Après avoir récemment demandé le déréférencement d’une page permettant de télécharger des films appartenant au domaine public, la MPAA vient d’inviter Google à faire disparaître de son moteur de recherche la page d’accueil de son propre site Internet. Une requête tout à fait volontaire, puisqu’elle visait à tester la firme de Mountain View. Cette dernière n’y a d’ailleurs donné aucune suite.
De la même manière que de nombreuses autres organisations d’ayants droit, la Motion Pictures Association of America (MPAA) sollicite très régulièrement Google afin d’obtenir le déréférencement de sites accusés de permettre le téléchargement illicite de films protégés. Avec ces requêtes « DMCA », du nom de la législation américaine applicable aux hébergeurs, le bras armé d’Hollywood peut demander au moteur de recherche de ne plus faire apparaître certaines URL parmi ses résultats. En somme, la page originale reste accessible, mais l’internaute ne peut plus s’y rendre en passant par Google...
Sauf que le 12 janvier dernier, la MPAA a transmis une bien drôle de demande à la firme de Mountain View. Le puissant lobby dénonçait une seule URL : « www.mpaa.org ». Soit la page d’accueil de son propre site web ! Aucun contenu manifestement illicite ne saute pourtant aux yeux de l’internaute lorsqu’il visite cette page...
La MPAA teste Google en demandant le retrait de « www.mpaa.org »
Mais la MPAA n’est pas complètement tombée sur la tête. Dans sa requête (que l’on peut consulter ici), l’organisation demande à Google de bien vouloir « ignorer » cette réclamation pour le moins inattendue, dans la mesure où il s’agirait d’un simple « test ». Si l’institution ne s’explique pas davantage, TorrentFreak affirme que la MPAA a voulu voir si le moteur de recherche déréférencerait sans sourciller son nom de domaine.
Et pour cause. L’association des majors hollywoodiennes réclame régulièrement le déréférencement de noms de domaine complets, alors que les règles applicables aux requêtes DMCA exigent que les ayants droit identifient chaque page litigieuse, sur laquelle doivent se trouver des contenus protégés précisément listés (tels films et/ou telles séries). Sauf que lorsque ces conditions ne sont pas remplies, Google décide parfois de ne pas supprimer les URL dénoncées.

Le géant de l’internet a d’ailleurs décidé de ne pas déréférencer la page d’accueil du site de la MPAA. Il en avait par exemple fait de même en avril 2013, lorsque Warner Bros et NBC Universal (deux membres de l’organisation) lui avaient demandé de faire disparaître « Mega.co.nz », le remplaçant de MegaUpload.
En décembre dernier, un certain Travis Kendrick avait lui aussi envoyé une requête DMCA visant au déréférencement de « www.mpaa.org ». L’intéressé affirmait déjà qu’il s’agissait d’un test : « Si ça marche, cessez de faire en sorte que ce soit si facile et commencez à faire des vérifications plutôt que de suivre aveuglément chaque demande ». Google n’avait procédé à aucun déréférencement. Tout le monde n’a cependant pas eu cette chance, le moteur de recherche ayant parfois laissé passer des requêtes illégitimes, à l’image de celles ayant visé le documentaire « The Pirate Bay – AFK ».