociaux. Cette fonctionnalité, pas nécessairement très poussée mais assez réussie, devrait particulièrement plaire à ceux qui souhaitent montrer des souvenirs de vacances sans trop s’investir.

Il faudra cependant que Google laisse davantage la main sur le contrôle du contenu et sur son affichage, en proposant par exemple d’autres thèmes, car il n’en existe qu’un seul pour l’instant. Autre limitation, la création des histoires ne peut se faire que depuis les applications mobiles.

Google Photos

Gestion de la collection depuis un PC : oui… en passant par le navigateur

L’interface web quant à elle est relativement pratique à utiliser, d’autant plus que l’on utilise à la fois le clavier et la souris. La navigation dans les photos prend en charge les flèches directionnelles, la touche Retour arrière permettant de revenir à la liste complète des clichés, tandis que la molette de la souris sert à zoomer. Pour le reste, les fonctionnalités sont strictement les mêmes, un bon point car l’utilisateur est certain de retrouver ses habitudes en passant d’une version à l’autre.

Mais peut-on utiliser Google Photos depuis un ordinateur dès lors que l’on veut lui faire ingérer sa photothèque ? Oui, à condition de ne pas trop en demander. Le site du service propose, dans sa section Téléchargements, de récupérer un petit utilitaire pour Windows ou OS X. Une fois lancé, il va permettre de sélectionner des dossiers pour y récupérer les photos et les envoyer sur le service. Malheureusement, il ne s’agit pas d’un client du type Google Drive où l’on pourra consulter les fichiers déjà synchronisés. L’interface de consultation et de gestion n’est disponible que depuis le web ou l’une des deux applications mobiles.

Google Photos

Cette absence de gestion locale depuis un ordinateur pourra rebuter une partie des utilisateurs, d’autant qu’Apple et Microsoft proposent tous deux une application Photos (décidément…), disponible dans Yosemite (avec la mise à jour 10.10.3) et Windows 10 respectivement (qui sera là le 29 juillet). D’ailleurs, Photos dans Yosemite n’est pas supporté par l’assistant de transfert, alors qu’iPhoto est bien pris en charge, dommage. Notez enfin qu’il reste possible de faire une sélection multiple depuis l’interface web et de sélectionner téléchargement, ce qui déclenchera la récupération d’un fichier au format ZIP.

Google Photos, un bon produit ?

La question qui reste est simple : Google Photos est-il un produit intéressant ? Indéniablement oui. L’éditeur a travaillé son produit et l'on sait que les fonctions, tout comme l’interface d’ailleurs, ont été peaufinées. Il s’agit cependant d’un service pensé avant tout pour le mobile, avec une gestion par collection et gestes tactiles, et non par fichiers. Ceux qui souhaitent une solution plus « à l’ancienne », avec un accès direct aux données, apprécieront sans doute davantage un outil tel que OneDrive par exemple.

En outre, même si nous avons testé la version de l'application pour iOS, la mouture pour Android est pratiquement la même. On signalera quand même, et malheureusement, que Google n'a pas jugé bon d'y inclure le support de Chromecast pour le moment.

Mais avec son stockage illimité (pour une grande majorité des usages) et son efficacité, Google Photos pourrait bien plaire à ceux qui utilisent des services du même acabit, tels que Flickr. Enfin, s’ils ne sont pas épouvantés à l’idée de transférer des centaines de gigaoctets d’un service à l’autre, et s’ils acceptent l’idée d’un Google pouvant inspecter de près leur vie privée. Car oui, le contrat de licence unifié s’applique bien à Photos.

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