Pour attirer les entrepreneurs étrangers, le gouvernement vient de lancer le « French Tech Ticket ». Déployé pour l’instant uniquement sur Paris, il permettra à des porteurs de projets innovants d’obtenir de nombreuses facilités pour s’implanter en France (bourse pouvant aller jusqu’à 25 000 euros, aide à l’obtention d’un visa, hébergement gratuit, etc.).
Une opération séduction à destination des start-upers étrangers
Oublié l’image calamiteuse renvoyée par les hébergeurs français, qui menaçaient il y a quelques semaines de quitter la France si jamais la loi sur le renseignement n’était pas amendée. Axelle Lemaire, la secrétaire d’État au Numérique, a présenté hier son « French Tech Ticket », un espèce de kit d’accueil à destination des entrepreneurs étrangers qui souhaiteraient développer un projet innovant sur notre territoire. D’après la locataire de Bercy, « l’objectif est simple, il s’agit d’attirer les meilleurs talents en France pour qu’ils y créent de l’activité et des emplois, qu’ils participent du renforcement de l’attractivité du pays dans la compétition internationale, qu’ils contribuent à le conforter au premier rang des grandes nations innovantes ».
Différents avantages sont ainsi au programme :
- Une bourse pouvant atteindre 25 000 euros pour chaque membre d’une équipe-projet (prix de 12 500 euros pour six mois, renouvelable), laquelle sera versée par la Banque publique d’investissement ;
- Une « procédure accélérée pour l’obtention d’un titre de séjour » ;
- Un « hébergement gratuit dans une structure d’accompagnement partenaire », ainsi qu’une aide à l’installation proposée par la ville de Paris ;
- La mise à disposition d’un espace de travail dédié au sein d’un incubateur parisien ;
- Des « tarifs avantageux » sur les vols Air France (plus l’octroi d’une carte de fidélité Gold), etc.
Les critères d’éligibilité sont assez souples, puisqu’il n’y a aucune exigence en matière d’âge, de formation ou de nationalité (les Français peuvent en effet candidater s’ils travaillent avec d’autres étrangers). La principale obligation consiste à être porteur d’un projet de start-up, en création ou déjà créée, « à la recherche d’un modèle de croissance rapide (innovation de rupture et scalabilité) dans tous secteurs innovants : digital, medtech, biotech, fintech, etc. » Bercy précise néanmoins que les « activités d'import/export, de conseil et les franchises ainsi que les projets de maturation technologique » sont exclus du dispositif.
Le programme sera déployé l'année prochaine dans les autres villes French Tech
Pour l’heure, 50 places sont à « gagner », l’exécutif misant sur environ 25 projets au total (à raison de 2 entrepreneurs par projet, en moyenne). Les personnes intéressées devront soumettre leur candidature sur le site www.frenchtechticket.paris à partir du mois prochain, à l’appui d’un pitch vidéo. La sélection finale sera effectuée par un comité composé de membres de la mission French Tech, de la ville de Paris, de la Banque publique d’investissement (BpiFrance), de la Direction Générale des Entreprises – qui dépend de Bercy, etc.
Les candidatures seront acceptées jusqu’à la fin septembre, et les lauréats présentés au mois de décembre. L’idée ? Que les premiers bénéficiaires du programme puissent s’installer dès le début de l’année 2016. Ceux-ci seront alors tenus de s’engager à temps plein pendant six mois minimum au sein de leur incubateur d’accueil. « Le dispositif et les lauréats seront suivis pendant toute la durée du financement et à l’issue de chaque session, notamment en termes de création d’emplois ou croissance des entreprises créées » précise le gouvernement.
Présenté comme une opération pilote, ce « Paris French Tech Ticket » sera étendu selon Axelle Lemaire « dès 2016, à toutes les métropoles labellisées French Tech [Aix-Marseille, Bordeaux, Grenoble, Lille, Lyon, Montpellier, Nantes, Rennes et Toulouse, ndlr] ».