Alors qu'Apple a annoncé il y a un peu une augmentation des tarifs de son App Store de 9 à 20 % en Europe, les éditeurs membres du Geste viennent de reprocher à Apple cette décision « brutale et sans concertation ».
Le 25 octobre dernier, Apple annonçait une augmentation de ses tarifs européens sur l'App Store. Si ces relèvements ne représentent en valeur que quelques centimes supplémentaires pour la plupart des produits concernés, en pourcentage, la chanson est différente. Selon nos calculs, la hausse des tarifs est en moyenne de 12,5 % environ. Avec 9,10 % d'augmentation, l'application à 5,99 euros représente la plus faible inflation de l'App Store. Inversement, la palme revient à l'application à 2,99 euros, qui passe à 3,59 euros, soit une croissance étonnante de 20 %.
Selon Igen, ces augmentations de tarifs ont été forcées par la marque à la pomme. Le but pour Apple, outre gagner de l'argent, était aussi de combler l'écart entre les tarifs américains (0,99 $ hors taxe) et européens (0,79 € TTC auparavant). Les développeurs vendant en Europe devront eux aussi s’y retrouver, tout du moins à un niveau de vente égal. Avec 70 % dans leur poche (hors taxes), ils devraient ainsi voir leurs gains croître d'une façon non négligeable.
Des versions numériques au prix de vente supérieur à celui des versions papier
Toutefois, la décision d’Apple vient d’être vivement contestée par le Groupement des Éditeurs de Services en ligne (Geste), qui comprend de nombreux vendeurs d’ebooks disponibles via l’AppStore. « En prenant cette décision de manière unilatérale, Apple nous met dans une situation impossible vis-à-vis de nos clients », a regretté Corinne Denis, présidente de l’organisation.
Les raisons de cette colère ? Une décision prise « brutalement » mais aussi « sans concertation » selon le Geste, qui affirme qu’aucune information préalable n’a été envoyée par Apple à ses clients ni même aux éditeurs. « En passant, par exemple, le palier de 2,99 € directement à 3,59 €, soit une augmentation de 20 %, Apple décide seul que le prix d’un magazine numérique devient supérieur à celui de sa version papier, sans aucun respect des choix stratégiques et commerciaux de l’éditeur. Certains éditeurs se sont même retrouvés hors-la-loi, leurs publicités papier ou web pour leurs offres digitales annonçant des tarifs qui n’existent plus ».
Aussi, l’organisation n’hésite pas à rappeler que la récente publication des derniers résultats financiers de la société américaine ne suggère pas une mauvaise marche de l’entreprise. Bien au contraire : il s’avère qu’Apple a signé de loin sa meilleure année fiscale, avec 42 milliards de dollars de bénéfice (voir notre actualité).