Comme chaque année, une dizaine d’employés travaillant dans des cinémas britanniques viennent de recevoir une prime de plusieurs centaines de livres sterling pour avoir réussi à débusquer des spectateurs ayant illégalement enregistré, à l’aide d’un caméscope ou d’un smartphone, des films projetés sur grand écran.
La Federation Against Copyright Theft (FACT), qui compte parmi ses rangs les principales majors du cinéma – Sony, Paramount Pictures, Universal, Warner Bros... – a fièrement annoncé la semaine dernière avoir remis un certificat et une récompense à onze salariés « vigilants ». Au fil des derniers mois, ceux-ci sont intervenus au cours d’autant « d’incidents ». La police fut systématiquement invitée à constater ces cas dits de camcording, mais n’a procédé qu’à trois arrestations. Quatre avertissements ont en outre été adressés aux spectateurs pris la main dans le sac.
Des primes de 500 à 1 000 livres sterling
Avec ce programme annuel de primes mis en place en 2006, la FACT fait d’une pierre deux coups. D’un côté, elle motive les employés des cinémas. De l’autre, l’organisation montre aux potentiels contrevenants qu’ils risquent bel et bien de se faire attraper. Et pour cause, la justice du Royaume-Uni n’est pas réputée pour être tendre avec les personnes coupables d’avoir illégalement diffusé sur Internet des films tout juste sortis en salle... L’année dernière, un homme qui avait enregistré puis partagé le dernier opus de « Fast and Furious » sur les réseaux peer-to-peer a ainsi écopé de 33 mois de prison.
Quant aux sommes versées très exactement à ces employés, la FACT reste vague. L’institution indique simplement que du 20 avril au 30 juin 2015, le montant maximal des primes sera doublé, passant de 500 à 1 000 livres (soit environ 700 et 1 400 euros).
Crédits : FACT - Via Wikileaks
Hasard du calendrier, cette annonce survient quelques jours après que WikiLeaks a décidé de mettre en ligne les milliers d’emails et de documents dérobés l’année dernière à Sony Pictures. TorrentFreak a ainsi déniché une présentation datant de 2010 (PDF) et au travers de laquelle la FACT vantait son action en matière de lutte contre le camcording.
Il était principalement expliqué que les pirates opéraient bien souvent le premier jour de la sortie du film et possédaient régulièrement des abonnements illimités – permettant d’entrer dans les salles autant de fois que voulu. Deux exemples sont tout particulièrement mis en avant. À chaque fois, le contrevenant a filmé avec un petit appareil (un iPhone pour l’un, un appareil photo numérique Sony pour l’autre). Le premier, présenté comme un récidiviste, attendait encore sa libération sous caution. Le second a écopé d’une amende de 66 livres, selon le document de la FACT.