Sur les trois derniers mois, World of Warcraft a perdu presque trois millions d'abonnés, une claque sans précédent pour son éditeur Blizzard. Celui-ci viendrait d'ailleurs de s'en infliger une nouvelle, tout seul, en bannissant pour six mois plus de 100 000 comptes de joueurs accusés de tricherie.
La tricherie dans les jeux vidéo en ligne pose un certain nombre de problèmes aux éditeurs. Dans le cas des MMORPG, les utilisateurs de programmes d'automatisation, ou bots, ont un impact assez notable sur l'expérience de jeu des autres personnes, en influant notamment assez grandement sur les prix des objets à l'hôtel des ventes, ou sur les files d'attente en donjon et en zone PvP.
En règle générale les éditeurs cherchent à réagir rapidement afin de limiter au maximum les effets négatifs causés par ces comportements. Sur Titanfall par exemple, les tricheurs sont mis dans une file spéciale du système de matchmaking où ils ne peuvent rencontrer que d'autres tricheurs dans une espèce de « Wimbledon des bots ». Seulement, quand les tricheurs payent un abonnement chaque mois pour accéder aux serveurs de jeu d'un MMORPG, les éditeurs peuvent être tentés de tolérer certaines pratiques afin de ne pas trop raboter leurs bases d'abonnés.
Visiblement, Blizzard n'est pas de cet avis. La société californienne a annoncé avoir pris des mesures à l'encontre « d'un grand nombre de comptes World of Warcraft qui faisaient usage de programmes tiers d'automatisation ». L'éditeur n'a précisé officiellement ni la nature des sanctions, ni l'étendue des dégâts.
Un des « maîtres du jeu », de World of Warcraft aurait de son côté fait savoir à un joueur qu'il est question de plus de 100 000 comptes, tous concernés par un bannissement de six mois. Un nombre plutôt conséquent qui, s'il se vérifie, ne va pas faire beaucoup de bien à la courbe du nombre d'abonnés. Pour rappel, celle-ci a connu une chute d'environ 30 % en l'espace d'un trimestre, passant de 10 millions à 7,1 millions. Seule certitude, sur les forums dédiés d'un bot bien connu des joueurs, les plaintes concernant cette vague de bannissements se multiplient, plus de 400 sujets ayant été créés en l'espace de trois jours, tous confirmant leur mise au pilori pour six mois.
