AMD vient de révéler ses résultats pour le premier trimestre 2015. Comme souvent, la firme de Sunnyvale a annoncé d'assez lourdes pertes, accompagnées par un chiffre d'affaires en net recul, juste au-dessus de la barre du milliard de dollars. Plus surprenant, elle confirme son retrait du marché des serveurs haute densité.
L'histoire se répète à chaque trimestre ou presque : AMD continue de perdre de l'argent. Au dernier trimestre, l'hémorragie est moins importante qu'il y a trois mois, mais la situation de l'entreprise californienne reste préoccupante même si ses réserves de liquidités demeurent constantes... pendant que sa dette augmente.
Des ventes en baisse, encore et encore
Entre janvier et mars 2015, AMD a réalisé un chiffre d'affaires de tout juste 1,03 milliard de dollars, en baisse de 17 % par rapport au trimestre précédent, mais surtout de 26 % par rapport à la même période l'an passé où la société avait franchi la barre des 1,4 milliard de dollars.
Cette baisse se traduit également par d'importantes pertes nettes : 180 millions de dollars rien que sur ce trimestre. C'est neuf fois plus que les 20 millions de dollars affichés un an plus tôt à la même période, mais aussi deux fois moins que les 364 millions du trimestre précédent. AMD Justifie une partie de ses pertes par une charge exceptionnelle de 75 millions de dollars, suite à la dévaluation de ses investissements dans SeaMicro.
L'autre facteur à prendre en compte est une baisse de 2 points de la marge brute, qui passe à 32 % (contre 60,5 % pour Intel). Celle-ci est principalement due à une diminution des revenus issus de la vente de puces pour consoles de jeu et à un « mix » de ventes un peu moins favorable qu'auparavant.
Ce n'est que le début, d'accord, d'accord
Pour limiter les dégâts, AMD a décidé de resserrer son activité autour de deux pôles : d'un côté Computing and Graphics, qui se focalise sur les processeurs et puces graphiques pour PC et de l'autre Enterprise, Embedded and Semi-Custom qui concerne tout ce qui touche aux puces pour serveurs, le monde de l'embarqué et les consoles.
Par conséquent, la société a décidé de stopper totalement, et avec effet immédiat, les activités de SeaMicro, sa filiale spécialisée dans les serveurs « à haute densité ». Pour rappel, AMD avait fait l'acquisition de cette entreprise il y a trois ans, pour la coquette somme de 334 millions de dollars.
Le deuxième trimestre ne s'annonce pas mieux
Pour le prochain trimestre, la firme de Sunnyvale n'est pas très optimiste et table sur une baisse de 0 à 6 % de son chiffre d'affaires, ce qui pourrait se traduire par des revenus inférieurs à un milliard de dollars sur trois mois, une première pour AMD depuis le rachat d'ATI en 2006.
Sur l'ensemble de l'année, la société ne se risque même pas à donner la moindre estimation de ses revenus, préférant expliquer que ses réserves de cash se maintiendront dans une fourchette comprise entre 600 millions et un milliard de dollars. Actuellement, elles sont d'environ 906 millions de dollars, contre 1,04 milliard 3 mois plus tôt. Sur la même période, la dette d'AMD a gonflé de 56 millions de dollars et atteint désormais 2,27 milliards de dollars, avec un taux d'intérêt moyen supérieur à 7 %.
Les marchés financiers n'ont pas vraiment apprécié la nouvelle et sanctionnent lourdement l'action d'AMD qui connait une baisse de 11,1 % avant l'ouverture du NASDAQ, alors qu'elle avait pris 6,3 % suite aux annonces des résultats d'Intel. Cela valorise l'entreprise californienne à moins de 2 milliards de dollars, ce qui plus que jamais, la rend vulnérable à une tentative de rachat.