Lors du Mobile World Congress de Barcelone, Google a confirmé la création d’un opérateur mobile virtuel (MVNO) aux États-Unis. Si le groupe de Mountain View dit discuter avec les opérateurs nationaux, ce ne sera d’abord qu’une expérimentation, à l’image des réseaux Google Fiber pour la fibre optique.
La carrière d’opérateur semble ouverte à Google. Lundi, lors d'un entretien au Mobile World Congress de Barcelone, le vice-président de Google Sundar Pichai a confirmé que Google lancera son propre opérateur mobile aux États-Unis, après des mois de rumeurs outre-Atlantique. Le groupe de Mountain View déclare qu’il annoncera plus de détails dans les mois à venir. La date de lancement concrète reste, elle, inconnue.
1/ !! @Google's @sundarpichai at #MWC just confirmed our exclusive report on becoming an MVNO/wireless provider. https://t.co/agi6HkRJYm
— Amir Efrati (@amir) 2 Mars 2015
Démontrer les capacités d’Android
Nommé « Nova », le MVNO ne sera pas destiné à concurrencer directement les opérateurs nationaux comme AT&T, Verizon ou T-Mobile. Google compte lancer son service « à petite échelle » pour « montrer ce qui est possible ». Sundar Pichai compare ce nouveau service à sa gamme de smartphones et de tablettes Nexus. Ceux-ci ne sont pas censés concurrencer les gammes des constructeurs utilisant Android mais démontrer l’étendue des possibilités qu’offre par défaut Android. La logique serait donc exactement la même, cette fois appliquée aux réseaux mobiles.
Google compte ainsi proposer des fonctions propres aux terminaux Android, mais encore indisponibles sur les réseaux actuels, comme la reprise automatique d’un appel coupé. Pichai dit s’attendre à ce que les opérateurs adoptent ces fonctions une fois celles-ci montrées sur un réseau réel.
Fibre et téléphonie mobile : Google vient jouer sur les plates-bandes des opérateurs
Ce n’est pas la première fois que Google fait « concurrence » aux opérateurs américains. Le groupe californien développe déjà son propre fournisseur d’accès aux États-Unis, avec Google Fiber, qu’il met face aux opérateurs locaux. Si publiquement, Google affiche les réussites de son réseau, à Austin (Kansas) et à Provo (Utah), les villes ne seraient pas toutes heureuses de cette ingérence de Mountain View dans leurs affaires. Selon Gigaom, certaines villes, comme Washington, refuseraient l’installation de Google Fiber, ce qui agacerait la société.
Google Fiber était aussi censé être une expérimentation, que Google tente d’étendre partout aux États-Unis. Si un opérateur mobile virtuel, qui utilise des réseaux existants, ne risque pas les mêmes blocages qu’un réseau en fibre qui demande un travail de génie civil, il n’est pas dit qu’il soit encore accueilli partout à bras ouverts. Surtout après l’adoption de la neutralité du Net jeudi dernier, qui a ravivé les tensions entre les opérateurs et les fournisseurs de service, comme Google.