[MàJ] Versions pirates et Windows 10 : l'incroyable machine arrière de Microsoft

Rationaliser pour mieux régner
Logiciel 6 min
[MàJ] Versions pirates et Windows 10 : l'incroyable machine arrière de Microsoft
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Dans une rare démonstration de communication si fragmentée qu’elle en devient trompeuse, Microsoft est revenu sur le cas des licences pirates de Windows 7 et 8. Dans un communiqué envoyé à Polygon, dont le contenu nous a été confirmé, la firme indique que l’on pourra mettre à jour un tel système avec Windows 10, mais que l’opération aboutira… à une machine sans licence. On se demande dès lors comment une telle décision peut aider à combattre le piratage si les utilisateurs se retrouvent avec un système qui n’autorisera finalement que des sessions d’une heure (cas d’un Windows actuellement sans licence). On s'étonnera aussi d'un tel retournement de veste en à peine une journée.

Alors que Microsoft vient de publier la build 10041 de Windows 10 (nous y reviendrons prochainement), les informations continuent de pleuvoir avec l’enchainement des conférences. On apprend ainsi non seulement quels seront les chemins de migration supportés, mais également que Windows 10 pourra s’installer sans problème et gratuitement sur d’anciens systèmes piratés.

Microsoft ferme volontairement les yeux sur les Windows piratés

C’est un véritable séisme dans la carrière de Windows : lorsque la version 10 sortira, les possesseurs d’un Windows 7 ou 8/8.1 piraté pourront y passer sans problème. Microsoft en a fait l’annonce, et Terry Myerson en personne, responsable de la division Systèmes d’exploitation, l’a confirmé à Reuters : la mise à jour vers Windows 10 ne sera pas regardante sur l’authenticité de la licence.

Il s’agit très clairement d’une annonce « fracassante » puisque l’éditeur ferme volontairement les yeux sur le phénomène du piratage pour la sortie de son nouveau produit. Pourquoi un tel revirement après des années de lutte acharnée pour que les utilisateurs rentrent dans le pas, surtout après des initiatives pas toujours très heureuses, telles que WGA ? Tout simplement parce que la priorité de Microsoft est d’obtenir un maximum de machines sous Windows 10.

Mais pourquoi ?

La firme veut faire coup double. D’une part, puisque Windows 10 représentera une base technique unique, elle pourra d’autant mieux vendre l’idée que les applications seront universelles (PC, tablettes, smartphones et Xbox One). Le fait de proposer gratuitement la licence  durant la première année pour les utilisateurs de Windows 7 et 8 va dans ce sens. D’autre part, enrayer le piratage galopant dans certains pays, en particulier la Chine.

Microsoft ne répond cependant pas à toutes les questions, notamment sur la manière dont la nouvelle licence sera transmise. Normalement, une licence mise à jour se base sur celle du système précédent. Or, dans le cas d’une version frelatée, elle est inexistante ou utilisée des milliers de fois par d’autres machines. Sur ce point, la firme ne dit rien, et on se demande si Windows 10 sera réellement équipé d’un mécanisme de vérification, ou si Microsoft ignorera les clés détectées comme piratées.

La mise à jour par Windows Update réservée aux systèmes 7 et 8.1 à jour

Tout est donc bon pour faire passer les utilisateurs au nouveau système, quitte à s’assoir sur des principes pourtant fondateurs d’une entreprise très impliquée dans la lutte contre le piratage. Microsoft en a d’ailleurs profité pour présenter la manière dont les anciens systèmes seront mis à jour.

Windows 10

Le tableau ci-dessus résume la situation pour les différentes moutures de Windows 7 et 8. Dans tous les cas, la mise à jour pourra se faire depuis le DVD d’installation ou l’image ISO récupérée. Cependant, Windows Update (qui sera sans doute le moyen le plus simple pour beaucoup) ne pourra être utilisée que sur la dernière révision majeure du système : le Service Pack 1 pour Windows 7, l’Update 1 (S14) pour Windows 8.1. Pour Windows Phone, il faudra également en être à la mouture 8.1.

Et Windows RT alors ? Malgré les démentis de Microsoft, il semblerait que la plateforme soit considérée comme morte. Quant à Windows XP et Vista, la migration n’est pas prise en compte. Tant que les machines disposeront d’assez de puissance (ce qui est forcément le cas pour une machine compatible Vista), le système pourra être installé, mais en faisant table rase de l’existant. Il n’y aura donc pas migration des applications, et encore moins des paramètres.

Peu d'exigences sur le plan matériel pour les constructeurs

Concernant la puissance des machines justement, elle n’a pas changé depuis Vista, comme nous l’indiquions récemment. On retrouve toujours un processeur 1 GHz équipé de 1 ou 2 Go de mémoire vive, selon que l’on utilise un système 32 ou 64 bits. Dans l’absolu, la grande majorité des machines pourront passer à Windows 10, ce qui ne signifie pas pour autant qu’il fonctionnera de manière optimale, ou même avec toutes ses fonctionnalités. DirectX 12, par exemple, ne pourra être exploité que par des cartes récentes, et encore pas complètement.

Microsoft a également abordé les configurations minimales pour les constructeurs. On reste sur les mêmes quantités de mémoire vive, auxquelles on ajoute une compatibilité DirectX 9 pour la carte graphique, au moins 16 Go de stockage pour la version 32 bits, et 20 Go pour la 64 bits. Notez que l’UEFI sera obligatoire en version 2.3.1 ou ultérieure, et que le Secure Boot devra être activé. Sur les tablettes, les seuls boutons obligatoires seront ceux d’allumage et de contrôle du volume.

Windows 10Windows 10

En fait, à la lecture des spécifications minimales, on peut être surpris du faible niveau d’exigence sur le matériel. Ainsi, Microsoft ne réclame qu’une définition de 800 x 600 sur l’écran, et même le bouton Windows n’est pas obligatoire sur les tablettes. La firme s’adresse ici aux constructeurs de machines spécifiques, de matériel embarqué et autres bornes, et non aux OEM qui visent le grand public.

Un minimum de 512 Mo sur les smartphones, Skylake et Carrizo pris en charge

Du côté des smartphones, Microsoft ne demande visiblement pas la lune non plus. Un minimum de 512 Mo de mémoire vive devra être présent, ce qui n’est pas une surprise puisque la mise à jour devra se faire depuis de tels modèles actuellement sous Windows Phone 8.1. Notez cependant que les recommandations en mémoire augmentent avec la définition visée sur l’écran, et ce, quel que soit le type d’appareil. Par exemple, du 2048 x 1152 au 2560 x 1600 pixels, la firme demande 3 Go. Pour le Full HD, la quantité minimale est de 2 Go. L’éditeur en profite pour annoncer le support des dernières puces présentées par Qualcomm, Intel et AMD. On retrouve ainsi Skylake (Intel) ou encore Carrizo (AMD).

Enfin, la société indique que les certifications pour le matériel ouvriront dès le 30 avril. Les constructeurs sont par ailleurs invités à récupérer les kits de développement et de test afin notamment de préparer le terrain pour les pilotes. En effet, même si Windows 10 acceptera ceux qui fonctionnent actuellement sous Windows 8.1, une nouvelle infrastructure est disponible et fortement conseillée.

Dans les grandes lignes, on sait désormais que Windows 10 sera commercialisé cet été et que Microsoft facilitera largement son obtention. Cependant, l’été se termine le 21 septembre et il y a fort à parier que les premières machines réellement pensées pour le système n’arriveront pas avant la rentrée.

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