Amazon, a révélé cette nuit ses résultats pour le premier trimestre de 2015. Le géant de l'e-commerce affiche des ventes en nette hausse par rapport à l'an passé, mais cela ne lui permet toujours pas de dégager un bénéfice net, notamment à cause des variations du cours du dollar.
Dollar maudit, services bénis
Mais quand s'arrêtera la croissance d'Amazon ? Au vu des derniers résultats financiers présentés par la société, il est légitime de se poser la question. Une fois de plus, le géant américain du commerce électronique affiche une solide progression de son chiffre d'affaires sur un an. Au premier trimestre 2015, ses revenus se sont en effet élevés à 22,72 milliards de dollars, contre 19,74 milliards sur la même période 12 mois plus tôt, soit une hausse de 15 %. Les ventes de produits ont compté pour 17,08 milliards de dollars sur ce trimestre, en hausse de 8,8 % sur un an, tandis que les services ont progressé de près de 40 % à 5,633 milliards.
Si la performance mérite d'être saluée, elle aurait pu être encore un brin meilleure si la hausse du dollar n'était pas venue jouer les troubles fêtes. Amazon estime en effet que celle-ci a eu un impact plutôt néfaste sur ses résultats, puisqu'à taux de change constant, la hausse aurait pu être de 22 % sur un an, ce qui représente un manque à gagner de 1,37 milliard de dollars. Conséquence indirecte de cette hausse, Amazon affiche de nouveau quelques pertes. Celles-ci restent néanmoins assez contenues, puisqu'elles ne sont que de 57 millions de dollars. Une paille par rapport aux revenus générés sur ce trimestre.
La masse salariale s'accroit, les coûts nets de livraison diminuent peu à peu
Pour pouvoir alimenter sa croissance, Amazon recrute à tour de bras. Selon le dernier pointage effectué le 31 mars 2015, le géant américain emploie 165 000 personnes à temps plein ou à temps partiel, mais sans compter ni les prestataires, ni les intérimaires. C'est 10 900 de plus qu'au dernier trimestre, et 40 400 de plus qu'il y a un an. En l'espace de 12 mois, Amazon a donc fait grossir de près d'un tiers ses effectifs, et rien ne semble montrer que cette courbe s'infléchira à court terme.
Autre point historiquement délicat pour Amazon : ses coûts de livraison. Ceux-ci ont bien souvent grevé les bénéfices de la société, mais petit à petit, elle parvient à en minimiser les effets. Sur ce trimestre par exemple, l'entreprise a dû débourser 2,3 milliards de dollars pour faire parvenir ses produits à ses clients.
Ces derniers ont pour leur part versé 1,3 milliard de dollars pour participer aux frais, laissant une ardoise de 1 milliard au cybermarchand, ce qui représente 4,8 % de son chiffre d'affaires. Il y a un an, les coûts nets liés aux livraisons représentaient 5,2 % du CA, et cette valeur baisse à chaque trimestre depuis un an.
L'Amérique du Nord reste son principal marché
Amazon est certes très présent à l'international, mais le cyber marchand est toujours très dépendant de son marché d'origine : l'Amérique du Nord. En comptabilisant les revenus sur 12 mois glissants (qui s'élèvent à près de 92 milliards de dollars) la société explique que 58 % du total provient uniquement de ses ventes de produits sur ce continent, soit environ 53,4 milliards de dollars. L'international pèse quant à lui pour seulement 36 % des revenus, avec un cumul de 33,4 milliards de dollars. Les 6 % restants (5,2 milliards de dollars) sont attribués aux Amazon Web Services, à cheval entre toutes ces zones géographiques.
Les marchés financiers ont très bien accueilli ces résultats, et gratifient l'action de l'entreprise d'une hausse de 7,2 % avant l'ouverture de Wall Street. Cela valorise Amazon à un peu plus de 194 milliards de dollars, soit un peu moins du triple des 69 milliards que pèse eBay.