Windows 10 sera le dernier Windows tel que Microsoft a l’habitude de commercialiser son système. Plus question de partir sur un cycle de plusieurs années émaillé de versions majeures, elles-mêmes soutenues par des Service Packs. Désormais, Windows sera une entité continuellement mise à jour et enrichie sur le long cours.
Un Windows mis à jour chaque mois
Même si le dernier vendredi était férié pour nous, Microsoft continuait aux États-Unis sa conférence Ignite, dédiée aux entreprises. De nombreuses annonces y ont été faites, notamment l’arrivée d’un Windows Update pour les entreprises, afin que ces dernières puissent gérer finement la distribution et l’installation des correctifs sur un parc de machines. Mais certains commentaires en particulier ont confirmé la direction prise par l’éditeur avec son système. Durant la conférence, Jerry Nixon a ainsi indiqué : « Parce que Windows 10 sera la dernière version de Windows, nous travaillons encore dessus. »
Il faut imaginer un Windows 10 qui se comportera comme un Chrome, un Firefox ou un Opera. Les navigateurs reçoivent de nouvelles fonctionnalités et des changements parfois importants dans l’interface, mais ces ajouts se font de manière transparente. Les nouvelles versions se téléchargent automatiquement puis s’installent au lancement suivant. L’utilisateur traverse ainsi les moutures de son navigateur sans le savoir la plupart du temps. Les numéros de versions sont d’ailleurs devenus moins importants pour cette catégorie de logiciels, ne servant plus que de points de repère.
Microsoft présente son produit en tant que service, ce qui vaut finalement pour les développeurs, les entreprises, le grand public, etc. La RTM (Release To Manufacture) sera prête au début de l’été et constituera une base stable sur laquelle viendront ensuite « s’ébattre » les autres composants. Car tout ou presque ne sera que composants et applications. De fait, même si la RTM est prête, Microsoft aura encore deux ou trois mois supplémentaires pour avancer sur Outlook, Calendrier, Photos, Edge/Spartan et divers éléments.
Une nouvelle approche des mises à jour
Il n’y aura donc plus d’autres Windows estampillés 11, 12 et ainsi de suite. À la place, Microsoft proposera un flot continu de mises à jour, enterrant définitivement l’idée des Services Packs, déjà absents de Windows 8. Ce qui suppose évidemment une gestion différente des mises à jour justement, d’où l’arrivée de nouvelles fonctionnalités telles que Windows Update for Business.
Microsoft reprendra d’ailleurs les idées des Fast et Slow Rings, actuellement présents dans les préversions de Windows 10. Il s’agit de modes de distribution des mises à jour et correctifs, le Fast Ring étant par définition plus rapide que le Slow. Actuellement, le paramètre se traduit par la réception de nouvelles builds du système, permettant de tester plus rapidement les nouveautés, au détriment le plus souvent de la stabilité. Les machines configurées en Slow Ring ne reçoivent que les préversions passées au travers de tests supplémentaires. Dans la version finale, on ne sait pas encore exactement comment seront présentés ces deux modes, mais le Fast Ring pourrait par exemple permettre la récupération des mises à jour dès qu’elles seront prêtes, tandis que le Slow resterait sur un cycle fixe et prévisible. Une méthode plus conservatrice donc.
Beaucoup se demandent cependant si l’absence totale de Service Pack ne va pas créer des situations pénibles, notamment en cas de réinstallation du système. Microsoft a besoin de préciser ce qu’il en sera pour les installations neuves, car on imagine mal qu’il faille télécharger des centaines de mégaoctets de mises à jour au bout de quelques mois. Pour une machine qui aurait besoin de repartir sur une base vierge, on sait cependant que Windows 10 pourra revenir à ses paramètres initiaux, en gardant ou non les applications et documents, mais en préservant dans tous les cas les mises à jour installées.
La question des Patch Tuesdays
Il faut noter en outre que l’avenir des fameux Patch Tuesdays est actuellement remis en question, même si Microsoft n’a rien dit précisément. PC World n’hésite pas à annoncer la fin de ce cycle qui permet pourtant aux entreprises d’avoir des dates prévisibles pour l’arrivée des correctifs. Selon nos confrères, le Slow Ring permettrait justement de préserver un rythme prévisible, mais nous essayons actuellement d’en savoir plus auprès de l’éditeur.
Dans tous les cas, et bien que ce changement dans la manière dont Windows évoluera soit significative, Microsoft se refuse à aborder la question du marketing. Pas question donc d’aborder le futur de la commercialisation, car si Windows 10 est le dernier Windows « tel que nous le connaissons », il reste à savoir s’il sera encore vendu comme tel durant des années. Cependant, il existe déjà une information au sujet de sa « suite ». Une mise à jour conséquente, dont le nom de code serait « Redstone », et qui serait pour le système un équivalent de Windows 8.1 pour la version 8. Elle arriverait environ un an après le système, et on imagine que la version commerciale serait automatiquement remplacée.