Dévoilé il y a quelques jours à peine, le fameux Me.ga pourrait bien être retiré des mains de Kim Dotcom. La nouvelle a été annoncée par Blaise Louembé, le ministre de la Communication et de l'Économie numérique du Gabon. Au moment où nous rédigeons ces lignes, www.me.ga est toujours redirigé vers Kim.com/mega/. Plus pour longtemps ?
Quand le Gabon sait déjà que Me.ga violera les droits d'auteur
« J'ai instruit mes services (...) afin que le site www.me.ga soit immédiatement suspendu » a affirmé le ministre gabonais rapporte l'Agence France Presse. Son but est de « protéger les droits en matière de propriété intellectuelle (et) lutter efficacement contre la cybercriminalité (...) Le Gabon ne peut servir de plateforme ou d'écran dans la commission d'actes qui viseraient à violer les droits d'auteur en général, ni être instrumentalisé par des personnes peu scrupuleuses » a-t-il résumé.
Avec cette nouvelle, pour Kim Dotcom, le retrait du nom de domaine Me.ga serait un véritable camouflet, alors que le service doit normalement ouvrir ses portes le 19 janvier prochain. La claque serait d'autant plus vive que Kim Dotcom expliquait la semaine passée pourquoi il était intéressant de ne pas être hébergé par une entreprise américaine, ni d'utiliser un .com :
« Le principe du Safe Harbour pour les fournisseurs de services, via le Digital Millennium Copyright Act a été sapé par le département de la justice durant le long fil de poursuites criminelles contre Megaupload ». Pour le Germano-Finlandais, être hébergé aux États-Unis et utiliser un .com (ou .net) est ainsi exclu. « Le gouvernement américain saisit fréquemment ces domaines sans offrir aux fournisseurs de services la possibilité d’être entendus ou d'avoir un procès équitable. »
L'expérience de l'affaire MegaUpload est encore fraîche. Néanmoins, certains ont semble-t-il les bras plus longs que ne le pensait Kim Dotcom.
Kim Dotcom peste contre Vivendi et assure avoir un nom de domaine alternatif
Passer par le Gabon pour le nom de domaine n'a donc pas été suffisant pour éviter la censure. Rappelons par ailleurs que Gabon Télécom, qui gère les .ga, appartient à Maroc Télécom, est lui-même propriété de Vivendi. Interrogée la semaine dernière, une source interne à Me.ga nous avait répondu que le risque était minime : « ce serait un problème si Me.ga faisait quelque chose d’illégal, mais il y aurait alors d’autres difficultés, nettement plus importantes. Dans le cas contraire, le fait que ce service devienne rapidement indispensable pour de nombreuses personnes devrait réduire les risques, j’imagine. Le domaine peut facilement être remplacé et vous pouvez être certains que la presse mondiale s’en occupera ;) ». Notre contact concluait : « Nous ne devrions pas être trop paranoïaques. Oui, ils vont essayer de chercher des poux sur la tête de Mega, mais non, ils n’y arriveront pas. »
Pour Kim Dotcom, via Twitter, pas de doute : les USA et Vivendi ont les bras bien longs. Le créateur de MegaUpload s'étonne même que le ministre gabonais possède une machine à voyager dans le temps afin de connaître l'illégalité d'un service qui n'a même pas encore été lancé.
The reach of the US & Vivendi: Gabon Minister announced Me.ga domain will be suspended. Calls cloud storage site cyber crime.
— Kim Dotcom (@KimDotcom) Novembre 6, 2012
Don't worry. We have an alternative domain. This just demonstrates the bad faith witch hunt the US government is on.
— Kim Dotcom (@KimDotcom) Novembre 6, 2012
Le trublion du Net a toutefois rassuré ses abonnés sur Twitter en annonçant qu'il détenait un nom de domaine alternatif, sans toutefois préciser lequel serait utilisé. Notez enfin que si on en croit le whois, Me.ga a été reservé par l'intermédiaire de Mailclub.fr, une société française basée à Marseille et présente à Hong-Kong et à Montréal. Nous reviendrons sur cette actualité dans les heures à venir.