Qualité de l'accès à Internet : second bilan de l'ARCEP pour le fixe, mais toujours en bêta

Qualité de l’accès à Internet : second bilan de l’ARCEP pour le fixe, mais toujours en bêta

On prend les mêmes et on recommence

Avatar de l'auteur
Sébastien Gavois

Publié dans

Internet

15/05/2015 11 minutes
29

Qualité de l'accès à Internet : second bilan de l'ARCEP pour le fixe, mais toujours en bêta

L'ARCEP publie régulièrement des observatoires sur le monde des télécoms. Après celui sur la qualité du service mobile, c'était au tour du fixe d'y avoir droit pour la première fois il y a quelques mois, mais en version bêta. Le second bilan est désormais en ligne et le régulateur semble avoir tiré des leçons du passé.

Contesté. C'est bien le mot qu'il convient pour qualifier le premier observatoire, en version bêta, de la qualité des services du fixe de l'ARCEP (voir notre analyse). Pour rappel, Bouygues Telecom avait rapidement communiqué sur ces résultats, ce qui avait poussé Free à mettre en demeure son concurrent ainsi que l'ARCEP. De plus, et malgré les réticences de cette dernière, Bouygues Telecom dégainait quelques jours plus tard une publicitéavant de finalement la retirer pour « couper court à toute polémique » nous précisait alors le FAI.

Mises en garde liées à la méthodologie : d'une recommandation à une obligation 

Six mois plus tard, le régulateur des télécoms revient sur ce sujet et dévoile son second observatoire de la qualité du service fixe d'accès à Internet. Comme précédemment, un avertissement accompagne cette publication afin de préciser que cela « correspond à un exercice test (version bêta) ».

Mais l'ARCEP a décidé d'être plus direct dans son rapport, probablement afin d'éviter que la situation de la dernière fois ne se répète. Il est ainsi précisé que « toute diffusion, réutilisation ou référence aux données publiées doit être accompagnée des précisions et mises en garde méthodologiques figurant dans le présent rapport », alors que ce n'était qu'une recommandation auparavant. Le ton n'est plus vraiment le même.

Comme toujours avec les observatoires de l'ARCEP, les opérateurs concernés sont ceux qui totalisent plus de 100 000 clients dans l'une des six catégories visées : les lignes ADSL (courtes, moyennes et longues), la fibre optique avec terminaison coaxiale à 30 ou 100 Mb/s (FTTLA) ainsi que de la fibre FTTH. Sur l'ADSL, on retrouve Bouygues Telecom, Free, Orange et SFR. Les deux derniers sont également présents sur les indicateurs du FTTH, tandis que Bouygues Telecom et Numericable sont les seuls sur le FTTLA (pour rappel, le premier exploite le réseau du second sur cette technologie).

Quand la comparabilité s'oppose aux conditions réelles

La méthodologie reste identique et on retrouve donc les mêmes huit sites de test (voir cette actualité pour plus de détails). L'ARCEP indique que « le service de télévision est éteint (sauf pour Numericable et Bouygues Telecom dans la configuration fibre optique avec terminaison coaxiale, le service de télévision n’ayant aucun impact sur la qualité du service d’accès à l’internet avec cette technologie) ». Le but pour le régulateur est de « s’affranchir d’un grand nombre de biais et à assurer la meilleure comparabilité possible. Les mesures peuvent en contrepartie s’écarter des conditions de connexion d’un utilisateur réel ».

Du côté des indicateurs techniques, « la phase de rodage du dispositif » se poursuit avec ce second observatoire, et on ne dispose donc toujours que d'indicateurs regroupant tous les opérateurs. Impossible de les départager, mais pour le régulateur cela permet tout de même « d’illustrer les écarts de performances entre les différentes catégories d’accès ». Les mesures ont été effectuées durant le second trimestre 2014.

Débit et latence : une moyenne globale et toujours pas de détail

Cette première partie des résultats ne présente donc qu'un intérêt relatif pour un public averti, montrant simplement que l'ADSL et le VDSL2 sont, en moyenne, moins rapides que le câble. Ce dernier est lui-même dépassé par la fibre optique avec plus de 300 Mb/s en moyenne lors de téléchargements sur des serveurs proches.

La différence est encore plus marquée sur les débits montants où le FTTH se démarque largement de toutes les autres techniques. Toujours en upload, on remarque également le peu de différence entre du câble à 30 Mb/s et de l'ADSL. L'ARCEP rappelle d'ailleurs que l'upload « théorique commercialisé par Bouygues Telecom est de 1 Mbit/s alors qu’il est de 2 Mbit/s pour Numericable ».

ARCEP Qualité service fixe T1 2015ARCEP Qualité service fixe T1 2015ARCEP Qualité service fixe T1 2015

Alors que le taux de perte de paquets n'avait pas été publié lors du premier bilan à cause d'une  « saturation des robots », il en est de même pour ce second observatoire. Comme « cette défaillance a augmenté artificiellement et significativement les pertes de paquets et n’a pas affecté de manière comparable tous les opérateurs (la sensibilité à cette défaillance dépend de certains équipements réseaux de l’opérateur) », le régulateur a décidé de ne pas en dévoiler les résultats. Espérons que ce bug à répétition soit corrigé pour la prochaine publication qui devrait intervenir vers la fin de l'année.

Navigation web : Bouygues et Orange devant, Free et SFR derrière

Passons ensuite aux indicateurs d'usage qui, eux, font la distinction entre les opérateurs. Il est tout d'abord question de navigation web sur 14 sites parmi les plus visités en France : Google, Facebook, MSN, Wikipédia, Yahoo, Le Bon Coin, Pages Jaunes, Amazon, Au Féminin, L’internaute, Comment ça marche, Le Figaro, Fnac et Cdiscount.

Lors de chaque mesure, le cache est vidé et les publicités sont éliminées « afin d’éviter de créer des biais liés à des publicités géolocalisées ou ciblant spécifiquement les clients de certains opérateurs ». Comme précisé plus haut, cela implique donc parfois de « s’écarter des conditions de connexion d’un utilisateur réel », mais permet comparer les FAI entre eux : 

ARCEP qualité service

Sur l'ADSL, Bouygues Telecom et Orange sont en tête, tandis que SFR se place en troisième position et que Free ferme la marche. Si ce dernier est dans la moyenne sur des lignes longues (et donc avec un débit moins important), le fournisseur d'accès se fait dépasser sur des lignes plus courtes et donc avec plus de débit en théorie. Une situation qui est finalement identique à celle observée avec le premier bilan de la qualité du service d'accès fixe à Internet.

Streaming vidéo : Orange et SFR en baisse, Free reste en dernière position

Autre point intéressant à analyser, le streaming vidéo. Pour cela, quatre services ont été utilisés : Dailymotion, YouTube, Metacafe et Vimeo. Même si Dailymotion appartient pour le moment à Orange, l'ARCEP indique que « le comité technique, conscient de ce lien, a choisi de conserver cette plateforme en raison de sa part de marché importante sur le marché français ».

Puisque les plateformes adaptent souvent la qualité de la vidéo de manière automatique, l'ARCEP a décidé d'effectuer les mesures en forçant « une résolution HD Ready (720p, correspondant à un débit d’environ 4 Mbit/s) à l’exception des lignes ADSL longues qui ne permettent pas de lire de manière fluide des vidéos avec une telle résolution ».

Au total, cinq critères sont mesurés : la disponibilité (taux de réussite d'accès au flux vidéo), le temps de négociation (délai avant le début de la lecture vidéo), la fluidité (taux de lecture avec au moins 23 images par seconde), le nombre d'interruption de la lecture (taux de rupture) et enfin durée des éventuelles ruptures.

Chacun des points est noté entre 0 et 1 et le total (entre 0 et 5 donc) est repris dans le tableau ci-dessous :

ARCEP qualité service

Sur l'ADSL, Bouygues est de nouveau en tête, avec un score stable par rapport au premier observatoire. Orange est encore en deuxième position, mais avec une baisse de près 0,5 point tout de même par rapport à l'année dernière. La moyenne de SFR est également en diminution avec moins de quatre points, tandis que Free ferme la marche, ce qui était déjà le cas sur le premier observatoire.

Entre rupture et fluidité : le cas de Free s'améliore, mais il reste du travail

Dans le détail, trois indicateurs tirent le score final de Free vers le bas : la fluidité, le nombre de ruptures ainsi que leur durée. Pour rappel, ce sont exactement les mêmes points noirs que l'année dernière et, cette fois encore, c'est le seul des quatre FAI à avoir enregistré des interruptions du service vidéo.

On note par contre une certaine amélioration puisque la durée des ruptures était de 0,2 à 0,6 seconde lors du précédent bilan, contre 0,1 à 0,2 seconde aujourd'hui, et que la fluidité ne dépassait pas les 80 %, contre près de 90 % maintenant. Ces mesures ont par contre été effectuées avant le lancement de la Freebox mini 4K et les accords liant notamment Free, Google et YouTube (voir notre analyse). Il sera donc intéressant de voir ce qu'il en sera lors du prochain observatoire. 

ARCEP qualité service

Si l'on compare les technologies cette fois-ci, on remarque que ce sont les lignes avec du câble coaxial qui s'en sortent le mieux, devançant la fibre optique d'Orange et de SFR. De plus, Numericable a une légère avance sur Bouygues Telecom bien que le réseau soit le même : celui de Numericable. Nous scruterons avec attention le prochain bilan pour voir si le rachat de SFR par Numericable viendra changer la donne sur cet indicateur.

Téléchargement P2P : peu de différence sur le xDSL

Terminons enfin avec le téléchargement de fichiers en P2P : « le comité a retenu le protocole BitTorrent, testé en initiant le téléchargement d’un fichier populaire et partagé par un grand nombre d’utilisateurs (dernière version officielle de la distribution Ubuntu28). Le fichier est téléchargé pendant 60 secondes et l’indicateur publié est le débit moyen constaté pendant le téléchargement ». Malgré les réticences de certains sur la durée de téléchargement trop courte pour être représentative, le régulateur n'a donc pas souhaité revoir sa copie sur ce point. Là encore, il est question de mettre en avant la comparabilité, quitte à laisser un peu de côté l'utilisation réelle.

Les résultats sont relativement proches sur l'ADSL, bien que Bouygues soit tout de même très légèrement en tête, suivi par Free et OrangeSFR se retrouvant un peu en retrait. Bien évidemment, FTTLA et FTTH donnent de meilleurs résultats, mais avec de fortes disparités pour Orange et SFR puisque les résultats vont du simple au double. Dans tous les cas, on est loin des débits descendants moyens mesurés par l'ARCEP : entre 140 et 325 Mb/s suivant l'éloignement des serveurs.

ARCEP Qualité service fixe T1 2015

Quelle influence lors du passage au VDSL2 ?

L'ARCEP a également décidé de se pencher sur l'influence du VDSL2 sur ses indicateurs. Pour cela, le régulateur nous propose un graphique du « gain de performances maximal (valeur médiane tous opérateurs confondus) observé sur les lignes les plus courtes du dispositif, ayant migré en VDSL2 pour l’ensemble des opérateurs au cours du S2 2014 ».

Sans surprise, trois critères en profitent : les débits montants et descendants, ainsi que le téléchargement en P2P. Pour le reste des indicateurs, le VDSL2 n'apporte de toute façon pas grand-chose. Cela ne signifie pas que le VDSL2 n'a pas d'autres avantages, simplement que l'usage n'a pas été testé par l'ARCEP (plusieurs flux vidéos HD par exemple).

ARCEP Qualité service fixe T1 2015

Quoi qu'il en soit, le gendarme des télécoms ne tire aucune conclusion de son observatoire et rappelle que « compte tenu du recul limité et des risques inhérents au lancement de tout dispositif de ce type, l’ARCEP invite le lecteur à la prudence quant à l’interprétation des données publiées dans le présent rapport de synthèse, qui correspond à un exercice test (version bêta) ». Il ajoute qu'il « poursuit les travaux entamés avec l’ensemble des parties prenantes (associations de consommateurs, opérateurs, experts techniques) en vue d’améliorer et de compléter ce dispositif de mesure ». 

L'ARCEP annonce par ailleurs qu'il lance « une phase d'évaluation et d'enrichissement du dispositif de mesure et du format de publication ; elle pourrait notamment réexaminer à cette occasion les modalités d'exploitation des données obtenues directement auprès des utilisateurs finaux sur la qualité de leur connexion individuelle (principe de crowdsourcing) ». Rendez-vous est donc pris pour la fin de l'année où un nouvel observatoire devrait être publié. Une fois qu'il sera sorti de bêta, il viendra compléter celui sur la qualité de l'accès aux services fixes, dont nous avons récemment fait le bilan.

Enfin, on peut se demander si Bouygues Telecom, qui arrive cette fois encore à tirer légèrement son épingle du jeu, en fera mention via un communiqué de presse ou des publicités. 

Écrit par Sébastien Gavois

Tiens, en parlant de ça :

Sommaire de l'article

Introduction

Mises en garde liées à la méthodologie : d'une recommandation à une obligation 

Quand la comparabilité s'oppose aux conditions réelles

Débit et latence : une moyenne globale et toujours pas de détail

Navigation web : Bouygues et Orange devant, Free et SFR derrière

Streaming vidéo : Orange et SFR en baisse, Free reste en dernière position

Entre rupture et fluidité : le cas de Free s'améliore, mais il reste du travail

Téléchargement P2P : peu de différence sur le xDSL

Quelle influence lors du passage au VDSL2 ?

Commentaires (29)


De toute façon, on n’atteindra jamais la qualité de l’accès à internet des détenus en prison!



<img data-src=" />


Je trouve un truc un peu étonnant :



Sur le deuxième tableau de résultats, poétiquement nommé IV.3.1.b, les résultats de Numericable en navigation sont légèrement meilleurs en 30 Mbits/s qu’en 100..


Jolis, ces graphiques en couleurs (surtout le rose et le orange). <img data-src=" /><img data-src=" /><img data-src=" /><img data-src=" />


Ce test est toujours aussi intéressant. Je me demandais justement il y a quelques semaines si l’ARCEP allait le continuer.



Il y a une raison spécifique pour que Free et Bouygues ne soient pas dans le test FTTH ?



HS : Ils utilisent le terme “câble coaxial” pour le FTTLA, ça serait bien que ce soit une obligation pour les pubs de Numericable-SFR.


Il faut au moins 100 000 abonnés avec la techno en question au moment des essais :)


Les défenseurs de la norme FttH contre la norme FttLA vont être content : c’est vrai qu’il n’y a rien de mieux actuellement que la fibre jusqu’au foyer (en terme de débits et en terme de latence).



Quant à la norme VDSL2, on a une fois de plus la preuve que ça n’apporte rien de plus que l’ADSL2, hormis un débit supérieur sur des lignes en cuivre très courtes (très proches du NRa). Donc Vive l’ADSL (en attendant un hypothétique raccordement FttH - à part quelques foyers urbains déjà raccordés à la fiiibre!!)


Tout dépend du lieu. Par exemple je suis passé d’Orange à Free il y a un peu plus de 7 mois et ça fonctionne mieux pour le moment. Dans d’autres villes ce serait SFR ou Orange qui passe mieux, etc…


FTTH, c’est peut être mieux, mais il faut avoir le choix: Puteaux centre –&gt; Numéricable ou rien. En même temps, venant de Free ADSL, le FttLa est un grand bond en avant.


De mon expérience personnelle, la qualité pour le streaming chez Free varie énormément en allant du très bon au mauvais :/


Le vdsl2 c’est vraiment sympa. Je comprend pas ce dénigrement. Apporter du vdsl2 au plus grand nombre est moins couteux que la fibre et donc un bon début (on amene la fibre a moins d’un km de l’abonné) pour ma suite qui doit être du FTTH








joma74fr a écrit :



Quant à la norme VDSL2, on a une fois de plus la preuve que ça n’apporte rien de plus que l’ADSL2, hormis un débit supérieur sur des lignes en cuivre très courtes (très proches du NRa). Donc Vive l’ADSL (en attendant un hypothétique raccordement FttH - à part quelques foyers urbains déjà raccordés à la fiiibre!!)





L’essentiel de leurs graphes sont ADSL+VDSL mélangés…

Leur dernier graphique spécifiquement sur le VDSL2, je ne le comprends pas. Perso, mon upload est passé de 1Mb/s à 10Mb/s, donc assez loin des +400% annoncés (je serais plutôt à +900%). Et en download, j’ai fait +100%, là encore loin de ce qui est dans le graphique.

Quant à l’usage où ça change vraiment, c’est en serveur, et ça ils ne l’ont pas évalué…

&nbsp;









joma74fr a écrit :



Quant à la norme VDSL2, on a une fois de plus la preuve que ça n’apporte rien de plus que l’ADSL2, hormis un débit supérieur sur des lignes en cuivre très courtes (très proches du NRa). Donc Vive l’ADSL (en attendant un hypothétique raccordement FttH - à part quelques foyers urbains déjà raccordés à la fiiibre!!)







Ah oui, ça ne te rapporte pas alors c’est de la merde c’est ça ?



Il y a des gens qui habitent à moins d’un km du relais. Et honnêtement fibrer toute la campagne me parait difficile. Faire du fibrage jusqu’à des NRA qui ensuite utilisent du VDSL dans un rayon de 11.5 km me semble plus raisonnable.



Perso je suis passé de 24 / 1 mbit/s à 100 / 15 mbit/s alors je dis oui au VDSL2 surtout vu le peu de surcout qu’il a par rapport à fibrer des villes entières.



Dans mon commentaire précédent, je ne disais pas que le VDSL2 ne servait à rien, je voulais seulement dire qu’il ne servait qu’à peu de lignes et, à part un débit plus important que l’ADSL2, le VDSL n’apporte pas de meilleur latence. La technologie DSL dans son ensemble sert surtout aux pouvoirs publics (et aux opérateurs télécom) à valoriser le fil de cuivre de la ligne en attendant d’investir plus tard dans un équipement en fibre optique jusqu’à l’habitation (et je suis d’accord, c’est déjà ça).



Mon opinion est : une ligne ADSL courte apporte un débit acceptable actuellement. Une ligne ADSL longue n’est plus acceptable pour les usages actuels. Or le VDSL n’apporte pas de solution à ce véritable problème des lignes en cuivre trop longues.



A titre personnel, j’habite à 400 m env. du NRa. Je pourrais profiter d’un débit d’env. 60-70 Mb/s au lieu de 10-15 Mb/s. Je n’adopte pas le VDSL parce que mon utilisation d’internet se limite au Web, mail, un peu de jeux en ligne. Et je préfère un abonnement chez un FAI indépendant “pure player” que chez l’un des 4 gros opérateurs télécom nationaux.



D’ailleurs, mon habitation sera raccordée dans moins d’un an (si tout va bien) à la fibre FttH. Je pourrais souscrire un abonnement “fibre”. Peut-être (je dis bien “peut-être”) que je tenterais de dépenser plus pour avoir une qualité de connexion meilleure et plus stable.


Mais si le VDSL, s’accompagne d’un investissement dans un remplacement progressif de la boucle locale cuivre par de la fibre optique en rapprochant les équipements VDSL d’une majorité d’habitations, le VDSL deviendrait donc une solution intéressante – à condition que l’investissement en VDSL + fibre optique entre le NRa et l’équipement intermédiaire ne coûte pas vraiment plus cher et ne soit pas plus compliqué à mettre en oeuvre qu’un investissement intégral et immédiat en fibre optique jusqu’aux habitations.


Le vsdl n’est qu’une rustine à moindre coût, mais avec une durée d’exploitation très réduite. Et ne peut en aucun cas se substituer au déploiement d’une boucle locale fibre, y compris associée avec des lignes très courtes (&lt; 100m).



Pour rapel, le but de la fibre n’est pas d’apporter quelques centaines de Mbits par foyer comme actuellement. Le but de la fibre c’est de permettre de continuer à s’en servir pendant les 25-30 prochaines années, même quand les besoins seront à 1Tbit/s par foyer.


C’est vrai, mais je pense qu’on a tord de se focaliser uniquement sur les débits. La fibre FttH est aussi un gage de stabilité de la connexion. Le VDSL apporte uniquement un meilleur débit à quelques banlieusards d’un NRa dont la disposition géographique est rationalisée à l’extrême (à juste titre dans un objectif à long terme de déploiement de la boucle locale en fibre optique).


C’est pas une rustine, c’est un complément au déploiement de la fibre.

Ça coûte une fortune à déployer et c’est très long.



Aujourd’hui, une solution qui améliore l’existant est là. Profitons-en et arrêtons de se plaindre.


D’après des retours utilisateurs, chez Free et Bouygues (pas testé ailleurs), il arrive souvent qu’en VDSL2 la TV fournie par le FAI déconne par moments voire tout le temps, car le VDSL2 est plus sensible et perturbé que l’ADSL2+



En VDSL2 il vaut mieux optimiser totalement la ligne et tirer un unique câble direct jusqu’à la box, sans alimenter d’autres prises de téléphone.








rheidizded a écrit :



C’est pas une rustine, c’est un complément au déploiement de la fibre.

Ça coûte une fortune à déployer et c’est très long.



Aujourd'hui, une solution qui améliore l'existant est là. Profitons-en et arrêtons de se plaindre.







J’ai employé le terme ‘rustine’, sans y associer une connotation péjorative, mais pour insister sur le fait que ce n’est pas une alternative à la fibre sur le long terme, en réponse au comm qui le laissait entrendre (“fibrer toute la campagne me parait difficile. Faire du fibrage jusqu’à des NRA qui ensuite utilisent du VDSL dans un rayon de 11.5 km me semble plus raisonnable.”).



Le VDSL a pu être déployé pour un coût modique, tant mieux pour ceux qui en profitent. Mais ça ne remplace en rien un déploiement complet de la fibre sur tout le territoire, et l’intérêt pour la “transition fibre” reste faible:



D’une part parce que le VSDL ne profite qu’aux lignes déjà très courtes ; celles qui avaient déjà des débits entre 15Mb et 20Mb, et qui - au regard des besoins actuels - sont déjà largement suffisants pour le grand public (et le resteront probablement suffisants aussi le temps que la fibre se généralise, tout dépend de la vitesse de déploiement effective).

&nbsp;

D’autre part (ce sur quoi j’ai insisté) parce que&nbsp; le VDSL ne peux pas rendre les services de la fibre sur le moyen terme: la fibre c’est une techno qui a pour but d’être exploitée même quand les besoins seront 10 000 fois plus importants qu’actuellement. Et en aucun cas le VDSL ne pourra prétendre à proposer ça (ou tout autre techno cuivre même sur des lignes très courtes).



« Quant à l’usage où ça change vraiment, c’est en serveur, et ça ils ne l’ont pas évalué… »



Effectivement, ce serait intéressant d’étudier les avantages du VDSL dans ce type d’usages.


Aucune idée de l’impact du VDSL2 sur la TV. Je uis chez OVH.


Potentiellement ça touche tout usage en UDP temps réel de type TV sur IP, VoIP, et probablement P2P / Jeux en ligne


D’accord :jap:

Ceci dit, comparativement à la mise en place du service xDSL qui, lui, bénéficiait d’un support physique existant, pour installer la fibre, il faut tout créer et ça représente une quantité folle d’argent à déployer, que l’état n’a plus.

D’ailleurs, je me demande dans quelle proportion le déploiement de la fibre évolue.

NXI? :)


ce n’edt pas l’état qui investit dans la fibre, mais les opérateurs.

Quand au coût, sans retrer dans les détails, il n’a rien d’extraordinaire, et reste dans la continuité de la structure de coûts actuelle. En gros, les dépenses liées au déploiement et l’entretien de la fibre sont compensées par les gains fait en n’ayant plus à louer l’actuelle ligne de cuivre.


Le déploiement des lignes cuivre a été fait par l’état, et donc subventionné.

Je pense qu’on ne peut pas raisonnablement penser que les opérateurs aient la même capacité d’investissement, car on parle d’investissement là, que l’état a eu lors de l’installation des lignes téléphoniques, que l’etat à l’époque du cuivre



Effectivement, ce sont les opérateurs qui déploient la fibre.



Tu penses que les dépenses inhérentes à la fibre sont compensées par l’absence de location de la boucle locale à Orange?

Source ? :jap:


Des indices: la boucle locale cuivre, c’est environ 10 euros par mois de location par ligne, pour un montant global annuel d’environ 2.4 milliards d’euros aux dernières nouvelles.

L’investissement dans une boucle locale c’est un investissement pour 30 ans minimum.



les infrastructures télécom en zones de populations très denses sont rentables dans un délai de quelques années. Dans les zones de populations très peu denses (zones de montagne, zones très éloignées des centres urbains ou touristiques), le réseau télécom ne sera quasi jamais rentabilisé.



Dans les années 2000, les FAI se sont progressivement transformé en opérateurs télécom (réseau de transport national, voir international) pour ne plus avoir à louer les équipements de France Télécom-Orange. Aujourd’hui, il s’agit pour eux d’investir dans le réseau de distribution (boucle locale) en zones de population denses. Les zones peu denses, quant à elles, font l’objet de négociation pour mutualiser les réseaux des 4 opérateurs nationaux, ou pour établir des Réseaux d’Initiative publique (RIP) et reçoivent des subventions de l’Etat et des collectivités locales (sinon il n’y aurait jamais de réseau FttH en zones très peu habitées).








joma74fr a écrit :



(…) reçoivent des subventions de l’Etat et des collectivités locales (sinon il n’y aurait jamais de réseau FttH en zones très peu habitées).





C’est la rentabilité globale du réseau qui fait le business model de l’opérateur à la fin. Que la prise x soit trés rentable et la prise y non rentable importe peu: c’est le coût moyen par prise qui importe.



En aucun cas les subventions publiques ne sont obligatoires: tout comme pour les réseaux mobiles où le taux de couverture du territoire est une contrainte imposée pour obtenir les licences d’exploitation des fréquences, l’Etat aurait parfaitement les moyens de contraindre les FAI à couvrir à terme 100% du territoire avec lz fibre.



Les RIP sont surtout là pour fluidifier tout ça et accélérer les choses.



effectivement, investir dans un territoire “no man’s land” pour quelques habitants (zones de montagne, zones très reculées) est possible pour une entreprise commerciale, si cet investissement (financier, humain, logistique, etc) est négligeable face à la rentabilité globale de l’infrastructure (péréquation tarifaire). Or ce n’est pas prêt d’arriver sans subvention et sans initiatives publiques : même avec des obligations contractuelles, l’Etat (l’Arcep) devrait faire des contrôles et envisager de sérieuses pénalités. Mais on voit bien que dans la réalité, ça ressemble plus à des négociations interminables (voir les sujets des MVNO, des désimlockages des mobiles, etc, qui sont pourtant des obligations incluses dans les licences achetées par les opérateurs).



Sans subvention, sans RIP, les zones les moins rentables (les moins denses) seront fibrées dans 50 ans, voire dans un siècle (aucune entreprise commerciale, fut-elle signataire d’un partenariat publique-privé, ne se contraindra à investir massivement dans un territoire qui ne sera pas rentable dans les 10 années suivantes).