P2P : de la prison avec sursis pour les administrateurs d'un topsite finlandais

Elisa, elisa...

La justice finlandaise vient de condamner quatre hommes en raison de leur rôle dans la gestion d'un topsite. Spécialisés dans l'informatique et pour la plupart proches du FAI finlandais Elisa, ces derniers avaient réussi à dissimuler leurs serveurs dans l'infrastructure de l'opérateur.

medieval

 

Les trois administrateurs d’un topsite et leur complice ont été condamnés par la justice finlandaise la semaine dernière, comme le rapporte Tivi.fi. En cause dans cette affaire : le topsite (un serveur FTP ultra-rapide) que ces individus géraient. Il s’est en effet avéré que ce serveur permettait à plusieurs groupes, dont MEDiEVAL et DoNE, de déposer des copies pirates de films et de programmes télévisés qu’ils avaient réalisées. Même si l’accès au topsite Hayabusa/Rainbow (HBR/RBW) était restreint à un nombre relativement faible d’utilisateurs, ceux-ci pouvaient ensuite partager les fichiers récupérés avec d’autres personnes, par exemple grâce à des fichiers torrents ou via d'autres topsites.

 

Les trois hommes ont ainsi été punis par la cour de district d’Espoo à des peines allant de quatre à six mois de prison avec sursis pour infraction au droit d’auteur. Le quatrième individu a quant à lui écopé d’une amende correspondant à environ soixante jours de salaire, pour sa complicité dans cette affaire. 

Des administrateurs proches du FAI finlandais Elisa

Mais alors que les ayants droit réclamaient 70 000 euros de dommages et intérêts, ces derniers n’en ont obtenu que 2 000. Pourquoi ? Par manque de preuves, car les administrateurs du topsite avaient réussi à faire disparaître la plupart des éléments à charge.

 

Comme l’explique TorrentFreak, les trois administrateurs étaient spécialisés dans l’informatique, et certains travaillaient d’ailleurs pour le FAI finlandais Elisa. Ces ressources leur ont permis d’obtenir plus facilement un bon accès  au réseau (fibre optique notamment), et de cacher le serveur dans l'infrastructure de l'opérateur. Ce qui rendait la tâche plus compliquée pour les services de police. Lorsqu’un des administrateurs a eu vent d’une enquête contre le topsite, il a rapidement pris les mesures nécessaires. L’organisation anti-piratage finlandaise CIAPC a ainsi expliqué à TorrentFreak que l’administrateur du topsite, celui « qui occupe toujours un poste de haut rang chez Elisa, a admis lors du procès qu’il avait averti un complice de l’enquête de police. Cela lui a donné le temps de détruire la plupart des preuves avant un éventuel raid ». 

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